Transcription du webinar : "Économie et emploi : tout savoir sur les dernières tendances conjoncturelles en Auvergne-Rhône-Alpes" - Novembre 2024
Avec la multiplication des sources d’information, comprendre la conjoncture régionale peut s’avérer complexe ! Ce webinaire propose d’explorer avec vous les dernières tendances économiques en Auvergne-Rhône-Alpes et interpréter leurs effets sur l’emploi et la demande d’emploi. Les experts de la Banque de France et de Pôle emploi reviendront avec vous sur leurs dernières données disponibles, en mettant en exergue les principaux défis et enjeux actuels et à venir pour la région.
Animateur : Alix Rachet Jacquet – Via Compétences
Bonjour à toutes et à tous, merci de nous rejoindre pour ce nouveau webinaire organisé par Via Compétences, dans le cadre de l'Observatoire de la conjoncture. Le thème abordé, encore une fois, est l'état actuel de l'économie, de l'emploi et du marché du travail en Auvergne-Rhône-Alpes. Je suis Alix Rachet Jacquet, chargé d'études en économie et en charge de l'Observatoire de la conjoncture. C'est justement à ce titre que j'ai le plaisir aujourd'hui d'animer ce webinaire.
Un mot sur l'Observatoire : c'est un ensemble de ressources qui est à votre disposition sur Via Compétences, et vous pouvez retrouver notamment des synthèses de conjoncture trimestrielles, une newsletter et bien d'autres choses encore. Donc, n'hésitez pas à le consulter, notamment également ce webinaire qui sera en replay.
Passons maintenant aux intervenants. Nous sommes aujourd'hui rejoints par quatre structures membres du réseau d'experts de la conjoncture. Nous avons notamment Isabelle Notter, directrice régionale de la Dreets ; Kathie Werkin-Wattebled, directrice régionale de la Banque de France en Auvergne-Rhône-Alpes ; Jérôme Harnois, directeur régional de l'Insee Auvergne-Rhône-Alpes ; et enfin Jacques-Alex Dorliat, directeur régional adjoint de France Travail Auvergne-Rhône-Alpes.
Le but de ce webinaire, c'est bien de décrypter ensemble la conjoncture régionale et de permettre d'échanger avec les vrais spécialistes du sujet. Donc, pour ce faire, nous avons en premier Kathie et Isabelle, qui présenteront la situation économique et qui réaliseront notamment un éclairage sur les entreprises en difficulté, thème d'actualité en ce moment. Ensuite, Jérôme proposera une analyse sur l'emploi salarié et fera un focus sur la situation de l'intérim. Et enfin, on conclura avec Isabelle de nouveau et Jacques-Alex pour parler du marché du travail, avec cette fois-ci deux zooms : un sur les secteurs qui recrutent et l'autre sur l'apprentissage.
Je vous invite, bien entendu, à poser toutes vos questions dans le chat tout au long du webinaire. Il y aura des sessions de questions-réponses à la fois en fin de webinaire, mais également à la fin de chaque présentation. Donc, n'hésitez pas, dès que vous en avez envie, à poser vos questions, nous les ferons remonter. Sans plus attendre, je passe la parole à Kathie pour la première partie.
Kathie Werquin-Wattebled – Banque de France
Bonjour à toutes et tous. Je suis ravie de vous rejoindre de nouveau pour ce webinaire. Donc, on va partager la table ronde sur une heure. Je vais faire la présentation d'abord macro. Je vais prendre la main... Un petit délai de réponse... Voilà. Alors, on va se lancer sur les prévisions macroéconomiques. C'est un focus que je mets systématiquement dans mes présentations. J'en profite toujours pour faire une page de pub pour cette publication, qui est quand même assez top. Elle est établie par la Banque de France, par les prévisionnistes de la Banque de France. C'est trimestriel, donc il y a une bonne fraîcheur d'info. Et puis, vous avez l'essentiel des données économiques. En plus, à chaque fois, je le répète, mais dans cette présentation, c'est un document que vous pouvez télécharger. Quand vous tapez sur Google "prévision macro Banque de France", vous tombez sur ce document-là. Vous avez aussi des annexes avec toutes les hypothèses qui sous-tendent nos prévisions macroéconomiques. Donc, c'est extrêmement intéressant. Quand vous cherchez une data, vous pouvez la récupérer, notamment dans les annexes de cette publication.
Alors, qu'est-ce qu'on voit sur ces prévisions macroéconomiques ? Juste une précision, c'est qu'elles datent de septembre. Les prochaines arrivent dans quelques semaines, mais voilà, donc on est à quelques semaines des prochaines prévisions macro, qui vont sortir mi-décembre. Elles vont être actualisées. On a aussi les prévisions macro au niveau européen, qui sont actualisées à peu près à la même date.
Donc, on a un peu un manque de fraîcheur par rapport à ce qu'on pourrait avoir d'ici trois semaines. Ce que l'on voit dans nos prévisions macro, hein, donc vous voyez sur 2023, vous avez 2023, 2024, 2025 et 2026. Donc, vous voyez sur 2024, on annonce un atterrissage avec une petite croissance, une croissance à petite vitesse, un peu comme 2023. On sera entre 1 et 1,1%. Donc voilà, ce n'est pas excellentissime. On n'a pas 2 % de croissance. En même temps, on n'a pas de récession, et donc ça, c'est quand même important. Parce que, quand on regarde, quand on se compare, quand on regarde, par exemple, ce qui se passe en Allemagne, notre plus proche voisin, on voit que lui enchaîne plutôt, l'Allemagne enchaîne des trimestres un peu difficiles. On n'est pas là. On n'a pas une très belle croissance, ce n'est pas exceptionnel. Mais en même temps, on n'a pas de récession. Donc ça, c'est un point important. Plutôt, la bonne nouvelle, c'est la deuxième ligne. Alors, il y a un peu de jargon : l'IPCH, donc c'est l'inflation. Vous avez le terme inflation de l'Insee, et l'IPCH, c'est l'inflation harmonisée, "H" pour harmonisée au niveau européen. Donc là, vous voyez qu'on a plutôt une bonne nouvelle : c'est-à-dire qu'on a l'inflation qui revient dans notre cible, à nous, qui est autour de 2 %. Alors là, vous avez une moyenne qui figure à 2,5%, mais parce qu'en fait, c'est l'inflation moyenne sur l'année.
On a démarré l'année avec une inflation qui est encore un peu au-delà de notre cible. Mais aujourd'hui, en instantané, souvent les gens ont plutôt les notions d'inflation en instantané, en instantané vous avez une inflation qui est en dessous de 2%. On est plutôt autour de 1,5%. Et en zone euro, on est autour de 2%. Donc, aujourd'hui, c'est la bonne nouvelle, puisque c'était la principale inquiétude des particuliers : c'était l'inflation, trop d'inflation, et l'inflation qui grignote le pouvoir d'achat. La bonne nouvelle, c'est qu'effectivement, donc, on a certes une croissance à petite vitesse, mais on est en train de revenir sur une inflation qui est dans notre cible, à nous, Banque centrale.
Autre élément, on en parle beaucoup ces derniers temps : c'est le taux de chômage. Alors, vous voyez qu'on a un taux de chômage qui est relativement bas, en tout cas à l'échelle de la France. On est de loin sorti du chômage de masse que l'on avait connu pendant des années. On est autour de 7,5%, 7,4%. Là, on est au niveau national. Je donne toujours un petit focus quand même sur la région, mais je sais qu'après, on va rentrer dans le détail. On a la chance, dans cette belle région, d'avoir souvent un taux de chômage qui est quasiment un point en dessous de la moyenne nationale.
Alors, juste sur le chômage, j'insiste quand même, hein. C'est que, bizarrement, vous voyez, on a enchaîné des années à petite vitesse : 1%, 1,1%. Voilà. Et pourtant, on n'a pas trop dégradé le taux de chômage. Donc ça, c'est un peu la nouveauté. C'est-à-dire que, dans nos chères études, j'insiste toujours, dans nos chères études, on avait souvent appris qu'en dessous de 2% de croissance, on commençait à dégrader le taux de chômage. On ne créait plus d'emplois. Dans les faits, aujourd'hui, quand on est à 1,2%, 1,3%, en fait, on stabilise l'emploi. Voilà.
Donc, bien sûr, il y a des questions. On parlera aussi de 2025, mais quid de 2025 ? On voit bien qu'aujourd'hui, ça commence à être un peu plus compliqué sur le front de l'emploi. Mais il n'empêche qu'avec deux années de petite croissance, on n'a pas fondamentalement dégradé la situation de l'emploi. C'est un peu une nouveauté. Alors, évidemment, le pendant de tout ça, hein, quand on additionne petite croissance, taux de chômage qui se tient, ça veut dire qu'on a une productivité qui n'est pas exceptionnelle. C'est évidemment pour faire la balance carrée de ces données économiques.
Alors, maintenant, je vais focusser. Quand je vous disais qu’on manquait un petit peu de fraîcheur avec ces prévisions macro, qui sont des prévisions trimestrielles, là, une deuxième page de pub pour nos publications. On a des publications beaucoup plus fraîches, puisqu’on a une enquête qu’on mène auprès d’un panel de chefs d’entreprise mensuellement. Donc, mensuellement, au niveau national, on interroge 8 500 entreprises. On interroge 1 250 entreprises dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Donc, c’est une base de données qui est extrêmement riche.Et donc, on publie deux documents : l’enquête mensuelle de conjoncture au plan national et Tendances régionales au niveau donc régional Auvergne-Rhône-Alpes. Alors là, je suis sur la conjoncture nationale.
On est à fin octobre, hein, c’est ce qu’on a publié en novembre. On est à fin octobre. Que voit-on ? En fait, on voit dans l’industrie, les services marchands et le bâtiment, eh bien, conformément à nos prévisions de croissance nationale, on voit bien qu’on est là aussi encore à petite vitesse. Alors, on voit bien, voyez, les petits bâtons sont très plats. On est presque sur le zéro dans l’industrie. Dans les services marchands aussi, voyez bien que, quand on regarde la moyenne des bâtons, on voit bien qu’on est en train de baisser. On est dans une sorte d’amortissement dans les services marchands. Et puis, dans le bâtiment, on est aussi en train de s’amortir.
Alors là, je suis au niveau national. Une petite distinction, et j’en reparlerai sur la région. Au niveau national, le bâtiment se tient plutôt mieux, là, en instantané, tout simplement parce qu’il y a eu le break des JO. Pendant les JO, on a pas mal de travaux, que ce soit bâtiments ou TP, qui ont été un peu mis au congélateur pendant quelques mois pour les JO. Et donc, il y a un petit effet de rattrapage au niveau national. Et ce petit effet de rattrapage, en fait, on ne le voit pas dans la région Auvergne-Rhône-Alpes parce qu’évidemment, dans la région, on n’a pas été gêné par ce petit gel pendant les JO.
Alors, je bascule justement sur la situation en Auvergne-Rhône-Alpes. On a à peu près la même chose. On constate à peu près la même chose en région, puisque la région, en fait, c’est une petite France, hein. J’insiste toujours : le poids de cette région, on a une grande région. Vous connaissez cette région, il y a une règle, hein : c’est à peu près les 12%. Ça marche pour beaucoup de choses. Auvergne-Rhône-Alpes, c’est souvent 12% du PIB, 12% des effectifs, 12% de l’activité. Donc, on voit à peu près la même chose dans l’industrie et les services marchands. Par contre, comme je vous disais, on voit bien que dans le bâtiment, ça va un peu moins bien. On est un peu en retrait, tout simplement parce qu’il n’y a pas ce reboost post-JO qu’on a vu au plan national.
Alors, je vais focusser maintenant sur les secteurs. Là, on est sur l’industrie. Je ne vais pas vous commenter tous les cartouches, juste vous commenter deux cartouches de cette slide. En haut à droite, vous avez le taux d’utilisation des capacités de production. On voit bien que là, on a une érosion du taux d’utilisation des capacités de production. On est en deçà de la barre, et la barre, c’est la moyenne de longue période. Donc, on voit bien que, là, dans l’industrie, on a aujourd’hui un secteur industriel, et certains sous-segments dans l’industrie, notamment dans le secteur de l’automobile, également dans les secteurs qui fournissent le bâtiment, hein, puisqu’il y en a pas mal de fournisseurs du bâtiment qui sont bien sûr des intervenants industriels, qui, aujourd’hui, on voit un ralentissement d’activité, qu’on voit bien au niveau des taux d’utilisation des capacités de production.
Et puis je vais juste commenter un cartouche qui est extrêmement intéressant, c’est celui à gauche, en bas à gauche. C’est à la fois les stocks et les niveaux de carnets de commande. C’est intéressant de voir qu’on a une sorte de ce qu’on appelle la pince de crabe. On a connu une période – c’est la période post-Covid – où on avait à la fois des stocks qui étaient extrêmement bas et des carnets de commande qui étaient très élevés, d’où d’ailleurs l’impact sur l’inflation, puisqu’il y avait un décalage entre l’offre et la demande. Et aujourd’hui, ce qui nous conforte dans l’idée qu’on a vraiment gagné notre bataille contre l’inflation, c’est que, aujourd’hui, quand on regarde, on voit bien que les niveaux des stocks sont revenus à des niveaux normaux, voire un petit peu élevés, et que, par contre, les carnets de commande ont beaucoup baissé. Donc, aujourd’hui, le pricing power entre l’offre et la demande, on voit bien qu’il n’y a plus de risque de tension sur l’inflation sur les biens manufacturés, parce qu’en fait, la demande a baissé et les stocks sont revenus à des niveaux normaux, voire un petit peu élevés.
Sur les services marchands, pas grand-chose à vous dire, hormis le fait que, vous voyez, le niveau de la trésorerie – je vais juste focuser sur la trésorerie, donc c’est en bas à droite, le petit cartouche en bas à droite – on voit qu’on a une baisse de la trésorerie. Et ce phénomène, on le voit un peu dans tous les secteurs. Alors, c’est vrai que là aussi, on ressort d’une période un peu bizarre post-Covid. On a eu ces fameux PGE qui ont été distribués. Les PGE, c’était considéré comme du court terme, mais c’est un court terme un peu étrange, parce que d’habitude, le court terme, ce sont des lignes de court terme qu’on va tirer quand on a besoin. Le PGE, il a bien été livré sur les comptes des entreprises, donc ça a boosté les trésoreries. Aujourd’hui, on voit bien qu’évidemment, avec les remboursements des PGE, on a bien avancé dans le remboursement des PGE. Et donc évidemment, quand je rembourse mon PGE, je vais un peu siphonner ma trésorerie. Donc, on voit bien cette courbe. Je voulais quand même la commenter à l'aune des PGE, parce que parfois on pourrait dire : "Mais tiens, on a les trésoreries qui se dégradent fortement". Certes, les trésoreries aujourd'hui se dégradent, c'est un phénomène qu'on observe, mais il y a quand même l'impact des PGE. Enfin voilà, c’est un impact un peu conjoncturel qu'on doit prendre en compte.
Sur le bâtiment, ben voilà ce que je vous disais, c’est-à-dire que sur le bâtiment, je dirais que bien que l’activité ait ralenti depuis quasiment 2 ans, dans la réalité de la production du bâtiment, on ne le voyait pas beaucoup, parce que finalement, le bâtiment a des cycles longs. Donc on avait beaucoup d’entreprises qui travaillaient sur leur carnet. Aujourd'hui, ce que l'on voit, c’est que les carnets de commande ont beaucoup baissé et que, aujourd’hui, ben finalement, avec des carnets maintenant qui sont un peu dans le dur, on commence à voir un peu un ralentissement réel dans la production, notamment dans le bâtiment. Dans le TP, c’est un peu moins vrai. Là, on est vraiment sur des cycles longs, on est sur une commande publique qui tient encore. On voit, quand on circule dans Lyon, qu’il y a encore des travaux, qu'il y a encore un peu de business dans les TP. Et puis, dans le second œuvre, voilà, le second œuvre qui est notamment tiré par la rénovation, on a encore quand même un segment qui se tient plutôt pas mal.
Voilà. Et puis mon dernier slide, ce n’est pas forcément le plus réjouissant, celui sur les défaillances d’entreprise. Alors pour présenter ce slide, il y a deux manières de présenter. Soit on regarde en instantané et on se dit : "Mais effectivement, aujourd’hui, on a une forte progression des défaillances d’entreprise." Quand on regarde, même pendant longtemps, on avait dit : "On retrouve juste les niveaux d’avant Covid." Aujourd’hui, on n’est pas à retrouver juste les niveaux d’avant Covid, on est carrément en train de dépasser les niveaux qu’on avait en moyenne avant le Covid. Donc, ça, c’est la manière de présenter. Effectivement, c’est un fait, on a une hausse des défaillances marquée, si on regarde par rapport à N-1, et aussi on est en hausse par rapport à ce qu’on avait sur une moyenne un peu plus long terme d’avant Covid.
Ceci-dit, vous le voyez, pendant quasiment 2 ans, on a été avec une forte forte réduction du nombre de défaillances d’entreprise. Et c’est vrai que là, on peut penser qu’il y a un effet rattrapage. C’est-à-dire qu’on a des entreprises qui, entre guillemets, sans être forcément des entreprises qu’on appelle en jargon d’économiste "des entreprises zombies", sont des entreprises qui ont été un peu sur-soutenues, peut-être grâce notamment au "quoi qu’il en coûte", et aussi au fameux PGE qui a été distribué très largement pendant quasiment une année. Et puis aujourd’hui, ben, on a des entreprises où le modèle économique était peut-être un peu fatigué, qui croisent à la fois une conjoncture un peu moins favorable et puis, ben, l’obligation de rembourser ce PGE. Ce PGE n’était pas une subvention, il faut bien le rembourser. Et donc on a des entreprises qui n’arrivent pas à résoudre cette équation. Donc, voilà ce que l’on peut dire : soit on rentre vraiment dans le dur en termes de conjoncture, soit on a juste un rattrapage par rapport à des entreprises qui auraient peut-être déposé le bilan pendant ces deux années où elles ont été sur soutenues, et il y a juste un effet rattrapage. On est en train de purger un peu la situation économique de certaines entreprises.
Alors, juste pour conclure, là je n’ai pas de slides, mais juste pour conclure, ce que l’on voit aujourd’hui, quand on échange avec les chefs d’entreprises, ce que l’on constate, c’est qu’il y a vraiment un gros décalage entre l’ambiance générale, qui est clairement très dégradée, et la réalité de la data. La réalité de la data, j’insiste, c’est une croissance autour de 1 %. Ce n’est pas la récession qu’on peut connaître, ou la récession qu’on peut connaître en Allemagne. Donc, la data n’est pas extraordinaire, mais elle n’est pas complètement dégradée. Quand je vois parfois des titres d’articles de presse, "l’économie tombe comme une pierre", moi, dans ma data réelle, là, on est à fin octobre, on n’est pas sur une économie qui est en train de tomber comme une pierre. Le titre est complètement galvaudé par rapport à la réalité de la data. Par contre, ce qui est vrai, c’est que quand on interroge les chefs d’entreprises, et bien, on sent bien qu’il y a beaucoup d’inquiétudes, notamment pour 2025. Et ça, je dirais qu’il ne faut pas le mettre sous le boisseau, c’est quand même une donnée qualitative qui est importante, parce que ce que l’on constate, c’est que quand les chefs d’entreprise n’ont pas le moral, en fait, ils ont tendance à réduire notamment les investissements. Et c’est vrai que là aussi, quand vous lisez un peu la presse, on voit bien qu’on a beaucoup d’entreprises qui nous disent : "Ben moi, je reporte ce projet, j’attends. En fait, j’attends, j’attends." Voilà. Évidemment, quand j’attends, eh bien, ce sont des mois, parfois des trimestres, des semestres qui sont un peu perdus en termes de décaissement des fonds pour investir.
Dernière chose, parce que je ne voudrais pas rester sur une tonalité trop négative. Eh bien, la bonne nouvelle, c’est pour boucler quand même par rapport à ma partie et mon rôle de banque centrale, qu’on n’a pas parlé, c’est que, puisqu’on est en train de gagner notre bataille contre l’inflation, qui est notre cible à nous, vous l’avez remarqué, on a commencé à baisser les taux. Donc, je vous rappelle que pour lutter contre l’inflation, le seul outil qu’on a trouvé depuis très très longtemps, si vous en avez d’autres, je suis preneuse, mais on n’en a pas trouvé d’autres, c’est de remonter les taux. Donc, effectivement, entre juillet 2022 et septembre 2023, vous vous souvenez peut-être, nous avons remonté les taux de 450 points de base, 4,5 %. Donc, on est passé de -50 points de base, nous étions en taux négatif de banque centrale, on est passé de -50 à 400, et aujourd’hui, on a commencé à baisser les taux. On les a baissés déjà de 25 points de base, fois trois fois, donc en juin, en septembre, en octobre. Je pense qu’on peut, en tout cas, estimer, c’est le consensus des marchés, que nous allons encore baisser les taux lors du dernier R des banques centrales ici en décembre. Voilà, donc la question, c’est 25 points de base ou 50 points de base, mais en tout cas, on a déjà fait 50 points de base de baisse des taux et on devrait continuer en 2025. Donc ça, souvent, c’est quand même une bonne nouvelle. Quand j’annonce ça, souvent, j’ai plutôt une réaction positive quand j’annonce la baisse des taux. Merci à vous. Donc, je passe la parole à Isabelle.
Isabelle Notter - Dreets
Merci, Kathie. Alors voilà, pour illustrer cette conjoncture économique en Auvergne-Rhône-Alpes, je fais un petit focus sur les restructurations. Effectivement, le rythme des restructurations s’accélère et ce que nous observons, ce sont les PSE, les plans de sauvegarde de l’emploi. Depuis le 1er janvier jusqu’au 31 octobre, on enregistre 143 PSE traités en Auvergne-Rhône-Alpes, ce qui représente une hausse de 50 % par rapport à la même période, c’est-à-dire que l’année dernière, au 31 octobre, on en avait 92 de ces procédures.
Les procédures collectives, à côté des PSE, c’est-à-dire tout ce qui est redressement judiciaire et liquidation judiciaire, restent significatives, mais quand même, elles diminuent par rapport à l’an dernier. À noter 37 % en baisse par rapport à il y a un an. Ce qui est tout à fait intéressant pour mesurer, même ce qui semble le plus intéressant pour mesurer l’impact des PSE, c’est le nombre de salariés concernés. Et on observe qu’au 30 octobre, ce sont 7 325 salariés qui sont concernés, par rapport à 4 238, donc c’est quand même une hausse significative. Attention, on a connu des PSE importants, là je fais allusion à l’enseigne d’un grand groupe de distribution, avec ses sous-traitants, sur les conséquences sur les sous-traitants, sur les aspects logistiques. Donc, tout le monde sait de qui il s’agit et c’est ce qui caractérise un petit peu les PSE en Auvergne-Rhône-Alpes. C’est-à-dire qu’on en a un certain nombre, et certains sont particulièrement importants. Ça n’arrive pas tout le temps.
Donc là, je fais allusion à un grand groupe de distribution, mais on peut constater aussi qu’on a des sujets dans la sous-traitance automobile. Et après, d’une façon générale, ça, c’est quand même assez réparti. J’entends des gros PSE sur de l’activité industrielle. Le tertiaire, pourtant, concentre la majorité des procédures. Là, je suis en nombre de procédures, et c’est là qu’on va retrouver le commerce de détail, l’habillement. Et on sait que, on sait qu’il y a des problèmes de positionnement de certaines enseignes, des modes de consommation qui ont évolué avec le temps. Donc, on les retrouve dans le commerce de détail, l’habillement et puis les activités de promotion immobilière, qui sont la conséquence de l’atonie du marché de l’immobilier. Voilà ce que j’avais à dire sur le sujet.
Sachez que lorsqu’il y a des gros PSE, les PSE sont traités là où il y a le siège social. Pour autant, une enseigne nationale va avoir des salariés en France entière. Donc, même si, par exemple, Auvergne-Rhône-Alpes n’est pas le pilote, Auvergne-Rhône-Alpes s’intéressera à des salariés qui seront licenciés dans sa région Auvergne-Rhône-Alpes, même si le PSE, c’est-à-dire le dialogue social et l’instruction du plan d’accompagnement des salariés, est éventuellement traité dans une autre région. D’accord ? Voilà ce que j’avais à dire.
Animateur : Je vous remercie pour cette première partie de présentation. Si je résume, du coup, en 2024, donc on est sur une petite croissance, ça fait une deuxième année. L’inflation, par contre, on gagne ce combat contre l’inflation et on a notamment un étonnement depuis ces dernières années, notamment sur le taux de chômage. En effet, un chômage qui reste plutôt bas, mais qui est la contrepartie d’une productivité qui reste finalement basse aussi. Dans notre région, donc, ce qu’on apprend, c’est que l’industrie est plutôt ralentie, les services marchands stagnent, mais une baisse de la trésorerie, donc pour plusieurs raisons, dont on a vu. Et le bâtiment, on commence à avoir enfin l’impact de cette baisse des carnets de commande. Et les défaillances, on est vraiment entre, du coup, retour à la normale suite à une période un peu étonnante, ou alors début d’une période un peu dure. Donc vraiment, on voit que l’économie est vraiment à un tournant, et on le voit également sur ces PSE, qui commencent à augmenter et toucher des grands groupes.
IN : Je voudrais rajouter une chose par rapport à ce que j’ai dit. On l’entend aussi dans la presse nationale : la réindustrialisation, ça ne marche pas bien, la France se désindustrialise. En Auvergne-Rhône-Alpes, on a une création nette d’entreprises qui ne correspond pas aux chiffres nationaux, mais on a plus d’entreprises qui se créent dans le domaine industriel que celles qui disparaissent, à noter.
Animateur : Et un tissu industriel, en effet, particulièrement dynamique. Et effectivement, ça fait le point un peu sur cette première question que j’ai de Sylvie : qui, de façon assez large, qui demande finalement ce qu’il y a à attendre sur les secteurs de la chimie et de l’automobile. Je vous laisserai, comme vous le souhaitez, y répondre.
KWW : Oui, alors, donc après, quand on descend sur les secteurs, c’est vrai que le secteur de la chimie est aujourd’hui un secteur en difficulté. Là aussi, je vous invite à aller voir notre note régionale. Quand les entreprises nous répondent, on va sur des segments, on descend assez fin sur les segments. Vous pouvez vraiment voir ces segments-là. Alors, c’est vrai que sur la chimie, on voit que c’est compliqué. La chimie est en grande partie tirée, évidemment, par le secteur industriel. Et c’est vrai que l’industrie, aujourd’hui, c’est assez compliqué, parce qu’on a toute une chaîne de valeur qui est un peu ralentie, qui est un peu ralentie aussi par le commerce international. On a aujourd’hui un commerce international qui est en difficulté. C’est vrai qu’on sort d’une période, on a connu une grande période, où le commerce international galopait toujours plus vite que la croissance de notre pays, et donc notre pays était tiré en partie par le commerce international. Aujourd’hui, je vous fais pas de dessin sur l’impact géopolitique d’une relocalisation du commerce international par grandes plaques. On voit bien la zone américaine, l’Europe et la zone asiatique. Évidemment, on a ce commerce international qui est un peu ralenti. Et d’ailleurs, quand je disais que l’Allemagne est en difficulté, l’Allemagne, elle est justement en difficulté parce qu’elle est plus industrielle que nous, plus branchée justement sur le secteur, par exemple, de la chimie, évidemment du secteur automobile. Et aujourd’hui, c’est vrai que ce sont les deux secteurs qui sont relativement plus en difficulté que la moyenne, parce qu’on a effectivement ce risque géopolitique et ce commerce international qui est beaucoup moins moteur. Et ces deux secteurs-là, ce sont des secteurs qui fonctionnaient aussi beaucoup à l’export, et aujourd’hui, ben, l’export, c’est plus compliqué. Évidemment, on est en train de relocaliser, mais à un moment donné, c’est un petit peu complexe. Donc oui, ces deux secteurs-là seront probablement les deux secteurs à bien suivre sur 2025.
IN : Ce sera un enjeu que le coût de l'énergie ne soit pas trop élevé pour ces secteurs et ce sera un enjeu de trouver des débouchés plus localisés, comme le disait Kathie, puisque, hein, on voit bien la Chine, les États-Unis, le prix en Chine, la Chine qui se ferme aussi un petit peu, d’ailleurs les États-Unis qui vont se fermer. Donc il faut absolument qu’on ait un marché européen pour ces entreprises. Donc marché européen aussi !
Animateur : D’accord, finalement une situation assez difficile sur ces deux secteurs, qui sont en plus structurants dans notre région. Et autre grand secteur qui est dans notre région, et toujours industriel : on pose la question des personnes sur l’agroalimentaire et l’agriculture. Est-ce que vous avez déjà des informations là-dessus, des données et des tendances ?
IN : Alors, les industries agroalimentaires vont bien. Oui, c’est ce que j’allais dire. Oui, oui, globalement. Par contre, l’agriculture, bon ben, on connaît bien la situation actuelle. Il y a des sujets de normes, il y a des sujets de transition écologique et d’adaptation à la transition écologique, il y a des sujets de revenu, et c’est un problème extrêmement complexe parce qu’on a différents types d’agriculture en France, des agricultures extrêmement… Je prends l’acception agricole au sens large : céréales, filière bovine, laitière, maraîchère, tout le monde... Bien, justement, selon les différents secteurs d’activité, la situation est différente. Et on a des exploitations qui sont différentes. On a des exploitations extrêmement performantes qui exportent beaucoup, on en a d’autres qui le sont beaucoup moins, et puis au milieu, on a des exploitations de taille moyenne qui sont plus orientées vers des préoccupations environnementales. En tout cas, on n’a pas une solution toute faite, et on peut vraiment dire que les agriculteurs sont dans une phase de transition. Certains d’entre eux, oui.
KWW : Alors, sur le marché agricole, moi, je ne me prononcerai pas, parce que s’il y a bien un segment, on suit beaucoup de chose à la Banque de France, mais s’il y a bien un segment qu’on suit moins, c’est le segment du monde agricole. Et tout ce que tu as dit, effectivement, est tout à fait avéré. Par contre, les industries agroalimentaires se portent plutôt bien. Et alors typiquement, les industries agroalimentaires, je veux dire, c’est une lapalissade, hein, mais il faut manger tous les jours. Enfin, c’est souvent quand même un secteur qui, globalement, est assez résilient par définition, parce qu’effectivement, c’est moins cyclique que le marché de l’acier, le marché de l’automobile ou le marché du bâtiment, hein. C’est souvent un segment qui se tient bien, et on a plutôt, sur ce front-là, des bonnes nouvelles.
Animateur : D’accord, bonne nouvelle en tout cas pour l’agroalimentaire. Et maintenant, on va passer à la deuxième partie. On pourra bien entendu reprendre des questions sur cette intervention sur l’économie à la fin de nos trois présentations. Et je passe maintenant la parole à Jérôme pour nous parler de l’emploi salarié. Et je vais légèrement bouger la caméra.
Jérôme Harnois - Insee
Bonjour à toutes et à tous, ou rebonjour. Donc, merci de me donner la parole pour ce webinaire où je n’évoquerai, comme ça a été annoncé, que le sujet de l’emploi. Mais, enfin, juste un tout petit rappel, comme l’a aussi fait, nous faisons de l’analyse conjoncturelle qui est très largement, très souvent convergente avec le diagnostic posé par les collègues de la Banque de France. Voilà, il peut aussi y avoir des nuances, mais par rapport à tout ce qui a été dit par Kathie il y a quelques instants, je suis en totale convergence.
Donc, une parenthèse sur la question de l’emploi dans la région : je commencerai par quelques petits rappels. La première chose, c’est que mes commentaires sont des commentaires que je qualifierai en « net ». C’est-à-dire que nous faisons de l’analyse de stock d’emploi et que les évolutions sont des commentaires d’évolution en stock, c’est-à-dire qu’elles tiennent compte à la fois des créations et des destructions de ces emplois. Voilà. Donc, quand on dit que l’emploi ne se porte pas trop mal, cela peut signifier que dans certains secteurs ou sous-secteurs, on a créé beaucoup d’emplois et dans d’autres sous-secteurs, on a au contraire plus détruit d’emplois que créé. Voilà. Il faut vraiment avoir, je dirais, ce mode d’observation en tête, sinon on pourrait effectivement se méprendre sur la nature exacte du diagnostic.
La deuxième chose, c’est que, en fait, nos statistiques viennent de sources administratives qui sont, là pour le coup, des sources dites sociales et qui s’appuient très largement sur la collecte de nos collègues des URSSAF, en fait, et du monde des URSSAF. Hein, donc, de fait, c’est sur cette base que je vais formuler des commentaires. Alors déjà, un peu comme Kathie, je commencerai quand même par des nouvelles assez rassurantes. Donc, on est quand même dans une économie régionale qui connaît sans doute une période un peu moins prospère que ça n’a été le cas au cours des mois ou des années passées, mais quand même, on a une économie pondéreuse. Donc, je rappelle, on compte à peu près 2 600 000 emplois marchands dans la région, c’est un volume d’emplois considérable. Et cette économie régionale, elle a créé, selon les concepts que j’ai évoqués très rapidement à l’instant, plus de 150 000 emplois, en fait, précisément 160 000 depuis 2019. C’est-à-dire en 5 ans. Quand on sait tout ce qui s’est passé au cours de ces 5 années, avec la Covid, le rebond après la Covid, etc., quand on compare de point à point, c’est-à-dire le 2e trimestre 2024 par rapport au 2e trimestre 2019, en net, l’économie régionale a créé 160 000 emplois. C’est quand même une bonne nouvelle en soi.
Voilà. Ceci-dit, ce qu’on observe depuis maintenant quand même à peu près 2 ans, sur cette période de 5 ans, c’est quand même un ralentissement, un contexte de ralentissement progressif, avec une année 2023 qui était une année où l’emploi se portait effectivement bien, encore une fois en solde sur l’année 2020 et même 2022. En 2022, plus de 50 000 emplois créés dans la région, en 2023 un peu moins, donc 20 000, c’est même la moitié. Et ce qu’on anticipe pour notre année 2024… Bon, vous voyez, l’année n’est pas encore terminée, donc bien entendu, on n’a pas de vision claire jusqu’à la fin du mois de décembre, mais on anticipe sans doute une augmentation du nombre d’emplois. Je parle bien d’augmentation sur l’année 2024, dans la région, de moins de 10 000 emplois, sans doute plutôt autour de 9 000. Bon, ça reste à confirmer, on verra.
Vous voyez un ralentissement, donc 50 000 créations en 2022, moins de 20 000, 18 000 en 2023, et en 2024 voilà un petit 10 000 pour rester dans des ordres de grandeur. Donc, on voit que l’on est dans une phase, quand même, de… je ne sais pas si c'est un atterrissage, mais en tout cas un ralentissement qui est assez net. Voilà. Alors, de ce point de vue, le 2e trimestre est quand même assez caractéristique, parce qu'il confirme assez nettement ce contexte de ralentissement, voire peut être de début de baisse. On verra sans doute à notre prochain webinaire. Voilà. Puisque, notamment, l’emploi privé a baissé au cours du 2e trimestre dans la région. Non, on peut commenter que le 2e trimestre a baissé de 0,2 %. Je parle bien de l’emploi privé, l’emploi marchand. Cette baisse est compensée par une augmentation de l’emploi public, qui continue non pas de se porter bien, mais qui continue de croître de manière progressive. Peut-être que le collègue de France Travail commentera cette évolution, mais il peut y avoir des dispositifs de soutien à l’emploi. Ceci-dit, voilà, on est dans un contexte un peu de compensation entre la sphère privée et la sphère, je dirais, non marchande dans le contexte de l’emploi.
Alors, le niveau national a un peu d’avance sur nous en matière de production statistique, et donc l’Insee a déjà produit les premiers résultats provisoires portant sur le 3e trimestre. Ce qui est une performance en soi, puisque je rappelle que le 3e trimestre se termine fin septembre et donc, voilà, on est quand même courant novembre. Au niveau national, et en général, notre économie régionale suit la tendance nationale. On est clairement dans une confirmation de ce contexte que je qualifierais au moins d’atterrissage, voire de baisse qui s’annonce.
Alors, en deuxième… pardon, en deuxième constat. Lors de ma première intervention, enfin en tout cas au webinaire précédent, j’avais mis l’accent sur les disparités sectorielles qui peuvent exister en matière d’évolution de l’emploi. On est toujours dans ce contexte de disparité sectorielle, faut le dire, mais dans un contexte qui est nouveau, que je qualifierais plutôt d’incertitude.
Parce qu'effectivement, Kathie a commenté le climat des affaires et notamment l’état d’esprit des entrepreneurs, qui balancent, si je puis dire, un petit peu entre inquiétude et incertitude. On est un peu dans un contexte composite, d'incertitude, notamment liée à la situation, faut le dire, la situation politique au niveau national. Parce que, bah, dans l’incertitude politique, il y a des orientations de politique publique, de politique économique notamment, qui peuvent être très divergentes, selon les choix qui sont faits soit par le Parlement, soit par l’exécutif.
Alors, donc les écarts sectoriels se maintiennent, voilà, avec une construction effectivement qui continue de connaître des difficultés. Elles ont été évoquées, alors c’est pareil, hein, attention, il y a un nuancier dans le domaine de la construction. Déjà, la construction, ce n’est pas que le logement, je le rappelle, c’est aussi le tertiaire, c’est un bouquet, c’est aussi des travaux publics qu’on a évoqués, notamment avec les travaux à Lyon qui sont effectivement très visibles. Mais là, on ne parle pas de carnet de commandes, on parle de travaux qui sont en cours de réalisation. Donc, ça, ça ne dit pas grand-chose, en fait, sur l’avenir. Voilà. Mais la construction, voilà, c’est pluriel, et c’est aussi de l’intérim. J’y viendrai dans quelques instants.
En tout cas, en termes d'emploi non intérimaire dans la construction, ça continue de baisser de manière quand même désormais peut-être un peu alarmante. Voilà, donc la baisse continue, et ça, on le voit bien sur les courbes. Voilà. On le voit bien quand on regarde un peu plus près l’écran. Vous voyez la courbe en rouge. Alors, la couleur n’a pas été choisie à dessein, c’est comme ça, si je puis dire. Mais on voit bien que, donc, depuis en fait la fin de l’année 2021, on est sur une baisse très régulière qui, plutôt, tend à se confirmer et à s’amplifier, même dans ce secteur, avec une composante qui est celle de la construction neuve, qui est quand même très déprimée, à la fois dans la construction mais aussi du côté des promoteurs immobiliers, faut le dire. Voilà, les conditions de commercialisation sont très dégradées, les professionnels sont très inquiets. Alors, en ce qui concerne l’industrie, lors du précédent webinaire, j’avais tenu un discours à la fois optimiste et puis aussi interrogatif. Vous avez mentionné là le sujet des gains de productivité, parce qu’effectivement, jusqu’à présent, l’évolution de l’emploi non intérimaire dans l’industrie posait des questions. À la fois, l’industrie en termes d’emploi se portait bien et donc on a créé beaucoup d’emplois dans l’industrie en France et en particulier dans notre région, là-haut, c’était quasiment linéaire, comme c’est mis sur le diaporama, depuis la fin de la crise sanitaire.
Alors je le rappelle que dans l’histoire récente de l’économie du pays, on a détruit beaucoup d’emplois industriels. Donc, on a connu une période tout à fait différente, voilà, avec sans doute un cumul de différentes choses : à la fois une réindustrialisation et un impact des politiques publiques favorables, ou qui accompagnent la réindustrialisation, la relocalisation de certaines activités. Voilà. Et en même temps, voilà, aussi donc le sujet des gains de productivité, avec des écarts qui sont très importants par rapport même aux autres économies européennes. On a des écarts importants par rapport à l’outre-Atlantique, mais des écarts importants aussi. Et de ce point de vue, il y a une singularité française, il faut le dire, en matière d’évolution des gains de productivité. C’est l’objet de beaucoup de questionnements, notamment de la part du monde académique et économique. Alors … l’emploi industriel, qui représente encore 16 % de l’emploi dans notre région, faut le rappeler, marque plutôt un coup d’arrêt au cours de ce 2e trimestre. Et encore une fois, c’est hors intérim.
Alors, le tertiaire, qui est souvent qualifié comme étant le moteur en termes d’emploi de la région. Alors, moi, je suis toujours un peu gêné par cette expression "moteur", encore plus quand on désigne un département qui serait particulièrement moteur dans la région, parce que ça laisse entendre que, du coup, les autres territoires ou les autres secteurs sont un peu dépendants, en fait, de ce moteur. Il y a aussi de l’autonomie de croissance, voilà, soit sectorielle, soit géographique. Eh bien, le… en tout cas, si on garde entre guillemets cette expression "moteur", le moteur ralentit également aussi un peu dans tous les segments.
Alors, il y a toujours évidemment des nuances, mais un peu dans tous les segments. Et là, dans le tertiaire marchand, hors intérim, pareil, on est plutôt sur une stagnation depuis le début de l’année. Voilà, avec quand même un département, je dis un peu plus loin, qui est le département du Rhône, qui reste dynamique, particulièrement dynamique, je le dis même par anticipation, et qui explique une part importante des emplois qui ont été créés ou qui seront créés d’ici… enfin, à l’horizon de la fin de l’année. Voilà, donc ça, c’est un point important à avoir aussi en tête.
Alors, vous évoquiez un petit zoom, vraiment petit, sur l’intérim, parce que… d’abord, on n’a pas trop de temps. Il y a peut-être encore un petit délai. L'emploi intérimaire est effectivement à la peine, ça on l'avait déjà dit, donc je le confirme aujourd'hui. On reste sur une volumétrie d'emploi dans l'intérim. Alors, on parle bien des emplois mis à disposition des autres activités par la sphère de l'intérim, on ne parle pas des emplois administratifs des agences intérimaires, parce que, des fois, il peut y avoir cette ambiguïté. On parle bien donc du service rendu par le domaine de l'intérim auprès des consommateurs de services d'intérim. Voilà. Et donc effectivement, on constate quand même, la courbe est très parlante. Depuis le début de l'année 2022, où on a atteint un pic, on est sur une tendance baissière de la consommation de services d'intérim. Il y a eu un rebond à la fin de l'année 2022, un petit rebond, mais depuis cette fin d'année 2022, on est sur une baisse régulière de l'intérim. On reste encore au-dessus de 100 000 emplois. On est à 104 / 105 000 emplois intérimaires dans l'économie régionale, mais c'est quand même très nettement en dessous de ce qu'on a connu, ce qu’on connaissait notamment fin 2019. Voilà. Et malheureusement, les derniers chiffres nationaux, puisque, comme je l'ai dit tout à l'heure, ils ont un peu d'avance, confirment la poursuite de la baisse à un rythme plus modéré, plus modeste, mais une confirmation de ce contexte dégradé pour l'intérim.
Alors ça, c'est un peu une nouveauté par rapport à la présentation qu'on avait faite au mois de juin. Quand on cumule l'emploi dit pérenne, ou l'emploi propre à chaque secteur, et la consommation par ces secteurs de l'intérim, le diagnostic a plutôt tendance à s'aggraver. Alors particulièrement pour le secteur de la construction, ce qui révèle bien que l'intérim sert en premier chef de variable d'ajustement au choc macro-économique ou économique dans la région. Donc, c'est particulièrement net dans la région. En clair, ce sont les emplois les plus précaires qui servent d'ajustement. Voilà. Parce que par ailleurs, souvent, les chefs d'entreprises essaient aussi de conserver les compétences dans l'espoir d'un rebond ultérieur, pour ne pas être confrontés encore plus durement aux questions de recrutement. Mais on l'observe également, donc, ce phénomène dans l'industrie. J'évoquais le discours un peu positif qu'on tenait dans l'industrie. Si on… encore une fois, y compris sur les trimestres précédents, en fait, c'est un peu un retour aussi que je fais sur le commentaire que j'avais formulé au mois de juin. Si on cumule avec la consommation de services d'intérim par l'industrie, eh bien, l’évolution de l’emploi est moins favorable. Ça, ça pondère assez négativement le diagnostic qu'on peut formuler en matière d'emploi.
Et pour terminer mon intervention, que j'espère ne pas avoir été trop longue, un commentaire départemental. La carte, elle parle un peu d'elle-même. En fait, on voit bien que… bon, on est dans le contexte que j'ai évoqué d'incertitude, d'évolution plutôt proche de zéro, on va dire. Mais il y a des disparités départementales et même infra, qui sont assez nettes. À mentionner quand même, donc, déjà évoqué ce rôle particulier du département du Rhône, qui continue à être dans une dynamique de croissance d'emploi, notamment du fait des services aux entreprises, voilà, du secteur des matériaux de transport et puis aussi du secteur de l'énergie, voilà, qui explique en partie cette dynamique. Mais il y a également, donc, le département du Puy-de-Dôme, avec le pôle d'emploi qu'on peut quelquefois oublier d'évoquer, mais qui est quand même celui de Clermont-Ferrand et qui semble connaître une dynamique assez favorable actuellement en matière d'emploi. Sur le reste du territoire de la région, vous voyez, les choses sont un peu moins optimistes, un peu moins rassurantes. À suivre donc, avec un département qui a connu, sans qu'on soit à ce stade, je le dis très humblement, en mesure de l'expliquer, le département de la Savoie, qui a connu une baisse assez forte de son emploi au 2e trimestre. Donc ça, ce sera un sujet à confirmer pour le prochain webinaire et même d’ici là à creuser. Voilà, je vous remercie pour votre attention.
Animateur : Merci alors à nos invités, nos participants. N'hésitez pas à poser vos questions. Du coup, on va faire une petite session de questions pour cette deuxième partie. Un résumé de ce qui a été dit : c’est que l’économie régionale a connu une très forte hausse des emplois depuis 2019, vraiment même étonnante. Et depuis 2 ou 3 ans, on est en net ralentissement et aujourd’hui, apparemment estimée à aux alentours de 10 000 créations nettes en 2024, ce qui serait quand même une hausse, mais un net ralentissement par rapport aux deux dernières années. Également, on marque un tournant sur ces deux derniers trimestres où là, il y a une baisse au deuxième trimestre et potentiellement une baisse au troisième, comme on le voit en France. Les secteurs les plus impactés sont la construction, où là, c’est une baisse très forte. L’industrie reste en hausse, mais on remarque un fait un peu étonnant sur la productivité, avec un écart de productivité qui est une singularité apparemment française, et ce qui devrait être, du coup, un fait un peu marquant. Enfin, le tertiaire, qui est ralenti malgré qu’il n’ait pas été un moteur, mais en tout cas un relais de croissance important. Et si on regarde l’intérim, l’intérim est également en forte baisse, ce qui vient encore plus dégrader la situation de l’emploi dans les deux derniers secteurs que sont la construction et l’industrie.
Est-ce que je vois des questions ? Alors, on avait une question peut-être sur la microélectronique, mais ce sera pour plus tard. Je la garde bien en tête. En revanche, j’ai une question : pensez-vous que le taux de chômage va à nouveau augmenter ou sommes-nous plutôt sur un taux qui va être finalement un nouveau taux structurel ? Ah oui, pouvez-vous avoir quelques précisions sur ce sujet des gains de productivité ?
JH : Alors, sur la question de l’évolution du taux de chômage, comme vous l’avez rappelé, l’économie régionale continue de produire des emplois et c’est donc très heureux. Voilà, à surveiller, puisque l’on voit que la dynamique est plus faible, mais elle continue sur cette dynamique positive. Le lien avec le taux de chômage, eh bien, c’est l’évolution de la population active, en fait. Voilà. C’est souvent qu’on l’oublie : on est dans une région qui est démographiquement dans une bonne position. Donc, la population croit à peu près de 1,2 % chaque année, avec deux piliers, qu’on rappelle toujours : un excès de naissances sur les décès dans notre région, avec bien sûr un nuancier territorial, et puis aussi une attractivité, c’est-à-dire plus d’arrivées que de départs. Voilà. Donc, les deux canaux fonctionnent pour expliquer l’évolution de la démographie, et donc, qui dit augmentation de la démographie, ne dit pas forcément en temps réel, mais quand même aussi une augmentation de la population active, avec notamment l’arrivée de jeunes sur le marché du travail, souvent de manière saisonnière, au début de l’automne. Voilà, c’est un phénomène très bien identifié. Et donc, pour répondre à cette question, tout va dépendre en fait de la capacité de l’appareil productif d’Auvergne-Rhône-Alpes à absorber ces gains de la population active. Jusqu’à présent, on l’a vu… d’abord, ça a été rappelé par Kathie, le taux de chômage dans notre région est quand même inférieur à la moyenne nationale. Donc, on a quand même affaire à une économie régionale qui est résiliente, résistante, qui arrive à absorber ces évolutions de population active. Je pense que le monde économique se mobilise largement pour maintenir la situation ou la conforter, mais effectivement, la clé est là. Et donc, pour l’instant, je ne suis pas en mesure de formuler de projection ou d’hypothèses dans le domaine. Ce sont les données qui le révèlent en soi. Voilà. J’insiste sur le lien, parce qu’il y a souvent cet angle mort : la population active est en fait aussi un très fort déterminant de la situation en matière de chômage.
Animateur : Alors, nous avions aussi deux questions par rapport à… il y avait une question sur les gains de productivité, et après, je vous parlerai peut-être de la prochaine question, si vous voulez. Et du coup, sur ces gains de productivité, est-ce que vous pouvez préciser un peu ce sujet ? Finalement, la productivité, ce n’est pas forcément un sujet si…si connu du grand public.
JH : Oui, alors, le monde économique et le monde académique se sont saisis de ce sujet, quand même, depuis déjà fort longtemps. Historiquement, on trouve des publications académiques sur l’évolution de la productivité depuis des décennies, quand même. Voilà, donc ce n’est pas un sujet neuf, mais c’est vrai qu’il est devenu particulièrement présent, dans notre débat politique et économique national, depuis quelques mois, voire quelques années, à tel enseigne d’ailleurs que, par exemple, au Journée de l’Économie de Lyon, notamment celle de l’année dernière, je crois, il y a eu une conférence rien que sur ce sujet. C’est un exemple. Voilà. Et donc, comment expliquer cela ?
Alors, Kathie, tout à l’heure, a évoqué la modération en matière d’investissement, voilà. Donc, moins les entreprises sont en capacité ou investissent, j’ai parlé de climat d’incertitude, et moins elles se mettent en position de réaliser des gains de productivité. Parce que l’investissement, ça peut être de l’investissement en bâtiment, c’est aussi de l’investissement en logiciel, en équipement, en machine, en fait. Et donc, souvent, cela se traduit par des gains de productivité quand vous rapportez la richesse produite à la masse salariale, on va dire, ou à l’effectif. Voilà. Donc, le contexte actuel d’investissement plutôt à l’arrêt au niveau national et peut-être aussi, probablement, au niveau régional, est en cela préoccupant. En tout cas, cela ne rassure pas sur les pertes de productivité qu’enregistre notre économie. Maintenant, des déterminants plus fondamentaux, moins conjoncturels. Plusieurs explications sont avancées, notamment, par exemple, une qui est assez peu identifiée dans, je dirais, dans les médias, mais c’est celle de la très forte augmentation, en fait, de l’apprentissage, notamment dans l’enseignement supérieur. C’est une bonne nouvelle pour les jeunes, puisque ça leur permet d’entrer plus facilement dans les entreprises et souvent d’y être, d’ailleurs, embauchés de manière pérenne. Mais c’est vrai que ce fort développement de l’apprentissage, en fait, dans l’enseignement supérieur, a sans doute pesé de manière assez significative dans l’évolution des gains de productivité de notre économie. C’est un des facteurs, ce n’est pas le seul, mais je ne veux pas monopoliser la parole.
KWW : Juste pour compléter peut-être, effectivement, c’est vraiment multifactoriel. On pourrait refaire un webinaire sur cette thématique sur la productivité, mais c’est vraiment multifactoriel, avec la baisse du taux de chômage aussi. On sait très bien qu’on va recruter parfois des gens moins compétents. Avant, on avait le choix, quand on recrutait, quand on avait un chômage de masse, on pouvait aller chercher des compétences peu chères et avec de l’expérience, etc. Aujourd’hui, on a plutôt des gens moins compétents parce qu’on arrive à un taux de chômage qui est très bas. Et puis, juste pour là aussi focusser encore plus, cette moyenne régionale, en termes de taux de chômage, cela veut dire aussi qu’on a des bassins d’emploi dans cette région qui sont en plein emploi. Et cela veut dire que dans ces bassins d’emploi-là, on a parfois vraiment du mal à trouver les bonnes compétences. Et même quand l’activité diminue, en fait, on ne débauche pas, parce qu’on sait que c’est tellement compliqué de recruter qu’en fait, on ne va pas débaucher les gens. On les garde. Évidemment, avec une activité en baisse, et en gardant les gens, forcément, ça fait une baisse de productivité qu’on espère temporaire. Mais voilà, on a plus la souplesse, mais à la limite, c’est tant mieux, tant mieux pour les salariés, bien sûr. On a plus la souplesse d’avant où, quand l’activité baissait, on débauchait parce qu’on savait qu’on pouvait réembaucher facilement, voire des compétences moins chères, quand le marché de l’emploi était très dégradé. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Et donc, ça, c’est un facteur aussi important de décroissance de la productivité marginale.
Animateur : D’accord ? Donc, un marché de travail, peut-être un peu plus, avec plus de friction qu’auparavant. Ça nous fait une belle transition. J'ai bien entendu, noté les différentes questions que je reposerai en fin de webinaire, mais on va passer sur la troisième partie avec Jacques-Alex et Isabelle.
Jacques-Alex Dorliat – France Travail
Oui, merci et bonjour à toutes et tous. Je pense que je vais rebondir sur un certain nombre d'éléments qui ont pu être partagés par les collègues de l'Insee et de la Banque de France. D'une part, déjà, sur le taux de chômage, Kathie en faisait référence sur la région : on a un point de moins, depuis déjà pas mal d'années, du niveau national. Donc, on est à 6,3% aujourd'hui de taux de chômage sur la région, voilà, avec des différences importantes. Le Cantal est quasiment en dessous de ce qu'on pourrait considérer comme le plein emploi, puisque plutôt à 4,3% qu'à 6,3%. Voilà, très rapidement, donc sur le taux de chômage. Mais je vais revenir sur des données que l'on recueille à France Travail, qui sont sur les demandeurs d'emploi qui sont inscrits dans les fichiers de France Travail. Donc, ce qu'on appelle la catégorie A, c'est-à-dire des personnes qui ne travaillent pas du tout sur le dernier mois. Donc, la catégorie A, le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A, est plutôt dans une logique de stabilisation en ce moment. Vous avez le graphique avec tous les derniers trimestres. Nous sommes aussi sur le dernier trimestre, c’est-à-dire pour nous qui se finissait fin septembre dernier, le troisième trimestre où là vous voyez, hein, c’est quasi stable. -10, cela veut dire vraiment une toute petite baisse, même plutôt une stabilité. Mais vous voyez que depuis début 2023, on a eu un petit peu de montée en fin 2023, puis une baisse en début de l'année des demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A. Donc, vraiment, cette logique de stabilité qu'on observait tout à l'heure sur d'autres éléments d'indicateurs.
Pour être un petit peu plus en détail concernant la région, deux éléments. L’évolution des personnes inscrites à France Travail sur les différents départements, et là, on voit une certaine différence. Même si les différences ne sont pas forcément à des niveaux très caractéristiques, mais tout de même, on voit que sur le dernier trimestre, entre le dernier trimestre, le deuxième et le troisième trimestre 2024, on a des départements pour lesquels on a la baisse. On va retrouver le Puy-de-Dôme, dont on faisait référence tout à l'heure, effectivement, avec un dynamisme qui se traduit aussi sur une baisse des demandeurs d'emploi inscrits à France Travail : l’Isère -0,4 ; -0,6% pour le Puy-de-Dôme et le Rhône à -0,1%. Avec sur d'autres départements et là, on va retrouver aussi la Savoie, dont on faisait référence tout à l'heure, où il y a une petite augmentation sur la Savoie. Et ce qu’on n’avait pas comme tendance, qui n'était pas le cas, généralement l'est de la région avait à peu près la même tendance, sur la Savoie et la Haute-Savoie. Là, vous voyez une différence entre les deux départements : la baisse des demandeurs d'emploi en Haute-Savoie et une augmentation en Savoie. Donc, vous voyez des différences. Je passe le Cantal, qui est à +3,1 %, mais les chiffres sont parfois très faibles sur le Cantal. Donc, même d'un trimestre à l'autre, on peut avoir des différences importantes. Le Cantal, je le redis, reste quand même le département sur lequel le taux de chômage est le plus faible de la région.
Sinon, si on regarde la question de l'âge, j'ai voulu qu'on mette en avant cette question d'âge, parce que là, on va voir une vraie différence : une augmentation des demandeurs d'emploi inscrits, les plus âgés, plus de 50 ans, à +0,9%. Donc, une augmentation caractéristique sur un trimestre, alors qu’a contrario, pour les plus jeunes, les moins de 25 ans, on a une baisse de 1,1%. Là aussi, ce sont des tendances trimestrielles, donc assez conjoncturelles, mais tout de même marquantes et assez significatives pour qu'on puisse les mettre en avant.
Ensuite, on va passer à la partie embauche. Sur une tendance longue, on remarque, de fait, qu'on a une saisonnalité des embauches. Vous le voyez avec le graphique ici. Le troisième trimestre est celui sur lequel on est plutôt en pointe concernant les déclarations préalables d'embauche faites par les entreprises. Là, je parle bien des contrats de plus d'un mois et hors intérim, c'est important, car on a vu tout à l'heure que l'impact de l'intérim et des variations de l'intérim se ressent aussi fortement à France Travail, et ces variations sont importantes. Nous sommes au troisième trimestre à 3 800 538 déclarations d'embauche, ce qui est de manière relativement caractéristique et important. On est au-delà de 2019, au-delà de 2020, voire même au-delà de 2021, mais avec une forte baisse de ce qu'on a pu connaître dans les déclarations d'embauche des deux dernières années. Donc, voilà quelque chose d'assez caractéristique : un haut niveau, mais une tendance à la baisse de 5,4 % sur un an. Ce qui est assez caractéristique des déclarations d'embauche des entreprises.
Si je rentre un petit peu plus dans les détails, et là, je vais peut-être m'arrêter un peu plus sur ce slide, car il fait écho à ce qu'on a pu aborder jusqu'alors, on a regardé les déclarations d'embauche par secteur, toujours de plus d'un mois, toujours hors intérim, donc par secteur d'activité sur la région. Et là, on voit, en termes de volume, on a toujours les mêmes secteurs qui arrivent les premiers : le commerce, l'hébergement, la restauration, la santé, action sociale, qui sont nos trois secteurs les plus importants. Mais je vous invite à regarder plutôt les petites flèches rouges, à droite, c'est-à-dire qu'en fait, si je mets de côté les secteurs qui sont les plus en bas, parce que les volumes sont moins importants, donc les variations peuvent être importantes, j'ai trois secteurs sur lesquels je voulais attirer l'attention. Un, la construction : moins de 7 % des déclarations d'embauche dans la construction, auquel il faut ajouter effectivement l'intérim. Deux l'industrie : avec -7 %, là aussi, donc qui correspond à ce qu'on disait tout à l'heure sur l'emploi salarié. Et trois, ce qu'on appelle les activités de service administratif et de soutien, on va dire, ce sont les activités de base au niveau d'une entreprise, c'est-à-dire on va trouver autant la comptabilité que, par exemple, l'entretien de l'entreprise. Donc voilà, et là, -12 %, donc quelque chose d'assez caractéristique aussi en termes de baisse en termes de déclaration d'embauche.
Donc voilà, des éléments assez caractéristiques. Et à contrario, sur le commerce, on voit que la baisse est plutôt retenue : -2 %. On parlait tout à l'heure de l'administration publique, là, il n'y a pas de baisse, on est stable, donc ni augmentation ni baisse, mais une stabilité. Voilà. Et sur le secteur qui compte beaucoup sur la région, qui est l'hébergement, la restauration, le tourisme : -4 %, donc là aussi une baisse tout à fait retenue. Voilà, je voulais vraiment insister sur ces points-là qui sont importants en termes de secteur. Et comme, au regard du secteur qui est quand même assez global et qui voit ce qui concerne les entreprises pour les personnes qui recherchent des emplois, où est-ce qu'on a des offres enregistrées les plus importantes, donc vous les avez là. Je ne vais pas tout détailler, tout reprendre en détail, mais on reste tout le temps sur un trio de tête, qui est tout ce qui est service domestique, tout ce qui aide à la personne, assistance auprès d’adultes qu’on retrouve dans le trio tête, la logistique, le nettoyage et local, et la restauration. Donc voilà, on va retrouver ces secteurs. Ce qu'il y a de remarquable, c'est que j'ai quasiment aucun métier aujourd'hui dans les offres enregistrées par France Travail du BTP. Aujourd'hui, dans les offres qui sont déposées à France Travail, dans le top 10, voire le top 15 même ici, je n'ai quasiment pas d'emploi dans le BTP. J'en ai dans l'industrie, vous le voyez dans le, je crois que c'est le 6e ou le 7e métier qui arrive, l'installation et maintenance d'équipement industriel. Donc voilà, je vous ai donné ces éléments-là. On verra aussi que, par exemple, sur l'hôtellerie, sur la restauration, pardon, on a encore beaucoup, beaucoup d'offres d'emploi, et donc qui sont alors liées aussi à la saison. Nous sommes aussi dans la période de saison, mais qui sont encore très ouverts sur les recrutements.
Pour finir cette intervention, généralement, il est important qu'on dise que France Travail et tous les partenaires de France Travail, de ce qu'on appelle le réseau pour l'emploi, se mobilisent pour faire face aux tensions de recrutement, avec tout un tas d'actions qui s'orientent vers les secteurs dont je viens de parler les plus porteurs, et les métiers. Le point important sur lequel je voulais conclure cette intervention, c'est qu'effectivement, avec un taux de chômage de 6,4%, effectivement, nous avons des publics qui ne sont pas tous, et Kathie en parlait tout à l'heure, d'un niveau de compétence, d'un niveau de formation et d'un niveau de mobilisation suffisant pour être réactif pour les entreprises. Et donc, il est toujours important que dans notre webinaire, on refasse un peu le point sur qui sont nos demandeurs d'emploi, qui sont nos demandeurs d'emploi aujourd'hui qui sont inscrits à France Travail. Et j'ai voulu mettre en avant ce qu'on pourrait appeler les contraintes qu’ont certains demandeurs d'emploi. Vous le voyez là, un sur cinq a des difficultés sur le numérique et sur le digital. Point important : un sur 5, ce qui est non négligeable. Donc ça nous amène à monter un certain nombre d'actions sur ce point-là. Un sur 8, 14 %, a des difficultés de santé, donc nous déclare une problématique de santé. Point aussi important, parce que ça veut dire aussi qu'il faut régler en parallèle les problématiques de santé avec ces problématiques de reprise d'emploi, notamment s'il y a une reconnaissance handicapée. Et un sur 10 nous déclare une problématique de mobilité, de transport. Donc là aussi, comment est-ce qu'on travaille cette situation-là pour aider les personnes à retrouver un emploi et de retrouver aussi la mobilité à cet emploi. Voilà, je vais en rester sur les trois premiers points. Vous avez ensuite la déclinaison des autres difficultés, mais je pense qu'il est important, parce que dans notre situation de dynamisme économique, il faut aussi qu'on ait conscience que, même si on est peut-être sur une situation économique un petit peu plus stable que celle qu'on a connu ces dernières années, le public aussi est à accompagner, que ce soit sur les compétences ou sur les contraintes que ce public peut avoir. Isabelle peut être ?
IN : Voilà, alors un focus sur l'apprentissage qui ne va justement pas être convergent comme pouvaient l'être toutes les données qu'on a croisées jusqu'à présent entre le macro et le micro. Alors, d'abord une rupture importante : septembre 2018, promulgation de la loi de la liberté de choisir son avenir professionnel, qui libéralise totalement le marché de l'apprentissage.
Il faut se rappeler qu'avant 2018, la carte de l'apprentissage, c'est-à-dire la carte des CFA, était pilotée par le Conseil Régional, l'éducation nationale et le DRAAF en tant que recteur vert. Et puis, donc à partir de 2018, fin 2018, peut se créer un CFA qui veut. Donc, il y a une augmentation très importante de l'offre à ce moment-là, elle se développe très très vite. Ce qu'il faut noter également, c'est qu’au moment où la crise du Covid arrive, on a beaucoup d'inquiétudes sur le chômage des jeunes et on souhaite qu'il n'y ait pas de génération sacrifiée. Et l'augmentation de l'aide à l'apprentissage augmente. Elle est significative, elle rend l'apprenti gratuit pour une entreprise pendant 1 an. Donc, évidemment, l'apprentissage se développe partout, partout dans son secteur traditionnel infra-bac où il reste une modalité de formation extrêmement appréciée, extrêmement efficace, mais aussi dans le supérieur, comme on le disait tout à l'heure, avec éventuellement les conséquences que ça peut poser pour la productivité des entreprises. C’est pourquoi, à fin décembre 2023, on enregistre 127 000 contrats. Et puis, pour 2023, c'est ça, ce n’est pas ça que je voulais, c'était la comparaison qui m'intéressait… Par rapport à 2016, voilà, plus de 200 % d'entrée. Qu'est-ce qui s'est passé entre-temps ? La libéralisation de l'offre de l'apprentissage et la prime à l'apprentissage, donc plus de 200 %, c'est vraiment très important. Et donc l'objectif du président de la République, c'était d'atteindre le million d'apprentis fin 2027. On y arrivera, on y arrivera, et on partait de 300 000 grosso modo. Donc, c'est vraiment très important. Et alors après, regardons le profil des apprentis. La part des bac et bac + a beaucoup augmenté, puisqu'elle était de 44 % fin 2016 et elle est aujourd'hui, enfin fin 2023, on a arrêté les statistiques consolidées à fin 2023, elle est de 70 %. Je vous donne quelques exemples chiffrés en plus : Bac + 5, on est passé de 3 200 à 20 000, plus de 20 000, x6 ; Bac + 3, on est parti de 3 000, on est passé de 3 000 à 19 000, là encore x 6 ; Bac + 2, on est passé de 7 000 à 24 360, presque x 3.
Donc, ce sont des plus petits chiffres que le gros peloton des apprentis, c'est niveau CAP. On est passé de 15 850 à 24 500, là on a entre guillemets qu’une augmentation de 55 %, on passe, je répète, de 16 000 à 25 000. Donc vous voyez que le profil des apprentis n'est pas du tout le même. Je redis que la libéralisation du marché et de l'offre a joué, je dirais, que la prime a été très importante. Ça permet aussi, du coup, à une population d'étudiants de faire des études. Précédemment, le moyen de les faire, ces études, c'était la bourse. Là, il y a en plus l'apprentissage, puisque c'est un contrat de travail et il y a une rémunération. On s'interroge de savoir ce qui va se passer pour l'année prochaine. Je ne parlerai pas à la place de la ministre du Travail ou du Premier ministre. Toutes les entreprises souhaitent évidemment que la prime à l'apprentissage soit maintenue, parce qu'on aurait pu imaginer une prime en fonction de la taille des entreprises. Il faut savoir que, quand même, ce sont les plus petites entreprises qui prennent le plus d'apprentis. Plus les entreprises de plus de 250 salariés prennent moins d'apprentis que les moins de 10 salariés. Donc, on aurait pu imaginer ça. Ce n'est pas, en tout cas, ce n’est pas vers ce critère que s'oriente actuellement la ministre du Travail. Nous verrons bien ce qui sortira des débats et des choix qui seront faits. En tout cas, vraiment caractéristique, ce profil qui change, le type de formation qui change.
Voilà, je continue pour les secteurs. Et donc, beaucoup, beaucoup de recrutement dans les services. Alors, les services, c'est le commerce, la réparation automobile, ce sont toujours les premiers recrutements. On pourrait penser qu'il y a beaucoup de recrutement dans les métiers de bouche, mais on ne les trouve pas dans les stats... Pourtant, ils sont là, bien sûr. Dans le secteur de la construction, les embauches restent stables. Important, c’est une tendance de fond. Par contre, dans l’industrie, la part des apprentis diminue de 5 % par rapport à 2023. Vous avez les parts relatives de ces types de secteurs dans lesquels on prend des apprentis. Je ne sais pas si on va dépasser l’Allemagne, parce que l’apprentissage est un mode de formation extrêmement efficace, qui conduit à une embauche soit dans l’entreprise où l’on a fait son stage, soit dans d’autres extrêmement bonne, et longtemps, la France a eu comme un complexe par rapport à l’Allemagne, où l’apprentissage est une voie royale. De plus en plus, l’apprentissage prend sa place, prend une nouvelle place en France.
Animateur : Merci pour ces trois intervenants. On va passer… alors, de nouveau, n’hésitez pas à nous poser vos questions sur cette troisième partie, et sinon, nous l’ouvrirons à l’ensemble.
En résumé, du coup, de cette dernière intervention : La demande d’emploi début 2023 est plutôt stable, et dans les départements assez fluctuante depuis le début. Donc, oui, stabilité. En revanche, sur le dernier trimestre, l’âge : on a plutôt des plus âgés en demandeurs d’emploi, une baisse des plus jeunes. Du côté des embauches, le niveau reste élevé au niveau des embauches, mais en léger retrait ces derniers trimestres. Donc, tendance à suivre : L’industrie baisse ; la construction baisse et les activités administratives baisse, notamment dans les offres d’emploi, et peu d’offres également dans le BTP, parmi les métiers qui sont en tout cas demandés à France Travail.
Il y a des tensions de recrutement importantes, ce qui explique aussi que, finalement, avec le taux de chômage qui baisse, ce qui explique qu’il y a besoin de plus en plus de lever les freins à l’emploi. C’est ce à quoi s’attèle du coup France Travail. Et si on parle maintenant de l’apprentissage : en effet, c’est assez étonnant par rapport à toutes les tendances précédentes. On voit, à l’inverse, que l’apprentissage est en explosion totale. On l’explique très bien, Isabelle l’a très bien expliqué, avec la libéralisation de l’offre de l’apprentissage et également une prime forte qui a permis de soutenir ce développement de l’apprentissage. Ce qui a entraîné une modification des profils d’apprentis et également un accès à une plus large partie de la population à ce système. Et pour finir, on est sur des recrutements qui se maintiennent, notamment dans les services et la construction, mais un peu en baisse dans l’industrie.
Je crois que c’est tout, et on va voir du coup, si déjà il y a des questions. Une première question, d’ailleurs : La maîtrise de la langue française n’apparaît pas dans les freins à l’emploi, c’est étonnant. Une question de Franck.
JAD : Alors, la maîtrise de la langue française est un des freins à l’emploi, clairement. Après, là, on est sur un taux concernant le nombre de demandeurs d’emploi qui ont un frein. Donc, quand je vous disais numérique, santé, transport, vous avez la capacité d’insertion et de communication, qui regroupe aussi la question de la maîtrise de la langue française. Donc là, on est à 6 %. Je ne dis pas que 6 % des demandeurs d’emploi ont des difficultés avec la langue française, mais dans ces 6 %, j’en ai une partie qui a des difficultés avec la langue française, effectivement. Et donc, il y a des dispositifs d’accompagnement de ces demandeurs d’emploi pour pouvoir au moins les aider à acquérir un niveau de français, on va dire, professionnel suffisant.
IN : Je voudrais compléter. Ce sont des arbitrages à faire aussi par les pouvoirs publics pour aider les publics éloignés de l'emploi. Aujourd'hui, les orientations que nous avons dans la mise en œuvre des leviers publics, c'est aider les personnes éloignées de l'emploi, mais c'est aussi répondre aux besoins des entreprises. Eh bien, il y a une intersection entre ces deux ensembles, mais elle n'est pas totale. C'est-à-dire que, comme on veut aussi répondre aux besoins des entreprises, on va peut-être, et certainement, consacrer moins de moyens financiers aux formations en langues étrangères qu'on a pu le faire par le passé, dans le cadre du plan d'investissement dans les compétences. En l'occurrence, il s'agit d'un investissement de l'État porté par France Travail, pour compléter l'offre de formation du Conseil régional.
Animateur : Merci pour cette précision. Et je vais enchaîner avec une question sur les indépendants. Est-ce que vous avez un mot à dire sur les indépendants qui n'ont pas forcément été… Est-ce que vous avez des données ou des informations à ce sujet ?
JH : Alors, je crois que la question nous avait déjà été posée à l'occasion du précédent webinaire. Donc, en termes de système d'information, la situation n'a pas évolué favorablement. Nous suivons, enfin, nous mesurons et quantifions ce qu'on appelle l'emploi non salarié, qui inclut le régime des indépendants. Mais, comme tout à l'heure Kathie disait que la Banque de France suivait moins le monde agricole dans ses activités, il est vrai que l'on observe moins, disons, la composante de la population active constituée par les indépendants. Il faut quand même avoir en tête qu'une évolution favorable du nombre de créations, notamment de très petites entreprises, n'est pas forcément une excellente nouvelle en matière de situation du marché du travail. Je dis bien peut ne pas être une excellente nouvelle. Je souligne cette précaution langagière parce que, souvent, cela peut traduire la création d'entreprise par une difficulté à s'insérer par le canal du salariat, à être embauché ou à trouver un employeur avec qui signer un contrat de travail. Donc, voilà. L'évolution et le suivi statistique des indépendants sont des sujets complexes. Et, en tout cas, il faut se méfier des commentaires qui seraient trop positifs à ce sujet.
Animateur : Merci bien pour ces précisions. Et nous terminerons par une dernière question avant de clôturer. Que pouvez-vous nous dire sur le secteur de la microélectronique et également de l'informatique ? J’ai rassemblé les deux : informatique et microélectronique, plutôt dans la fabrication.
KWW : Oui, alors là aussi, on peut regarder nos analyses sectorielles, mais je vais être très rapide. Effectivement, si on est sur la partie informatique avec tous les sujets de SI liés aux systèmes d’information et à la digitalisation, ce sont des secteurs qui tiennent encore très bien. Parce qu’on sait bien qu’en plus, quand on se compare notamment aux États-Unis, d’après des rapports récents, on a un vrai sujet de retard par rapport à ces enjeux-là. Donc, de toute façon, il y a encore un boulevard pour ces secteurs. Sur la microélectronique, il y a deux sujets. C’est-à-dire qu’il y a le sujet de l’industrie, parce qu’en fait, dans les biens manufacturés, c’est bourré d’électronique. Et donc, quand l’industrie ralentit, forcément, le besoin en microélectronique diminue. Ça, c’est juste basique, je veux dire, c’est du fichier Excel. Et après, il y a le sujet de où sont les fabricants et où sont les fournisseurs. Et là, il y a un vrai sujet aujourd’hui de souveraineté. On sait bien que le marché international est en train de se relocaliser sur des grandes plaques. On a ce vrai sujet également. Mais là, la difficulté, c’est qu’on est souvent sur de très gros faiseurs. On n’est pas sur de la TPE, on est sur des gros faiseurs. Donc, il faut vraiment qu’il y ait une politique publique structurée, à l’échelle même pas d’un pays, mais plutôt à l’échelle européenne, pour ces fameuses grandes plaques. Là, on est plus sur de la géopolitique et de la géoéconomie, on va dire.
CAD : Et si je peux me permettre d’ajouter peut-être un point un peu plus micro, sur les offres d’emploi, c’est vrai que, dans les métiers qui recrutent, on met des métiers qui recrutent avec des volumes importants. Aujourd’hui on a une demande concernant le numérique et la microélectronique qui restent encore relativement caractéristiques, à leur niveau, avec des nécessités d’accompagnement en termes de formation. Comme l’a dit Kathie, les personnes formées retrouvent un emploi presque immédiatement. D’ailleurs, cela me permet de dire aussi qu’on aura une grande semaine des métiers du numérique à la fin du mois de janvier, mais qui permettra de faire les promotions de ces métiers de manière générale dans le numérique.
Animateur : Merci beaucoup. Je pense que c’est une belle transition pour clôturer ce webinaire. Un petit mot avant de conclure : merci à nos quatre intervenants pour leur participation, et merci également à vous, tous les participants.
Je vous informe que ce webinaire sera disponible dans quelques jours en replay dans votre boîte mail. Le support de présentation est déjà téléchargeable, à droite de votre écran. Vous pourrez trouver d’ailleurs, dans ce support, une présentation des ressources sur la conjoncture et les ressources de nos différents partenaires. Donc, n’hésitez pas à le télécharger.
Enfin, le format webinaire sera reconduit au premier semestre 2025. Nous vous tiendrons au courant.
Bonne journée à vous. Merci au revoir !
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