IA et évolutions des compétences

Les opportunités de l'IA

Tant du point de vue des entreprises que des salariés, l’IA peut répondre à de nombreuses problématiques telles que :

• la création de nouveaux emplois et une opportunité pour la croissance économique 
• l’amélioration des conditions de travail en permettant de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée 
• la réponse à la pénurie de main d’œuvre dans un contexte de vieillissement de la population 
• l’augmentation de la productivité et des capacités humaines (travailleur augmenté).

Les menaces de l'IA

Cependant, le manque de recul sur l’utilisation de ces technologies interroge sur de nombreux risques :

• destructions d’emplois : les métiers dits qualifiés sont désormais concernés 
• humains remplacés par des machines, perte d’expertise et du sens au travail, démotivation 
• dégradation des conditions de travail 
• surveillance accrue des performances et des comportements des salariés 
• impact sur les rémunérations.

IA et évolution des compétences

Ces transformations en cours ont des conséquences importantes sur les métiers et les formations. 

Quelles compétences seraient le plus impactées ?

Dans une récente étude menée en collaboration avec le cabinet de conseil Mc Kinsey & Company, l’Institut de l’Entreprise anticipe une baisse de 3 à 5 % de la demande en compétences physiques et manuelles et une baisse de 13 % de la demande en compétences cognitives de base (traitement de données, calcul…) dans certaines fonctions administratives ou de services à la clientèle. La demande en compétences quantitatives, statistiques et rédactionnelles pourrait quant à elle baisser de 18 à 20 %.

Évolution de la demande en compétences

Selon l’Institut de l’Entreprise, 44 % des dirigeants français interrogés identifient une pénurie de travailleurs disposant de compétences créatives, d'aptitudes à la pensée critique, à la structuration des problèmes et au traitement d'informations complexes. Est également à prévoir une forte demande en compétences technologiques (informatiques, de base à avancées, analyse de données…), relationnelles et émotionnelles (leadership, empathie, adaptabilité) nécessaires à la conduite du changement dans un contexte de transformations majeures. Enfin, certains secteurs, comme le secteur de la tech et les services financiers, s'attendent d'ici 2030 à une augmentation de la demande en compétences de l'ordre de +35 à +21 % pour ces deux secteurs.

Pour les entreprises, l'enjeu compétences est donc primordial et passe par :

• une bonne évaluation des besoins (en termes de fonctions, contenu des tâches et compétences attendues) ;
• la conception d'une véritable stratégie de montée en compétences, via notamment la mise en place de dispositifs de requalification.

Données chiffrées 

D’après l’étude de l’Institut de l’Entreprise  :

L’IA au cœur d’un dialogue social renouvelé

Transformation des métiers et des conditions de travail, modification de l'organisation du travail, impact sur la santé au travail et sur l'emploi, le développement rapide de l'IA au travail nécessite un dialogue social renouvelé. Or, selon une récente étude du CEET - Cnam, entre 2017 et 2024, moins d’un accord d’entreprise sur 1 000 mentionnait le terme d'IA. Pour prendre la mesure des impacts des systèmes d’intelligence artificielle (SIA) sur le travail, l’Ires, en collaboration avec l’Anact propose une boîte à outils numérique pour promouvoir une forme de dialogue social adapté et renouvelé. 

Dans une récente étude, le CESE estime également indispensable « un dialogue constructif sur les transformations des compétences, des emplois et du travail qui doivent être anticipées ». Parmi les thématiques retenues pour ce dialogue social renouvelé, le CESE propose notamment de s’interroger sur les compétences à remplacer, les nouvelles compétences à acquérir, la formation et l’accompagnement nécessaires. Pour le CESE, cela passe par un « investissement massif dans la formation professionnelle ».