Transcription du webinar : " Comment repérer et accompagner les personnes en situation d’illettrisme ? " du 9 décembre 2024

La première édition des « RDV Compétences du SPRO » du 9 décembre 2024 était consacrée à l’illettrisme. À cette occasion des expertes des Centres Ressources Illettrisme ont pu partager des informations essentielles sur cette thématique et des outils pratiques pour mieux identifier et soutenir les personnes en situation d’illettrisme dans le cadre de l’orientation professionnelle.

Amandine (animatrice) :

Bonjour à tous. Le webinar va bientôt commencer. Si vous avez des soucis de connexion, si vous ne m'entendez pas par exemple, je vous invite à faire part de vos problèmes techniques dans le chat. Donc c'est juste à droite de votre écran. Vous avez un chat participant donc n'hésitez pas à nous faire part de vos difficultés. On mettra tout en œuvre pour vous aider à ce que ça se passe pour le mieux pour ce webinaire. Et je vous donne rendez-vous dans une petite minute pour débuter. Vous m'entendez bien ? Si vous pouvez nous mettre un petit « oui » ou un petit pouce dans le chat. Parfait, je vois que ça a l'air de de fonctionner.

Et bien écoutez il est 14h, donc je vous propose que l'on que l'on débute. Donc bienvenue à tous à ce premier rendez-vous compétences du SPRO, donc Service Public Régional de l'Orientation, avec pour thématique aujourd'hui : « comment repérer et accompagner les personnes en situation d’illettrisme ? ». Donc je suis Amandine Miquel, je suis chargée de mission pour le service public régional de l'orientation au carif oref Auvergne-Rhône-Alpes, Via compétences, et je suis accompagnée aujourd'hui donc d'Isabelle Kraft et de Laure Dupont-Gaillard qui travaillent pour les Centres Ressources Illettrisme de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Et nous avons également la chance d'avoir parmi nous Donata Mennuti et Victor Alves qui sont ambassadeurs pour la Chaîne des Savoirs et qui nous partageront leurs expériences et leurs témoignages sur leur accompagnement en tant que personnes en situation d’illettrisme. Donc au programme du jour, nous sommes ensemble pour 45 minutes. Donc c'est assez court mais on va tout faire pour que ça se passe pour le mieux et surtout que vous ayez un maximum d'information. Donc tout d'abord, on va commencer par une introduction : qu'est-ce que c'est que l'illettrisme ? Les trois profils linguistiques voilà que l'on a identifié et quelques chiffres clés. Ensuite nous passerons un grand moment avec Donata et Victor pour qu'ils nous fassent part de leurs témoignages. Et ensuite pour terminer nous vous présenterons des outils et des ressources utiles pour votre pratique professionnelle et pour accompagner au mieux vos public voilà en situation d’illettrisme. Donc je vais laisser la parole à Isabelle et à Laure qui vont donc débuter sur l'introduction. Et j'éteins mon micro.

Laure (intervenante) : 

Oui bonjour à tous. Merci Amandine. Donc je prends le relais dans un premier temps. Donc effectivement, on va commencer à vous parler de ce qu'est l’illettrisme à travers un petit questionnement qu'on souhaite vous poser. C'est-à-dire que, pour vous, qu'est-ce que l'illettrisme ? Donc pour ça on va basculer sur un colibri. Vous retrouvez le lien dans le chat. Donc il suffit de suivre le lien. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise réponse. Voilà l'idée c'est vraiment de savoir ce que vous vous mettez derrière le mot illettrisme. Au niveau de ce que vous en savez, de ce que vous en pensez et de vos représentations. Donc si vous êtes sur le colibri, donc vous pouvez…Il y a déjà une pile de post-it qui est en bas. Vous en prenez un. Pour que ça aille mieux, vous en prenez, vous le posez sur le tableau et vous écrivez à l'intérieur de celui que vous avez posé. Ça évite que tout le monde écrive sur le même post-it. Alors je vois que ça commence à s'activer. (Silence) 

Je vous laisse quelques minutes pour répondre et mettre vos idées.

Est-ce que tout le monde a mis ses idées ? Non je vois encore des choses qui bougent.

D'accord alors je pense que toutes les personnes qui souhaitaient mettre quelque chose l'ont indiqué. Excusez-moi je tourne la tête juste sur mon deuxième écran pour l'avoir en un peu plus gros. Du coup effectivement, il y a, on a quelques réponses qui vont sur des personnes qui ont des difficultés de lecture. Donc du lien avec l'écrit, avec des savoirs de base qui seraient mal ou insuffisamment acquis. On a des personnes, effectivement, on dit que c'est différent de l'alphabétisation. Une personne qui ne sait ni lire ni écrire, difficulté à se débrouiller dans la vie courante. Effectivement on va y arriver aussi. Voilà et difficultés dans l'écriture, l'écriture et la lecture au quotidien. Voilà un petit peu l'ensemble des choses. On a aussi des liens avec l'alphabétisation. Donc on va revenir un petit peu sur ces différents points pour éclaircir. Pour certains visiblement la notion d'illettrisme, c'est un peu plus clair que pour d'autres. Mais on va éclaircir ces différents points et puis surtout on aura le témoignage de Donata et Victor pour revenir sur ces points-là. Donc, en France, ce que nous appelons l'illettrisme. On catégorise en trois grandes familles de difficultés par rapport au linguistique. Donc c'est très franco-français parce que si vous lisez la littérature d'autres pays, vous ne trouverez pas ces différenciations-là. Mais bon nous on distingue ceux qui n'ont pas ou peu été à l'école et donc qui n'ont pas appris à lire à écrire. Et ça c'est ce qu'on appelle l'analphabétisme. Après nous avons les personnes qui ont appris à lire, écrire à l'école mais dans une autre langue que le français. Donc là on est dans la catégorie du Français Langue Étrangère. Et enfin des personnes qui ont été scolarisées en français mais qui ne parviennent pas à une maîtrise suffisante de l'écrit au quotidien. Et c'est là qu'on est dans les situations d'illettrisme. Donc on a des représentations et un rapport aux apprentissages et à l'école qui sont vraiment différents selon ces trois catégories. Du coup, nous on parle vraiment, on propose cette petite infographie, on parle vraiment de la question : est-ce que la personne a été scolarisée, oui ou non. Et donc quand on est en situation d’illettrisme, c'est bien une personne qui a été scolarisée en langue française et qui n'a pas acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l'écriture, du calcul et des savoirs de base pour être autonome dans la vie courante, dans des situations quotidiennes. Donc là on est vraiment dans ce qu'on appelle des situations d’illettrisme. Dans toutes ces situations, il est possible d'apprendre à l'âge adulte. Pour les personnes en situation d'illettrisme, souvent elles se sentent fragilisées par rapport à un vécu scolaire qui peut avoir été vécu comme difficile, voire même douloureux pour certaines d'entre elles. Donc ça nécessite vraiment un accompagnement pour parler avec elles de l'illettrisme et pour adapter son accompagnement. Et pour, petit à petit, aller vers des solutions de formation quand il y en a à proximité. Donc si on revient sur la définition de l’illettrisme donnée par l'ANLCI, c'est-à-dire l'Agence Nationale de Lutte contre l’illettrisme, ça qualifie la situation de personnes de plus de 16 ans qui, bien qu'ayant été scolarisées, ne parviennent pas à lire et comprendre un texte portant sur des situations de leur vie quotidienne et ou ne parviennent pas à écrire pour transmettre des informations simples.

Isabelle (intervenante) :

Alors, je vous propose maintenant de faire un petit tour du côté des chiffres. Avec une question assez simple. Finalement en France, d'après vous, combien de personnes adultes qui ont été scolarisées, ont des difficultés avec la lecture, l'écriture ou le calcul ? Et pour ça, nous vous invitons à remplir un petit sondage que vous allez voir apparaître je pense sur le chat.

Amandine (animatrice) : 

Oui vous allez pouvoir le trouver en cliquant en dessous du chat participant. Vous avez un petit onglet sondage et là, normalement, si tout se passe bien, vous avez la question qui vient d'apparaître et à laquelle vous pouvez répondre. Donc on vous laisse une petite minute pour y répondre.

Isabelle (intervenante) : 

Donc 729 000 personnes ou 2 millions et demi de personnes ou encore 3,7 millions de personnes.

Amandine (animatrice) : 

Je vous laisse encore 10 petites secondes et puis je dévoilerai les résultats. Ce n’est pas noté hein ! Hop je valide. Donc, c'était bien en dessous du chat participant. L'onglet sondage. Et je vais alors publier les votes. Est-ce que vous les voyez les votes ? C’est bon ?

Laure (intervenante) : 

Donc les résultats, on ne voit pas les résultats. 

Amandine (animatrice) : 

Isabelle, tu les vois ou pas ? 

Isabelle (intervenante) : 

Oui donc. Alors pour une bonne partie d'entre vous, 2,5 millions de personnes qui ont des difficultés avec la lecture, l'écriture et le calcul. Alors vous y êtes presque. En réalité, il y en a 3,7 millions parce que dans ce chiffre, on prend en compte non seulement les personnes en situation d’illettrisme, mais toute personne ayant des difficultés avec les compétences de base. Donc il peut aussi s'agir de personnes qui ont été faiblement scolarisées. Voilà donc 3,7 millions de personnes. Cela veut dire qu'il y a aujourd'hui 10 % environ d'adultes qui sont en difficulté avec les compétences de base. 10 et demi très exactement. Il s'agit là d'une enquête réalisée par l'INSEE en 2022 et qui a pris en considération, dans son enquête, tous les adultes entre 18 et 64 ans sur la base d'un échantillonnage important puisqu'il y a 16000 personnes qui ont été, du coup, interviewées. Parmi ces personnes, vous avez donc 4 % de personnes qui sont en situation d'illettrisme sur voilà sur l'ensemble de la population qui a été enquêtée. Et ce qu'on voit aussi c'est qu’on a un quart des personnes qui cumulent les deux difficultés. Voilà que ça soit en littératie ou en numératie. C'est-à-dire en littératie tout ce qui a trait à l'accès à la compréhension, à l'utilisation de l'information écrite et la numératie, c'est tout ce qui a trait à comment est-ce qu'on peut raisonner, voilà, quel est le raisonnement mathématique qu'on doit faire pour être autonome dans sa vie quotidienne. Je te propose d'avancer.

Laure (intervenante) : 

Alors du coup parmi ces personnes qui sont en grande difficulté avec les savoirs de base, on retrouve une répartition à peu près équivalente sur les différentes classes d'âge. Euh si ce n'est quand même une petite vigilance qu’on note que 52 % des personnes en forte difficulté avec les compétences de base ont plus de 45 ans ou plus. Généralement parce qu'elles ont été scolarisées moins longtemps. Au niveau géographique pareil, on retrouve des pourcentages équivalents, en fonction des densités, entre les zones rurales, les villes, les villes moins peuplées et les banlieues. A mettre tout de même là aussi en corrélation avec la répartition générale de la population dans ces zones. Puisqu’on sait qu'il y a à peu près 40 % des personnes qui vivent dans les villes, 28 % dans les villes moyennes et 31 % dans les zones rurales. Donc ce qui change quand même un petit peu le pourcentage de population dans ces zones. Et une vigilance aussi à avoir en tête, c'est que quand on est un habitant des quartiers prioritaires de la ville, on estime qu'il y a un risque de 2,4 fois plus important d'être en grande difficulté avec les savoirs de base. Donc quand on est résident d'un quartier prioritaire. Alors pour continuer un petit peu sur la présentation. Si on parle de l'emploi donc, plus de la moitié des personnes en situation d’illettrisme travaille. Donc ça n'empêche absolument pas de travailler. Par contre, ça peut fragiliser euh l'emploi tout de même. Et si on fait un focus sur les demandeurs d'emploi, donc parmi les demandeurs d'emploi, 18 % sont en forte difficulté avec les savoirs de base. Et quand on est dans les demandeurs d'emploi de longue durée on passe à 25 % qui seraient en forte difficulté avec les savoirs de base. Donc l'emploi est évidemment une conséquence de la vie quotidienne. Il y a bien d'autres conséquences dans la vie quotidienne et pour ça Donata et Victor vont vous expliquer cela bien mieux que moi. Donc on les écoute.

 

 Isabelle (intervenante) : 

Bonjour Donata, bonjour Victor. Donc voilà vous êtes tous les deux ambassadeurs à la Chaîne des Savoirs qui est une association. Est-ce que l'un d'entre vous pourrait m'en dire un petit peu plus sur : qu'est-ce que c'est que cette association, qu'est-ce que vous y faites ?

Victor (ambassadeur) : 

La Chaîne des Savoirs, c'est une association de bénévoles d'ambassadeurs. Donc c'est un maillon où on est plusieurs donc ambassadeurs. Dans chaque ville à peu près de la France, plus une ville, un groupe en Belgique. Et donc la chaîne sert à témoigner contre l’illettrisme, à apporter le soutien à des gens qui sont dans le besoin et faire des témoignages un peu de partout. 

Isabelle (intervenante) :

Donata, euh du coup c'est la chaîne des savoirs, donc vous y êtes aussi ambassadrice. Qu'est-ce que vous y faites concrètement en tant qu’ambassadrice ?

Donata (ambassadrice) : 

Pareil des témoignages pour parler d’illettrisme surtout et puis pour aider les autres quoi.

Isabelle (intervenante) : 

Parce que vous-même vous avez été en situation d’illettrisme ?

Donata (ambassadrice) :

Oui.

Isabelle (intervenante) : 

Et est-ce que vous pourriez nous dire comment ça s'est passé quand, voilà dans votre vie quotidienne, quand vous étiez dans cette situation, qu'est-ce que ?

Donata (ambassadrice) : 

Ça a été très pénible. Parce que pour remplir les chèques, pour faire une liste de course, pour aider à faire les devoirs à mon fils, ça a été très très très dur. 

Isabelle (intervenante) : 

Et vous vous avez travaillé je crois vous m'avez dit et là comment ça se passait au travail ? Est-ce-que là c'était aussi… Vous aviez besoin de savoir lire et écrire comment ça se passait ?

Donata (ambassadrice) :  

Non pas au début. Mais après oui parce qu'on m'a proposé un poste de chef et j'ai dû refuser parce que je ne savais ni lire, ni écrire, ni faire de l'informatique. Et voilà.

Isabelle (intervenante) : 

Et vous l'avez expliqué ça à votre responsable ?

Donata (ambassadrice) : 

Je lui avais expliqué ouaih. 

Isabelle (intervenante) : 

D'accord donc la personne, votre employeur, était au courant ?

Donata (ambassadrice) : 

Oui après il ont été au courant après.  Après m'avoir proposé le poste. 

Isabelle (intervenante) : 

D’accord. Victor pour vous comment ça se passait ? Vous aussi vous avez été en situation d’illettrisme mais comment ça se passait pour vous dans la vie quotidienne ?

Victor (ambassadeur) : 

Moi dans ma vie quotidienne, donc tout ce qui est administration, papier, j’avais besoin de ma femme. Donc c'est la seule qui savait que j'étais dans en situation d’illettrisme. Et moi j'avais besoin d'elle partout où je me déplaçais. Ce qui était pénible, c’est que je ne pouvais pas faire les devoirs aux gosses. Ça c'est une chose qui m'a beaucoup manqué. Et dans la vie quotidienne, il y avait au travail. Moi je cherchais des stratégies un peu pour cacher mon problème.

Isabelle (intervenante) : 

Vous vous avez travaillé dans quoi ? vous étiez, quel poste vous avez occupé ?

Victor (ambassadeur) :

J’ai été pendant 10 ans plombier, puis après j'ai fait 30 ans de peinture, en tant que peintre.

Isabelle (intervenante) : 

Et là comment votre employeur, est-ce que, comme Donata, est-ce que votre employeur a été au courant de cette situation ?

Victor (ambassadeur) : 

Non malgré que ce soit mon cousin il ne l’a jamais su.

Isabelle (intervenante) : 

Donc votre propre cousin qui était votre employeur, il n'a jamais su vous étiez en situation d'illettrisme ?

Victor (ambassadeur) : 

J’ai toujours caché mon problème et c'est très dur. Donc si je demande, si je suis dans la Chaîne des Savoirs, c'est un peu pour ça. Si on peut éviter que d'autres personnes passent par là.

Isabelle (intervenante) : 

Alors comment est-ce qu’à votre avis, comment est-ce qu'on peut éviter ça ? 

Victor (ambassadeur) : 

Déjà témoigner faire des témoignages comme ça. Et puis faire. Beh nous on a commencé un peu avec aller dans les écoles mais ça ne marche pas trop. Il faut montrer, il faut témoigner, faire des réunions. Il faut ouvrir des centres si c'est possible. 

Isabelle (intervenante) : 

Donata donc quand voilà vous avez expliqué qu'on vous a proposé un poste. vous travaillez, quel était votre poste ?

Donata (ambassadrice) : 

Je faisais du ménage à la cantine.

Isabelle (intervenante) : 

D’accord et on vous a proposé donc ce poste…

Donata (ambassadrice) : 

Être responsable mais je n'ai pas pu prendre le poste. J’ai refusé.

Isabelle (intervenante) : 

Qu’est-ce qui fait qu’à un moment vous avez, voilà, vous êtes sortie de cette situation ? Vous m'avez parlé de de déclic, de déclic tout à l'heure.

Donata (ambassadrice) : 

Le déclic, c'est parce que j'étais marié et mon mari est décédé. Et c'est lui qui faisait toute l'administration. Du coup je me suis retrouvée sans savoir faire et je me suis dit bah il va falloir faire quelque chose quoi. Parce qu'il faut bien que je me débrouille. Voilà.

Isabelle (intervenante) : 

Alors vous avez frappé à quelle porte ? comment ça s’est fait ?

Donata (ambassadrice) : 

Beh moi à mon travail je connaissais quelqu'un qui était déjà au Lefop et qui m'en avait parlé, d'Odile. Et du coup j'ai téléphoné puis j'ai été me présenter. Et puis voilà.

Isabelle (intervenante) : 

Peut-être qu'il faut que vous nous disiez qu'est-ce que c'est le Lefop ?

Donata (ambassadrice) : 

Le Lefop c’est une association qui a des gens comme nous quoi qui sont illettrés, qui viennent apprendre lire, écrire, compter, faire de l'informatique, qui est très intéressant. Malheureusement il n’y a pas assez de de ces choses-là quoi dans l'environnement chez nous. C'est un peu dommage.

Isabelle (intervenante) : 

Et donc en tout cas c'est comme ça que vous avez rejoint le Lefop, très bien. Et Victor comment ça s'est passé pour vous quel a été le déclic dont a parlé Donata ?

Victor (ambassadeur) : 

Le déclic pour le Lefop c’est parce que je suis tombé en en maladie. Donc j'ai eu des problèmes d'épaule et mon médecin traitant un jour m'a dit que je pourrais plus travailler, je pourrais plus faire de travail manuel, qu’il fallait que je fasse une reconversion pour apprendre un autre métier. Bon ben c'est là que j’ai osé lui dire que je savais pas lire ni écrire. Alors là il m'a dit : t’en fais pas moment, c’est au moment où je suis tombé en dépression. Bon il m'a dit « t'en fais pas je connais un endroit, un centre où tu pourras aller. Si t’es d’accord, j'appelle tout de suite la responsable pour un rendez-vous ». Je lui ai dit oui. Donc il a contact Odile qui m'a donné un rendez-vous. Puis je l'ai rappelée plus tard et on s'est vus et depuis ça fait 10 ans que j’y suis. 

Isabelle (intervenante) : 

D’accord qu'est-ce que vous diriez, qu'est-ce que ça vous a apporté le Lefop ?  Enfin donc de pouvoir être dans cette association, Donata par exemple ?

Donata (ambassadrice) : 

Beh on voit qu’il n’y a pas que nous quoi. Parce qu’au début on se sent un peu seul. On pense qu’il n’y a pas beaucoup de personnes. Mais réellement il y a beaucoup de personnes dans la même situation que nous. Bah ça m'a apporté énormément parce que je ne savais pas trop faire de liste de courses. Maintenant je me débrouille un peu. Je fais quand même des petits chèques pas des gros parce que je ne suis pas sûre, j'ai encore peur. Ça m'apporte énormément. L'informatique je ne savais pas faire, je sais faire quand même des mails. Je lis mes mails. Voilà des petites choses de toute de la vie courante quoi. Et qui est très important je trouve. C’est pour ça que c'est dommage qu'il n’y a pas assez de centre pour tout le monde quoi. Parce que beaucoup de gens pourraient pousser la porte mais… Faire le premier pas quoi.

Isabelle (intervenante) : 

Victor, pour vous qu'est-ce que vous diriez ? Qu'est-ce que le Lefop vous a apporté ? Qu'est-ce que voilà qu'est-ce qui a été vraiment important ? 

Victor (ambassadeur) : 

Beh Donata vient de dire pas mal de choses moi. Pour moi, c'est à l'heure actuelle, c'est la liberté. Et puis surtout maintenant je m'investis beaucoup plus dans la Chaîne des Savoirs. Et aider des autres personnes. Voilà je me dis faut pas que… Plus ça va, plus je me rends compte que c'est malheureux de voir des gens dans notre situation comme ça. Ça ne devrait pas exister. Donc voilà, je suis dans la Chaîne des savoirs. Le Lefop, ça m'a apporté l'informatique, me servir de mon portable, faire des mails, aller tout seul faire mes papiers au médecin, partout, voilà. Et la liberté.

Isabelle (intervenante) : 

Et est-ce que vous pourriez peut-être, pour terminer, nous expliquer un peu comment ça se passe concrètement… Comment vous avez réappris concrètement, avec quel…Voilà qu'est-ce qui a été vraiment aidant pour réapprendre à lire ou à écrire ?

Donata (ambassadrice) : 

Mais c'est surtout on n’apprend pas comme à l'école. On apprend selon nos besoins et ça c'est très bien. Je veux dire. Parce qu'à l'école c'est plus contraignant. Il y a, c'est pas pareil quoi. Que là on apprend vraiment ce que nous, personne, on a besoin. Savoir écrire, remplir des chèques, des formulaires, des choses comme ça quoi. Qu’on ne savait pas faire. Mais que maintenant, on commence à faire quoi. On a moins peur, on ose plus quoi. C'est important aussi. C’est ça la liberté, c’est de se débrouiller seul quoi, sans demander tout le temps quoi. Parce que ça c'est…C'est pénible quoi (rires).

Isabelle (intervenante) : 

Victor, vous voulez rajouter quelque chose ?

Victor (ambassadeur) : 

Voilà au Lefop c'est pas. C’est pas, comment dire. (silence). C'est pas les bénévoles qui nous imposent leur travail, c'est nous en fait. C'est nous qu'on impose ce qu'on veut nous quoi.

Donata (ambassadrice) : 

Ce qu'on veut faire.

Victor (ambassadeur) : 

Ils sont à notre disposition. C'est nous qu'on leur dit ce qu'on veut. On travaille à notre façon à nous. Voilà c'est surtout ça. C’est vrai qu'au début j'avais une grosse boule à l'estomac. Il n’y a plus rien c'est… Le lendemain je prenais plaisir à revenir. Plus ça allait, plus je prenais plus plaisir à y aller. Tous les jours ça apporte quelque chose de nouveau. Et ça continue à apporter

Donata (ambassadrice) : 

Puis en plus on est en groupe aussi, c'est très bien. On découvre qu'il n’y a pas que nous quoi. Qui sommes dans la difficulté et on s’aide du coup, on s'aide. Quand il y en a un qui ne sait pas faire et beh on l'aide. Puis c'est important, puis c'est une richesse aussi des autres qui nous apportent beaucoup de choses. Chacun apporte quelque chose à quelqu'un quoi. Je trouve que c'est un centre qui est très bien.

Isabelle (intervenante) : 

Beh merci beaucoup. Je retiens qu'il y a vraiment à la fois de, voilà de la solidarité, de la liberté. Que c'est important d'oser, de de faire le premier pas. Que la pédagogie, ce n'est pas l'école.  Vous apprenez autrement, vous dites aux intervenants pédagogiques ce dont vous avez besoin pour votre vie quotidienne. Et donc qu’aujourd'hui ce qui importe, c'est de témoigner pour que d'autres personnes puissent sortir de cette situation. Un grand merci. On va voir s'il y a des questions pour vous. 

Amandine (animatrice) : 

Merci beaucoup Donata et Victor. Oui en effet Isabelle, on a on a quelques questions. Alors on ne pourra probablement pas répondre à toutes les questions. Mais peut-être, on a une première question qui est : comment avez-vous fait pour apprendre à lire et à écrire tout en travaillant ou avec votre charge de famille ? Comment on concilie les deux puisque c'est, j'imagine, un gros investissement quand même. Comment est-ce que vous avez fait ?

Donata (ambassadrice) : 

C’est la volonté hein. C'est une volonté de s'en sortir. On trouve toujours le temps de faire si on veut vraiment s’en sortir. On se dit il faut faire, il faut avancer. Du coup ça nous motive quoi. On trouve, on trouve le temps pour y faire. Moi je veux dire.

Victor (ambassadeur) : 

Oui c'est ça. En fait moi c'est ça donc en fait j’y allais tous les lundis. Tous les lundis au Lefop donc pour apprendre. Et puis à la maison, à cette époque je remplissais la maison de post-it. Il y en avait partout.  Les gosses disaient. J’ai le souvenir que mon deuxième disait : « le vieux c'est bon tes post-il, y’en a marre d’en voir partout. » Et puis, c’est surtout le soutien de ma femme et mes gosses, qui étaient là et qui me soutenaient : vas-y continue. Et comme je disais petit à petit, petit à petit, en fait on prend goût hein. C'est comme si, on a envie d'avancer, d'apprendre plus, d'apprendre plus. Et ça vient tout seul. C'est vrai que le plus dur, le plus dur, c'est de faire le premier pas. Le premier pas. Après ça s'enchaîne. Et quand on est bien…

Donata (ambassadrice) : 

On revient. Deux fois par semaine (rires). On est content d'y aller. 

Amandine (animatrice) : 

C'est bien oui. Et du coup vous avez parlé, en effet, un petit peu d'un déclic. Et qu'une fois qu'on a le déclic, ça aide. Mais alors pour vous, enfin vous nous avez parlé du déclic, mais comment vous faisiez au quotidien avant pour finalement que ça se voit pas ? C’était, on a le sentiment que c'était quelque chose que vous, que vous cachiez. Comment est-ce que vous, comment ça se passait avec vos collègues de travail par exemple ? C'était des choses que vous ne n’évoquiez jamais ? il y a des, oui des stratégies d'évitement j'imagine ? Comment ça se passe au quotidien ?

Donata (ambassadrice) : 

Oui au début moi je l'ai pas dit. Mais après quand on m'a proposé le poste, après moi je l'ai dit à mes collègues. Il m'a fallu du courage parce que c'est pas facile d'avouer qu’on sait pas ni lire ni écrire. C'est pas facile. Mais après une fois qu’on m'avait proposé ce poste, je pouvais plus reculer. Alors je me suis sentie un peu piégée et du coup je l'ai dit à mes collègues qui l'ont même bien pris. Parce que quand j'avais besoin pour des documents et ben ils m'aidaient à les remplir. Mais j'ai trouvé que c'était c'est bien. C'est parce que moi j'avais peur de leur réaction, comment ils allaient réagir. Et là du coup ça m'a bien aidé. Mais autrement après pour l'administration beh après, on va chercher le courrier. On dit on le ramène à la maison, on le fait remplir par quelqu'un. On le ramène parce qu’on ne veut pas dire à l'administration : oh ben on sait pas écrire. Ou des fois on le dit mais moi on me disait « mais vous êtes bien né en France ? ». Je dis : oui. Mais c'est pas pour autant que je sais lire et écrire. Alors après ça nous bloque quelque part hein aussi. C'est pas facile hein. Mais bon après on essaie de contourner quoi. On ramène les documents. On disait, on le ramène demain. J'ai oublié mes lunettes voilà. Tous des stratégies quoi. Et puis après un moment il faut oser. Affronter quoi et dire ben oui je sais pas lire non je sais pas écrire. Et puis il faut aller de l'avant quoi et apprendre quoi. Il faut déjà faut déjà le dire quoi. Déjà c'est difficile. Mais une fois qu'on l'a dit, après ça va tout seul (rires). Ça va tout seul après, non ?

Victor (ambassadeur) : 

Ouaih moi je ne l’ai pas dit.

Amandine (animatrice) : 

Victor, vous ne l’avez pas dit ?

Victor (ambassadeur) : 

Moi je l'ai dit pas dit, oui. 

Amandine (animatrice) : 

Et aujourd’hui, pardon allez-y Victor, pardon.
Victor (ambassadeur) :  

Moi le souci c’était quand il fallait chercher de la peinture ou quoi que ce soit, je me débrouillais toujours pour envoyer les jeunes à ma place. Comme les jeunes sont un peu fainéants et qu’ils peuvent prendre une heure pour pas travailler. Donc ça et puis d'autres choses. Par exemple les chantiers, je passais le soir au bureau et je demandais l'adresse à la secrétaire en lui disant que le matin, j'avais pas le temps de marquer et tout. Comme ça le soir je demandais à ma femme de la mettre sur mon GPS. Pour l'adresse pour la route. Je gardais tous mes plans de chantier pour pouvoir relever ce qu'il y avait à relever : les appartements à faire, les murs en peinture ou pas. Donc voilà tous des stratégies comme ça. Par contre en réunion de chantier j'insistais pas. Je disais toujours que j’avais du travail. Des fois on passait pour moins bon que d'autres mais bon… Ouaih c'est pour se cacher quoi. Pas comme ça.

Amandine (animatrice) : 

D'accord et alors aujourd'hui comment est-ce que vous encouragez les personnes à parler de leurs difficultés ? C'est vos témoignages qui leur donnent envie ou est-ce qu'il y a d'autres techniques, d'autres méthodes qui permettent de les encourager toutes ces personnes ? 

Donata (ambassadrice) : 

Je pense déjà les témoignages c'est déjà bien hein. Ça doit les encourager ces gens-là normalement. Et puis de leur dire qu'il faut qu'ils fassent le premier pas quoi. Parce qu'après c'est tout du bénéfique pour soi. 

Isabelle (intervenante) : 

Là on a des professionnels de l'accompagnement, des travailleurs sociaux qui nous écoutent. Qu'est-ce que, quel message, qu'est-ce voilà vous auriez envie de leur dire ? Qu'est-ce que vous auriez envie de leur dire de faire pour aider les personnes en situation d’illettrisme ?

Donata (ambassadrice) : 

Bah de les écouter parce que c'est important. Déjà les gens illettrés ils le disent pas. Il faut que eux ils, comment dire, qu'il voient par eux-mêmes. Parce que quelqu'un qui vous dit « oh il a oublié ses lunettes, oh ben je ramènerai le document ». C'est des gens qui savent pas écrire mais qui vont pas le dire. Je sais pas c'est à eux aussi de faire un peu le premier, de dire « ben si vous voulez je vais vous aider à remplir le document ». Voilà des petites choses comme ça qui aident à faire le premier pas justement. Moi je dirais.

Isabelle (intervenante) : 

Victor, vous diriez quoi ? 

Victor (ambassadeur) : 

Comme dit Donata. ais il y a aussi le problème de, faut éviter de de forcer les gens, d'être trop dur avec. Parce qu'une personne qui est en situation d’illettrisme déjà se cache. Elle donne des arguments qui sont pas bons. Si on commence à leur dire « ouaih fais ça » comme il y en a qui font. Si vous savez pas écrire, vous ne pouvez pas remplir le papier. La personne reviendra pas quoi. Donc là je pense que les gens de l’administration, faudrait qu'ils soient un peu plus, un peu plus cool. C'est pas évident de trouver les gens, de voir les gens en situation d’illettrisme. Parce qu’on se cache beaucoup et on ira pas vers les personnes. Mais du moment qu'on arrive à détecter quelque chose, il faut essayer d'être le plus gentil possible avec la personne. Surtout pas la repousser parce que.

Donata (ambassadrice) :

Les aider quoi. 

Victor (ambassadeur) : 

On se bloque et après.

Donata (ambassadrice) : 

Oui, après on revient pas. Parce que on a peur on se dit ah ça y est, il va encore nous dire ça. Euh du coup on retourne pas.

Victor (ambassadeur) : 

C’est vrai, c'est pas facile. 

Donata (ambassadrice) : 

Déjà c'est difficile pour nous d'aller dans l'administration et de dire on sait pas écrire. Autrement moi j'allais chercher les documents, je disais à ma petite, parce que ma sœur elle est pas dans la même situation que moi. Du coup j'emmène les documents tu peux me les remplir demain, je vais les ramener. C'est pénible quoi.

Victor (ambassadeur) : 

Il y a 2 ans j'étais au dentiste, je suis arrivé, elle m’a tendu une feuille : « tenez remplissez ça et allez dans la salle d’attente. » Bon ça va moi je commence à comprendre un peu. Mais une personne qui sait pas écrire beh elle s’en va. La moindre des choses, c’est est ce que vous pouvez la remplir ou voilà si on voit que la personne elle hésite, donner un coup de main.

Donata (ambassadrice) : 

Oui nous aider.

Victor (ambassadeur) : 

C’est vrai que c'est pas évident. 

Donata (ambassadrice) : 

Puis c’est pas évident de le dire surtout. Même moi je l'ai déjà dit, y’a une fois je l'ai dit moi quand même à l’administration : « je sais pas lire et écrire, je sais pas bien remplir. Est-ce que vous pouvez l'écrire pour moi quoi ? Je vous donne les indications. » Elle m'a dit : « madame moi je suis pas là pour ça ». Je lui ai dit « écoutez donnez-moi le courrier je reviendrai. Je vais le faire remplir. » Qu'est-ce que ? Face à ça, je vois pas ce qu'on peut dire d'autre. C'est des gens qui certainement qui sont compétents mais qui comprennent pas les gens quoi. Je sais pas s’ils sont vraiment à leur poste ces gens-là. Je sais pas. Je me pose des fois des questions. Enfin bon c'est comme ça hein. Parce qu’ils se mettent pas bien à notre place quoi. Du coup ils nous repoussent quoi : « ah ben madame si vous étiez en France à l'école, pourquoi vous savez pas écrire ? » Ben j'ai dit : « attendez je veux pas vous raconter ma vie moi. Je vous dis simplement je sais pas remplir est-ce que vous pouvez m'aider ? » Elle me dit : « non on n’a pas le temps ». Et ben je dis : « donnez-moi le document, je rentre chez moi, je vous ramènerai dans la semaine. » Puis voilà. Mais quand on voit des gens comme ça, ça nous refroidit aussi hein. Mais enfin bon ils sont pas tous comme ça heureusement (rires). Oui heureusement. Heureusement, heureusement.

Isabelle (intervenante) : 

La preuve c'est que vous avez, dans votre témoignage, on entend bien qu’il y a des personnes qui ont été décisives pour que vous puissiez aller au Lefop et puis réapprendre à lire et à écrire.

Donata (ambassadrice) : 

Mais ça change la vie quoi.  C'est, une fois qu'on a fait le premier pas, ça nous change complètement la vie. C'est vrai que c'est dur la première fois parce qu'on a l'impression d'être jugé. Mais pas du tout, on n'est pas jugé. Et après une fois qu'on connaît les gens, une fois qu'on a compris. Ben c'est comme on dit c'est une renaissance quoi. Parce que plein de choses qu'on savait pas faire et maintenant on sait faire, qu'on ne demande plus. On n’est plus à dire : « ah bah tu me remplis ça ». Voilà on arrive un peu à lire le courrier, à comprendre le sens du courrier. C’est important. Pour soi quoi. De dire beh on avance quand même hein. Si on veut, on peut. Il faut se donner aussi un peu de volonté. Mais je trouve que pour moi, c'est une renaissance quoi. Parce certaines choses, je faisais pas et maintenant que je refais. Et je me sens pleinement heureuse de le faire. Voilà.

Isabelle (intervenante) : 

Beh merci beaucoup pour vos témoignages. S'il n’y a pas d'autres questions, je pense qu'on va, voilà Laure, je te redonne la parole.

Laure (intervenante) : 

Oui merci beaucoup à tous les deux. Euh du coup voilà, sans transition comme on dit, je vais enchaîner sur quelques outils et ressources qui peuvent vous être utiles dans vos pratiques. Alors déjà vous parler, peut-être que vous le connaissez de Eva qui est un outil numérique pour tester la maîtrise des compétences transversales et évaluer l’illettrisme. Donc Eva a été repris depuis quelques temps par l'Agence nationale de lutte contre l'illettrisme pour diffuser ce test. Donc ça se passe sur ordinateur plutôt, c'est plus confortable. Vous aviez ce qu'on appelle des Serious Game. Donc une partie pour évaluer les compétences de base et une autre qui va être plus sur les compétences, la mesure des compétences transversales. Euh donc pour nous, enfin voilà, il y a plusieurs parcours proposés plus ou moins longs. Donc ça va donner en fin de parcours une indication sur un degré d'illettrisme ou sur un niveau du cadre commun de langue. Donc voilà c'est un petit peu étrange comme façon mais bon ça vous donne ces deux indications là. Et ça donne également des idées de métier qui pourraient être associés notamment par rapport aux compétences transversales. Donc ça a le mérite d'être accessible et ça permet d'avoir une indication, une base sur laquelle s'appuyer pour une discussion avec la personne si le test détecte des difficultés. Une vigilance tout de même qu'il faut bien accompagner la passation. On peut pas juste mettre la personne devant l'ordinateur et se débrouiller. Faut vraiment l'introduire et l'accompagner. Et il faut prendre aussi un petit peu de recul par rapport aux résultats. D'autant qu'il n’y a pas d'élément qui explique le résultat. Voilà donc ces petites vigilances là. Et on le répétera après mais n'hésitez pas à vous tourner vers le Centre Ressources Illettrisme de de votre département pour en discuter un peu plus. Et puis deuxième outil qu'on voulait vous présenter si vous ne le connaissez pas. Donc c'est le site internet qui s'appelle parlera.fr. Donc il veut dire portail des actions et ressources linguistiques en région Auvergne-Rhône-Alpes. Donc c'est un portail qui est alimenté par les Centres Ressources Illettrisme de toute la région Auvergne-Rhône-Alpes sur lequel vous allez trouver différentes informations sur les Centres Ressources Illettrisme de votre département. Différentes actualités, des ressources donc justement où vous allez retrouver pas mal de ressources sur l'illettrisme, sur les différents degrés d'illettrisme, chose sur laquelle on n’a pas le temps de s'arrêter aujourd'hui. Mais vous verrez également des exemples. Il y a aussi des ressources sur le Français Langue Étrangère et sur l'analphabétisation. Vous avez également une cartographie pour trouver des formations près de chez vous et pour trouver des centres d'examen près de chez vous. Donc là qui sont plus des centres d'examen au niveau linguistique. Voilà pour, désolée je passe un petit peu rapidement mais je ne veux pas déborder l'horaire et de toute façon évidemment les Centres Ressources Illettrisme restent à votre disposition pour avoir plus d'informations.

Amandine (animatrice) : 

Je reprends la main juste pour vous parler, parce qu'en effet l'heure tourne si je puis dire. Donc pour aller plus loin que ces 45 minutes nous vous proposons au travers du plan de professionnalisation de Via Compétences de participer à un atelier découverte donc qui est sur la thématique « accompagner les personnes en situation d’illettrisme ». Où là pendant 3h, en distantiel, donc le 25 mars, nous prendrons le temps d'aller plus dans le détail de toutes les modalités d'accompagnement pour, d'une part mieux comprendre l'illettrisme, mais aussi acquérir des compétences qui seront pratiques pour identifier, accompagner efficacement vos publics en situation d’illettrisme. Donc vous voyez le programme qui est juste ici apparaître. Pour vous inscrire donc on vous a mis le lien. On vous le mettra dans le chat et vous l'aurez également dans la présentation qu'on vous mettra à disposition, à l'issue de de ce webinar. On vous encourage si vous voulez aller plus loin. Voilà 3h pour en savoir plus sur l'accompagnement. Alors pour terminer il nous reste quelques minutes, est-ce que vous avez des questions pour Victor et Donata ou même pour Isabelle et Laure ? Pour clôturer ces 45 minutes. Alors je vois qu'il y a des petites questions, n'hésitez pas à nous faire part de vos questions. Si on peut y répondre. On peut prendre encore un petit peu de temps. Alors j'ai vu tout à l'heure une question par rapport au Lefop : est-ce que le Lefop est en lien avec la Chaîne des Savoirs ou ce sont deux associations différentes ?

Isabelle (intervenante) : 

Ce sont deux associations différentes mais en lien. Mais en lien. En fait, il y a plusieurs associations qui accompagnent des personnes en situation d'illettrisme en France et elles se sont réunies en une seule association qui s'appelle la Chaîne des Savoirs. Chaque association étant un maillon de la Chaîne des Savoirs.  

Amandine (animatrice) : 

D'accord très bien. Beh écoutez, j'ai l'impression que nous n'avons pas d'autres questions. Donc juste pour récapituler un petit peu tout ce qu'on vous a dit. Donc le site internet parlera.fr où là, en tant que professionnel, vous allez pouvoir rentrer en contact avec les personnes des Centres Ressources Illettrisme de la région Auvergne-Rhône-Alpes et puis si vous voulez être mis en relation avec des personnes concernées par des situations d’illettrisme, des ambassadeurs de la Chaîne des Savoirs comme Donata et Victor. Donc là ça sera sur le site de la Chaîne des Savoirs. Et puis bah écoutez je voulais vous vous remercier d'avoir participé à ce webinar. Juste pour conclure sachez que sur le site de viacompetence.fr, vous retrouverez toutes les informations utiles et nécessaires pour tous les professionnels de l'orientation, de la formation et de l'emploi en Auvergne-Rhône-Alpes. Vous pouvez aussi vous abonner à toutes les newsletters. Il y a différentes thématiques. Donc je vous invite à aller sur notre site pour les découvrir. Vous dire également que donc ce webinaire a été enregistré et qu'il est disponible en replay sur le site avec également tous nos autres webinaires. Donc c'est pareil n'hésitez pas à aller les découvrir. Et puis pour terminer je voulais juste vous parler rapidement du plan de professionnalisation 2025 qui vient de sortir sur lequel vous avez différentes thématiques avec des webinaires, des classes virtuelles, de l'autoformation. Donc encore une fois c'est pareil, rendez-vous sur notre site de Via compétences et vous aurez toutes les informations. Je vous remercie d'avoir suivi ce webinaire. N'hésitez pas à nous laisser un avis, vous allez recevoir un mail à l'issue du webinaire. Nous vous mettrons à disposition également le support à l'issue du webinaire et puis je vous dis à bientôt sur nos chaînes via compétences. Merci à tous. Au revoir.

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