Transcription de la webconférence du 14/11/2024 "L’intelligence et la culture émotionnelles au service de l’accompagnement et de la formation"

Cette conférence a pour objectif de découvrir le potentiel à développer cette intelligence émotionnelle que nous possédons tous et comment atteindre un nouvel équilibre entre raison et émotion, au bénéfice de soi, et de ceux que nous accompagnons et formons. L’intervention se focalisera d’abord sur ce que sont réellement les émotions, leurs fonctions de boussole intérieure et le lien établi entre les processus cognitifs et émotionnels, puis nous répondrons à la question de ce que l'intelligence et la culture émotionnelles peuvent apporter à l’accompagnement et la formation. Cette conférence se tient dans le cadre du lancement du plan de professionnalisation 2025 de Via Compétences.

Brice Cristoforetti, Via Compétences - Bonjour et bienvenue dans cette webconférence organisée par Via compétences ! Je vous laisse vous installer, j'espère que vous avez vérifié le son et la vidéo et que vous êtes confortablement installé. Et c'est parti on va être ensemble 1h30 ce matin et vous allez voir on a un beau programme alors sans plus tarder je vous propose de regarder le support de présentation qu'on vous a préparé donc aujourd'hui on est réuni pour deux événements finalement, le lancement officiel du plan de professionnalisation 2025, c'est une offre de service que nous vous proposons, une offre de montée en compétence et je reviendrai un peu en détail dessus et puis on est aussi réuni sur un sujet de fond qui va être abordé par une conférencière aujourd'hui, qui est le sujet de l'intelligence et de la culture émotionnelle dans le cadre de nos domaines professionnels respectifs qui sont l'accompagnement et la formation. 

Donc c'est 1h30 ensemble ce matin, je me présente, je suis Brice Cristoforetti, chargé de mission professionnalisation, c'est moi qui coordonne cet exercice du plan de professionnalisation, qui récupère vos besoins et qui vais coordonner pour transformer ça en une offre de service. Certains sont déjà j'imagine bien au courant de ce qu'est le plan de professionnalisation et d'autres non, je vous expliquerai ça plus tard. Je ne suis pas tout seul aujourd'hui puisque nous avons invité Sophie Touzé qui est présente sur le plateau, bonjour Sophie, et donc qui travaille dans l'enseignement supérieur chez VetagroSup et qui est aussi experte auprès d’un ensemble d'organisations internationales et européennes sur notamment le sujet qu'on va aborder aujourd'hui. 

Donc si on continue simplement, vous expliquer le dispositif c'est très simple, il va y avoir une présentation PowerPoint qui va être un fil rouge, qui va vous être présenté sur cette heure et demie. Vous aurez accès à un chat à droite de votre écran dans l'interface Webikeo à laquelle vous êtes connecté, vous pouvez faire des commentaires poser des questions, une équipe de modération est mobilisée pour pouvoir vous répondre et puis certaines questions vont être sélectionnées pour que notre conférencière Sophie Touzé puisse vous répondre. On va devoir les sélectionner parce que vous êtes assez nombreux donc on s'excuse par avance si certaines ne sont pas traitées. Il y aura deux séquences de questions-réponses à la fin de chacune des deux parties de la conférence. Voilà pour le dispositif alors je souhaitais prendre quelques minutes pour vous parler du plan de professionnalisation. 

Le plan de professionnalisation c'est une offre de service qui est conçue par Via Compétences. Qui est Via Compétences ? Ce qui est important de retenir c'est que nous sommes une structure publique. Nous sommes un groupement d'intérêt public, nous avons deux financeurs commanditaires qui ce sont le conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes et la DREETS de la région Auvergne-Rhône-Alpes. L’idée c'est de mettre en œuvre et de contribuer à la mise en œuvre de politiques publiques et de dispositifs public à travers quatre axes. Le premier c'est la réalisation d'études et d'outils qui sont mis à votre disposition. Le deuxième c'est la collecte de ressources, la mise à disposition d'informations clés pour les professionnels d'une part, mais aussi pour le grand public, et là notamment c'est toute la question de l'offre de formation. Troisième axe, c'est la collecte en tant que tel de l'offre de formation au niveau de la région. Et puis le 4e axe c'est ce qui nous réunit aujourd'hui, c'est la professionnalisation, donc la montée en compétence de tous les acteurs visés dans ce triptyque qui est l'orientation la formation et l'emploi. Et donc le plan de professionnalisation c'est un petit peu la concrétisation de cette 4e mission. 

En 2025 qu'est-ce qu'on va vous proposer ? Et bien plus de 70 actions de professionnalisation et comme chaque année elles sont ventilées à travers cinq domaines thématiques donc que vous voyez ici à l'écran. Sachez que c'est ce sont des actions qui sont soit proposées en distanciel soit en présentiel. Chaque année c'est à peu près plus de 5 000 participants comme vous qui pouvez en profiter que ce soit pour un webinaire, une formation, etc. Un élément intéressant vous le voyez ici c'est qu’on fait tout pour que vous puissiez en profiter c'est-à-dire que on essaie de vous proposer des modalités très différentes pour qu’en fonction de vos besoins, de vos contraintes, de vos possibilités, du temps que vous avez vous puissiez participer à un moment donné dans l'année à un ou à plusieurs actions. Donc vous le voyez on a des formations qui peuvent être un petit peu plus longues en termes de temps, 2 jours, 3 jours sur du présentiel, sur du distanciel. Mais on a des choses beaucoup plus courtes, on a des modules d'autoformation qui sont sur 45 minutes, on a des ateliers d'échange de pratique qui sont des petits cycles de 4 fois 1h30, on a des webinaires d'une heure, on a des petits ateliers découvertes qui durent en général 3h. Donc voilà l'idée c'est vraiment de panacher pour être sûr que vous puissiez participer. 

Quelques nouveautés très rapidement mais vous dire que l’on a créé, on a bien entendu vos besoins exprimés l'année dernière, et donc on développe quelques nouveaux thèmes dans les formations, on va proposer quelque chose sur le pouvoir d'agir des personnes accompagnées. On développe quelque chose sur les méthodes issues du storytelling, de la narration pour des activités de formation et d'accompagnement. Bien évidemment on s'est saisi aussi de la thématique de l'IA dans le domaine de la pédagogie, de l'ingénierie pédagogique. Et puis des ateliers d'échange de pratique notamment, puis des petits ateliers découverte aussi sur des sujets variés. On va vous vous faire travailler sur le service public régional de l'orientation, sur l'illettrisme ou sur les pratiques de veille par exemple. Et enfin des webinars, on a des cycles qui reviennent chaque année comme l'actualité de la conjoncture économique, l'actualité formation, les métiers en tension, et l'année prochaine on a créé un nouveau webinaire sur le service public régional de l'orientation.

Donc voilà tout ça c'est seulement un petit aperçu, vous pouvez tout retrouver sur notre site Internet et puis aussi dans la plaquette du plan de professionnalisation que vous voyez là à l'écran. L'idée c'est de vous faire monter en compétence en vous faisant vous rencontrer, travailler ensemble, échanger et on espère que vous pourrez en profiter au maximum. Tout est disponible en ligne dès aujourd'hui donc on compte sur vous pour vous inscrire et pour participer au fil de l'année 2025. C'est terminé pour cette toute première introduction et avant de laisser la parole à Sophie Touzé, comme il est de coutume on va laisser d'abord la parole aux financeurs à ceux qui permettent que ce plan de professionnalisation existe. C'est donc le conseil régional et la DREETS et on leur a posé quelques questions sur le contexte actuel sur la professionnalisation et ils vont vous répondre à travers cette première vidéo, on se retrouve juste après.

Via Compétences - Selon vous quels sont les principaux enjeux de la professionnalisation des acteurs orientation Formation Emploi en 2025 ?

Patricia di Stefano, DREETS Auvergne-Rhône-Alpes - Alors ça va continuer à être la mise en œuvre de la loi plein emploi qui porte en elle l'ambition de renforcer l'accompagne des personnes dans l'accès et le retour à l'emploi mais aussi l'accompagnement des entreprises pour répondre à leurs besoins en recrutement c'était un enjeu fort en 2024 qui va continuer à se déployer cette année dont la réussite va reposer essentiellement sur les acteurs de l'accompagnement à l'emploi et à la formation qui opère dans ce que l'on appelle aujourd'hui le réseau pour l'emploi si on reprend les grands principes de la loi on retient deux enjeux majeurs tout d'abord la refonte du processus d'accompagnement des demandeurs d'emploi et aussi des entreprises qui a déjà commencé à se mettre en place mais aussi la transformation du service public de l'emploi qui va devoir s'organiser pour assurer une coopération renforcée une organisation rénovée qui vont appeler de notre part deux préoccupations majeures en terme de professionnalisation des acteurs. Tout d'abord un enjeu d'échange d'information des pratiques de connaissance des offres de services qui se fera essentiellement à travers des réunions de rencontres d'échange de de pratique et qui ont déjà commencé à se mettre en place mais qui devront continuer à se mettre en œuvre dans le cadre de la gouvernance de ce réseau pour l'emploi aussi bien au niveau régional qu'au niveau territorial. Par ailleurs une évolution des compétences et des pratiques de ces acteurs va s'opérer dans les années à venir pour construire des outils partagés réfléchir ensemble aux pratiques professionnelles éventuellement les faire évoluer et dans ce cadre-là l'Académie France travail sera un acteur incontournable pour aider à réfléchir à cette évolution. 

Mathilde Barèges, Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes - En 2025 nous avons décidé de centrer le plan de professionnalisation vers le public des organismes de formation qui sont le public qui consomme le plus le plan de professionnalisation, et donc on a essayé vraiment de réfléchir aux enjeux qui sont les leurs. Aujourd'hui donc j'ai envie de dire et de mettre en avant sur ce plan de professionnalisation deux principaux enjeux qui sont l'engagement et la motivation des publics et des candidats à la formation alors pour ça on va avoir des propositions pour développer l'estime de soi, pour développer le pouvoir d'agir mais on peut trouver aussi des actions dans le plan de pro qui portent sur la conduite par exemple d'entretiens d'explicitation. Voilà c'est des choses que vous allez retrouver et qui colorent un petit peu cette année. Par ailleurs deuxième sujet qui est de très grande actualité au-delà même du secteur de la formation c'est l'intelligence artificielle et ce plan de pro intègre cette problématique aussi que rencontrent les organismes de formation pour s'emparer de l'IA au bénéfice de leur pédagogie, de leur modalités pédagogique, et donc ça aussi c'est un appui que propose pour 2025 le plan de professionnalisation. 

Via Compétences - Parallèlement au plan de professionnalisation de Via Compétences, comment la région va-t-elle contribuer à cette montée en compétence ?

Mathilde Barèges, Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes - J'ai envie de faire un petit peu le parallèle de de ce qu'on vient tout juste d'évoquer, c'est-à-dire si je reprends les deux grands enjeux du plan de professionnalisation, on va retrouver d’un côté un engagement régional sur ces deux sujets sur la question de la motivation des candidats à la formation. La région vous le savez sans doute a mis en place une démarche droits et devoirs. Dans cette démarche droits et devoirs, dans les droits on va trouver et bien quelque part une sorte de reconnaissance du mérite pour nos apprenants les plus méritants avec la prime droits et devoirs, mais avant tout et avant l'entrée en formation, on fait signer au aux stagiaires de la formation une charte droits et devoirs par laquelle on leur rappelle que c'est un financement public, qu'ils doivent s'engager en toute connaissance de cause de l'importance de venir avec une conviction, une motivation, et non par dépit, pour assurer la réussite de leur parcours et aller jusqu'au bout de ce parcours. Donc si vous voulez ça fait un lien avec ce que j'évoqué et puis sur la question de l'intelligence artificielle également, la région est présente puisque non seulement vous savez déjà que cela fait 3 ans que la région accompagne de manière individuelle les organismes de formation pour appréhender les sujets de digitalisation pour leur contenu pédagogique et les modalités pédagogiques, mais sur cette fin d'année et début 2025 on va franchir un cap supplémentaire puisqu'on va travailler aussi sur le fait d’aborder le sujet de la digitalisation des organismes de formation comme un sujet global, dans leur entreprise, pas seulement lié à la pédagogie. C'est-à-dire que on va proposer des module de sensibilisation en s'appuyant sur notre partenaire l’ENE qui est un réseau qui est bien réparti sur tout le territoire régional pour sensibiliser ces organismes à tous les enjeux de digitalisation qui se posent, pas seulement sur le pédagogique mais sur toutes les dimension de l'activité et bien d'une entreprise de formation.

Via Compétences - Parallèlement au plan de professionnalisation de Via Compétences, comment l'État va-t-il contribuer à cette montée en compétence ?

Patricia di Stefano, DREETS Auvergne-Rhône-Alpes - Alors la professionnalisation des acteurs est une garantie du bon déploiement des politiques publiques, et l'État a à cœur que cette professionnalisation soit diffusée le plus largement possible. Via Compétences est un acteur incontournable pour la professionnalisation des acteurs à travers le plan de professionnalisation, mais aussi diverses actions dans le cadre desquelles l'Etat l'a sollicité, notamment dans le cadre de l’AFEST pour les demandeurs d'emploi. Il a contribué à travailler, à identifier les bonnes pratiques de mise en œuvre de ce nouveau modèle de formation et ensuite à le diffuser auprès des professionnel de la formation. Au-delà du plan de professionnalisation de Via Compétences, l'Etat contribue à cet enjeu majeur à travers les différentes réunions de réseau que nous animons notamment au sein de la DREETS, que ça soit dans le cadre du CREFOP ou de différents groupes de travail ou réunions de réseau, par exemple le comité de pilotage assuré par Transition pro et lors des nombreux événements que l'État organise comme sur la thématique de l'illettrisme. Par ailleurs la DREETS a contribué à la professionnalisation sur des thématiques d'actualité comme l'effet de la transition écologique sur les enjeux d'emploi compétences à travers le financement d'acteurs, par exemple la convention des entreprises pour le climat ou la mobilisation des acteurs de l'économie sociale et solidaire dans le cadre d'événement dédiés à cet enjeu majeur et qui va impacter fortement les compétences dans les années à venir.

Via Compétences - Avez-vous une actualité particulière à faire passer auprès des professionnels orientation formation emploi ?

Mathilde Barèges, Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes - Je dirais que l'actualité qui va toucher à la fois l'Etat, la Région, les collectivités territoriales en général mais aussi tous les acteurs du réseau pour l'emploi et bien c'est la mise en place de ce réseau pour l'emploi qui est en train de se structurer à tous les niveaux. Donc à un niveau national auquel la région est mobilisée au titre de région de France avec notre vice-président Jacques Blanchet qui préside une commission service du réseau pour l'emploi. Au niveau régional puisque se met en place un comité régional pour l'emploi coprésidé Etat-Région où le vice-président également est co-président de ce comité régional auprès ben de tous les grands acteurs du réseau pour l'emploi et puis on se mobilise également la région au niveau départemental se sont en train de s'installer des comités départementaux pour l'emploi et la région va être amenée à prendre une position particulière sur des commissions dédié aux enjeux de formation et d'emploi alors notre activité 

Patricia di Stefano, DREETS Auvergne-Rhône-Alpes - Pour 2025 sera centrée comme je l'ai déjà dit sur le déploiement de la loi plein emploi. Le comité régional pour l'emploi incarne la volonté des acteurs à coordonner leur action dans le cadre d'une gouvernance qui va continuer à s'étoffer au niveau territorial. Le plan de professionnalisation de Via Compétences aura toute son importance en complémentarité de l'action de l'Académie France Travail dans ce contexte et dans cette gouvernance. Par ailleurs 2025 sera l'année du déploiement du nouveau plan régional d'investissement dans les compétences qui a été signé comme vous le savez avec France Travail dans la continuité du premier PIC, le premier ayant apporté une avancée notable en matière d'accès à la formation des publics les plus éloignés de l'emploi et les moins diplômés. Le nouveau PIC s'adresse à des publics élargis par rapport au premiers puisque peuvent accéder à ses formation sans condition de diplôme les bénéficiaires du RSA, les seniors de plus de 55 ans et les personnes en situation de handicap. La réussite de ce nouveau plan reposera à la fois sur la richesse de l'appareil de formation de notre territoire mais aussi sur les différents réseaux d'accompagnement à la formation et à l'emploi, qui permettront à la fois d'identifier les publics qui ont besoin de cet appui en matière de montée en compétence, et qui les aidera à se remettre sur les rails de l'emploi durable et via la formation.

Brice Cristoforetti, Via Compétences - Merci beaucoup pour les interventions de Madame Di Stefano, Madame Barèges. Voilà on en a fini avec l'introduction maintenant on va pouvoir vraiment rentrer dans le thème du jour et je vais donner la parole à Sophie Touzé ainsi que la possibilité de vous présenter son support et c'est parti pour la première partie de la conférence. Sophie, je vous en prie.

Sophie Touzé - Merci Brice de cette possibilité de prendre la parole sur ce sujet haut en couleur et avec un grand potentiel de changement, pour chacun d'entre nous. La conférence elle va se dérouler en deux temps. Un premier temps qui va être de rétablir la vérité sur ce que sont réellement les émotions et la place qu'elles prennent dans nos vies au regard des neurosciences, et une deuxième partie qui sera sur comment faire alliance avec ses émotions à grâce à l'intelligence et la culture émotionnelle au service des accompagnants que vous êtes et des formateurs. Alors qui je suis pour vous parler de ce sujet ? Je suis Sophie Touzé, chargée de mission à l'accompagnement à l'innovation à VetAgroSup qui est une grande école qui forme des vétérinaires, des inspecteurs de santé publique et des ingénieurs agronomes, et je suis formatrice en innovation et en intelligence collective, coach en intelligence émotionnelle et en neurosciences, et je suis aussi très récemment praticienne en hypnose ericksonienne. 

Avant d’aller dans le cœur du sujet je vais vous proposer un exercice que je propose à chaque formation que je donne qui est un exercice de recentrage, pour permettre à tout le monde de venir nous rejoindre dans cette salle avec Brice et donc ça vous allez voir c'est très simple il suffit d'écouter ma voix et puis de vous laisser guider. La première chose que je vais vous demander c'est de prendre une grande respiration profonde et lente et je vais vous demander de vous réinstaller confortablement dans votre siège. On va reprendre une deuxième grande respiration profonde et lente et on va imaginer que vous allez saisir toutes les pensées toutes les émotions et toutes les sensations qui vous dérangent et qui pourraient interférer à la qualité de cette présence avec nous, vous les posez sur le côté. Reprenez une dernière inspiration lente et profonde et là vous allez poser l'intention que cette conférence va vous apporter le meilleur, qu'elle peut pour vous permettre d'évoluer ensuite et d'intégrer cette nouvelle dimension dans vos vies. Voilà on va pouvoir commencer la conférence. Brice comment vous sentez-vous ? 

Brice Cristoforetti, Via Compétences - Et bien moi je suis à l'aise et j'ai hâte j'ai hâte de vous entendre !

Sophie Touzé - Ok donc si vous voulez souhaitez intervenir dans le chat et dire comment cet exercice, qu'est-ce qu'il a provoqué chez vous et bien vous pouvez l’écrire dans le chat et on aura un retour. Ok donc je reprends. Pourquoi, pourquoi ce sujet des émotions ? Dans toutes les formations que je donne, dans le suivi des projets que j'accompagne, je me suis aperçu depuis de nombreuses années qu’il y avait un élément qui entrait dans l'équation du succès et qui était les émotions. Or ça venait complètement à l'inverse de tout ce qu'on m'avait appris depuis l'enfance, où on nous disait qu'il fallait avoir ce culte de l'intellect, ce culte de la Raison, et que nos émotions, si on pouvait ça serait bien de pouvoir les mettre de côté. Il fallait être sérieux et voilà. Or ça c'est complètement absurde aujourd'hui on va le voir dans la première partie à la lueur de tout ce que nous apprennent les neurosciences. Mais pourquoi c'est grave ? C'est que du coup la plupart d'entre nous avons laissé sur le côté toutes nos émotions. Il m'arrive souvent pendant les formations de voir des personnes arriver et dire « mais moi les émotions j'en ai peur parce que j'ai peur de prendre une grande décision sous le coup des émotions et qui soit fatal » ou quelque chose comme ça. Donc c'est ce qu'on va voir ici c'est qu'il va falloir rétablir progressivement la réalité des émotions et ne plus en avoir peur.

Alors à qui la faute de ce constat ?  on a réprimé nos émotions, pour ça il faut aller chercher du côté des philosophes notamment de Descartes qui au 17e siècle avec son cogito ergo sum nous a dit je pense donc je suis, et les émotions ce sont que des aspects faibles, c'est la part que l'on a mais en plus du corps. Evidemment par contre on avait en face de lui Spinoza qui lui voulait ne pas séparer l'esprit et le corps et la problématique c'est que finalement dans cette battle de philosophes on a choisi de donner la raison à Descartes et on arrive vraiment à avoir cette position par rapport à nos émotions qui est catastrophique. Pour voir à quel point on est imprégné de cette notion de cartésianisme, de la raison pure, je vais vous demander un petit exercice qui va durer juste une minute. Si vous pouviez prendre un papier et un crayon et de quoi pouvoir écrire comme sur le dessin des chiffres de 1 à 10. Pendant une minute je vais vous demander d'écrire la liste de toutes les émotions que vous connaissez. Je vais lancer la minute et vous pouvez écrire.

Alors parmi vous il y a des personnes qui ont des connaissances sur le sujet des émotions donc qui pourront aller jusqu'à 10 assez rapidement ces personnes je vais vous demander d'inscrire dans le chat le mot 10 et Brice nous tiendra informés exactement d’où vous en êtes. Voilà il vous reste 20 secondes. Voilà la liste de toutes les émotions que vous connaissez. 10 secondes. Voilà c'est terminé donc je ne sais pas quel est le nombre d'émotions que vous avez pu inscrire sur votre papier mais on va voir que pour la grande majorité notre capacité à exprimer nos émotions est inférieur à 5. Donc c'est un constat qui peut paraître perturbant, moi-même je l'ai vécu quand j'ai commencé mes formations sur les émotions et sur l'intelligence émotionnelle. Mais c’est juste un indicatif du fait que vous n'avez pas investi beaucoup de temps et d'énergie sur cette question des émotions. Et c'est complètement normal vu qu'on ne nous a pas appris à le faire et même on nous a donné un regard assez négatif sur les émotions. Par contre ça n'altère en rien la qualité de votre intelligence émotionnelle. Pour vous rassurer tout de suite on a tous une intelligence émotionnelle qui demande à être développée. Question subsidiaire savez-vous combien d'émotions les chercheurs ont répertorié ? Brice une idée ?

Brice Cristoforetti, Via Compétences - Alors je dirais peut-être une 30e, ou 40. 30 ou 40. Peut-être un petit peu plus.

Sophie Touzé - On va voir ce que vous ce que vous en pensez. Selon les écoles de recherche, le pays, la culture, le nombre d'émotions répertorié par les équipes va varier mais il se situe toujours au-delà de 100. Donc on voit qu’on a un gap énorme entre notre capacité à lister des émotions qu'on est censé vivre dans la journée et les émotions, la qualité, la perspective qui s'ouvre à nous de pouvoir inclure toutes ces émotions dans nos vies. Donc quel est le regard sur les émotions par rapport à ce que Descartes nous avait on va dire imposé. La première personne à étudier les émotions et donc il avait beaucoup de courage parce que la problématique de Descartes c'est que on a interdit de faire des recherches, d'inscrire dans les recherches tout ce qui a trait aux émotions, puisque c'était des choses qui étaient des faiblesses. On n’allait pas créer des chaires et des équipes pour travailler sur les émotions et d'autre part aussi bien dans le monde académique qu’à l'école, on ne nous a pas appris à gérer nos émotions, on ne nous a pas appris ce qu'étaient les émotions et leur réelle fonction. Donc ce monsieur, le premier c'est Paul Ekman. Il y en avait bien d'autre avant mais celui dont on connaît les travaux c'est Paul Ekman, qui est psychologue et anthropologue et qui dans les années 1950 a eu l'idée d'aller dans tous les pays et dans toutes les communautés pour définir quels étaient les six émotions universelles. Les émotions universelles, l'idée c'est la capacité qu'a une personne qui est en face de nous, à travers les mimiques qu'on va exprimer sur notre visage, de comprendre quelle est l'émotion qui est vécue. Donc quel que soit l'âge, quelle que soit l'ethnie, quelle que soit la culture, on sait grâce à Paul Ekman qu’on a six émotions universelles qui seront reconnues par les personnes qui nous entourent. Brice, est-ce que je peux vous demander de citer ces six émotions quand on regarde sur cette ce diapo ?

Brice Cristoforetti, Via Compétences - Alors attendez oui si on peut ravoir le diapo je vais essayer en tout cas, voilà. Ecoutez le bébé a l'air surpris. Le monsieur a l'air ensuite dégoûté. Je dirais juste à droite peut-être une sorte de peur. Et en dessous la petite fille a l'air triste. 

Sophie Touzé - Exactement.

Brice Cristoforetti, Via Compétences - Et puis la dame du milieu a l'air joyeuse. Et puis le petit garçon je dirais en colère.

Sophie Touzé - Exactement.

Brice Cristoforetti, Via Compétences - Ouf ! 

J'espère que vous aussi de de votre côté vous vous les avez décrypté voilà donc c'est ces six émotions qui vous permettent de communiquer dans n'importe quel contexte. D'autres études de recherche ont confirmé le travail de Paul Ekman et puis très récemment on a eu  il y a 4 ans un film de de l'équipe Pixar qui s'appelle Vice-versa où il met en scène, il en a retenu cinq émotions. On voit la colère, le dégoût, la joie, la peur et puis la tristesse. Et pourquoi je vous parle de ce film, parce que depuis que ce film est paru  la liste des émotions que les personnes qui participent à mes formations donnent, on a de plus en plus de personnes qui atteignent le chiffre 5. Parce qu’effectivement on peut, je ne sais pas comment ça s'est passé pour vous, mais on peut être vraiment très démuni par rapport à l'expression des émotions qu'on peut ressentir. Mais grâce à ce premier film-là il y a beaucoup de gens qui l'ayant vu ont en mémoire au moins ces cinq émotions. Et puis pour la deuxième version de Pixar, le deuxième opus, il a rajouté des émotions. Dans le premier on avait une petite fille Riley qui déménageait avec ses parents à l'autre bout du pays et qui allait vivre des tas d'émotions. Et donc on allait suivre et c'est vraiment intéressant parce qu’ils ont pour le premier opus fait appel à Paul Ekman pour pouvoir les accompagner dans le côté scientifique qu'ils allaient mettre dans le film d'animation. Dans le deuxième on voit toujours la petite Riley qui par contre devient adolescente et on a des émotions qui vont apparaître et c'est exactement ce qui se passe dans nos vies. Quand on est tout petit on a des premières émotions et puis progressivement en grandissant on va faire entrer dans notre panel de possibilités d'autres émotions. Donc là on voit à gauche de l'écran c'est l'anxiété. L'anxiété c'est un sujet qui est très présent de nos jours et notamment chez les adolescents. Au centre on voit ce grand personnage c'est la gêne. C'est aussi un élément important dans la vie des enfants et des adolescents. On a l'ennui tout à droite et dans ce deuxième opus donc que je vous recommande de voir il va non seulement parler des émotions mais aussi montrer de l'impact que les émotions ont sur la construction de soi et sur l'estime de soi et ce lien est vraiment important. Plus vous déploierez votre intelligence émotionnelle plus votre estime de soi va grandir.

Une première possibilité pour définir le mot émotion selon la couleur de votre métier pour décrire les émotions on a différentes approches. La première chose qui est intéressante c'est de savoir l'étymologie du mot émotion. Le mot émotion provient du latin movere qui signifie mettre en mouvement et cette racine est la même que le mot motivation. Donc on a vu dans le discours en préambule qu’il y avait cette notion de pour poursuivre un parcours, il va falloir avoir notre motivation. Et donc émotion et motivation sont très liés. Autrement dit une émotion c'est une énergie qui va me mettre en mouvement. Donc ça c'est la première définition. On va on va lancer une vidéo pour justement voir ces émotions, comment ça se passe dans la vie de tous les jours et quand on est face à des challenges. 

[Musique]

Voilà donc dans ce court film de John D on a une émotion principale que l'on voit tous. Il y a plusieurs émotions qui sont mises en jeu mais il y a cette émotion principale qui est la peur. On voit dans le mouvement de ces jeunes filles, de cette petite fille et de ces femme un mouvement de recul au départ et l'émotion donc provoque un mouvement et ce mouvement, pour la peur, il est de nous faire reculer. Chaque émotion est là pour nous informer d'un besoin insatisfait. On peut dire qu'il n’y a pas d'émotion négative ou positive comme on pourrait être tenté de dire en disant par exemple, si je vous parle de de la tristesse, non personne n'a envie réellement de vivre la tristesse. Et pourtant toutes ces émotions, y compris la tristesse, la peur, ont un rôle fondamental puisqu'elles vont nous servir d'indicateur de ce qui se passe dans nos vies et des besoins insatisfaits. Donc on va regarder les six émotions universelles qu'on a vu. Quels sont les messages qu'elle souhaite nous faire passer ? La peur donc le premier c'est l'émotion qu'on vient de voir et on va pour pouvoir analyser ces émotions le truc le plus simple c'est de voir quel est le déclencheur de cette émotion, quel est le mouvement réflexe qu'il crée, et quel va être le besoin à satisfaire. Donc si on prend la peur, le déclencheur c'est un danger. On a le plus souvent un danger. Le mouvement réflexe ça va être de se cacher. Donc là on voit le garçon qui est comme ça, on peut aussi courir et le besoin à satisfaire c'est un besoin de sécurité. Donc la peur est une émotion qui nous protège du danger parce que si vous n'avez pas cette émotion, vous ne vous rendez pas compte qu'il y a un danger, et vous pouvez par exemple vous faire manger par un lion ou un dinosaure. Bon aujourd'hui on a moins de prédateurs de ce type là mais on a d'autres prédateurs et donc il est important de reconnaître cette émotion de la peur et de lui rendre son rôle. 

Une deuxième émotion qui n'est pas très populaire chez nous c'est la colère. La colère est déclenchée par un sentiment d'injustice, soit une injustice qu'on a vécue nous-même, soit une injustice que on a vu se dérouler devant nous, et donc le mouvement réflexe ça va être de s'avancer pour interrompre cette injustice, et le besoin à satisfaire c'est d'être respecté. Donc on voit que cette émotion de colère elle a une certaine noblesse on va dire, puisqu'on va protéger les personnes, se protéger ou protéger les personnes qui sont autour de nous. Par contre il faut savoir que toute émotion a un coût énergétique, votre corps va vous donner la force. Par exemple on va avoir une montée de sang qui va être dans les bras pour vous donner l'énergie éventuellement de vous défendre, d'attaquer et par contre elle va créer du coup des hormones à l'intérieur de notre corps, par exemple le cortisol qui est une hormone qui effectivement va vous donner une grande motivation à avancer, mais qui par contre va mettre après beaucoup de temps à se dissoudre, se dissiper dans votre corps. Et donc pour revenir à un état naturel qui est l'état d’avant cette colère, pour une minute de colère on a 1 heure de temps. Pour pouvoir récupérer 5 minutes de colère, ce qui n’est quand même pas non plus exceptionnel dans nos vies, notre corps va mettre 5 heures à récupérer. Donc toutes ces émotions, alors on sait bien qu'elles existent, mais par contre si on peut aussi avoir le moyen de les réguler on va pouvoir aussi en bénéficier. La troisième qui non plus n'a pas bonne presse on va dire c'est la tristesse. La tristesse le déclencheur derrière c'est la séparation ou la perte, donc ça peut être la séparation avec quelqu'un qui nous est cher, ou ça peut être aussi la perte liée par exemple j'ai un projet qui était formidable et puis ce projet se termine, où le projet a vraiment vécu jusqu'au bout et il se termine aussi, et je vais avoir une tristesse alors le mouvement réflexe associé à la tristesse c'est de se replier sur soi. On va vraiment se replier sur soi, le besoin à satisfaire derrière, j'ai noté le besoin de réconfort mais c'est surtout de pouvoir avoir un temps, un temps de moi avec moi pour pouvoir analyser qu'est-ce qui s'est passé, quelle est cette perte et qu'est-ce que je peux en apprendre. Donc c'est aussi une émotion très importante la tristesse. La surprise, qui est plus agréable. Alors la surprise elle se déclenche quand on a un imprévu, notamment en formation elle peut être intéressante. Je me souviens d'un grand pédagogue canadien qui avait trouvé comme astuce pour attirer l'attention de ses étudiants de placer quasiment à chaque cours un objet différent et il savait que ça allait attirer l'attention de des étudiants. Donc la surprise est une émotion qui va nous motiver, le déclencheur c'est l'imprévu, il y a quelque chose qui se passe. Le mouvement réflexe ça peut être un sursaut alors en avant ou en arrière selon la qualité de de la surprise, et le besoin à satisfaire c'est un temps pour se rééquilibrer, avoir des nouveaux repères. 

Une émotion qui par contre a excellente presse, sauf possiblement dans le milieu du travail puisque des fois on peut trouver qu’effectivement on n’a pas non plus le droit d'exprimer nos émotions, mais la joie est vraiment une émotion essentielle puisque c'est l'état de base qu'on devrait avoir. Et donc le déclencheur c'est soit un succès, soit un accomplissement et le mouvement réflexe c'est de sauter. On a de l'énergie à revendre, on a envie d'avancer, on a envie aussi de partager et donc c'est ce besoin à satisfaire, de partager avec d'autres puisqu’on est des êtres grégaires, on a envie de partager avec les autres. Et donc partager et puis aussi de prolonger ce mouvement. Donc la joie nous indique qu'on est aussi au bon endroit, des fois on fait des choses et parce que on se sent obligé mais finalement on n'y arrive pas alors qu’un autre élément dans notre pratique va nous permettre de d'exprimer cette joie et de pouvoir avoir l'impression de ne même pas travailler, puisqu’on est exactement au bon endroit.

Une dernière émotion qu'on étudie c'est le dégoût. Alors c’est pareil elle n’a pas bonne presse l'émotion du dégoût, par contre elle est importante. L'élément déclencheur c'est un élément toxique dans notre environnement qui peut être soit physique, ça peut être quelque chose de vraiment toxique, ça peut être si on a une bouteille avec de la fumée qui sort, et on va se dire mon Dieu qu'est-ce que c'est ? Mais ça peut être aussi des personnes qui sont toxiques, et on s'aperçoit que ces personnes, quand on est avec, on a un mouvement réflexe qui peut être soit de repousser, soit de régurgiter. OK et le besoin à satisfaire c'est vraiment la mise à distance. On voit le personnage met sa main pour dire « non ça, je n'en veux pas ». Un exemple dans la vie de tous les jours si vous regardez cette jeune fille qui est dans un restaurant a priori elle a un magnifique plat de pâtes avec des gambas devant elle, et pourtant elle a cette mimique de dégoût. Une idée Brice, de savoir ce que c’est, pourquoi cette jeune fille a du dégoût, avec cette idée d'élément toxique ? 

Brice Cristoforetti, Via Compétences - Quelque chose qu'elle vient de goûter, ou qu'elle a vu ? J'imagine qu’elle se protège, et du coup ça l'alerte, elle a du dégoût parce que c'est, j'imagine que ça l'alerte sur un danger. 

Sophie Touzé - Exactement sur quelque chose de toxique donc ça pourrait être par exemple les gambas qui ne sont pas de qualité et elle pourrait être intoxiquée. Ça pourrait être aussi, on a beaucoup de personnes qui ont ce réflexe inné de leur corps, des personnes qui sont allergiques par exemple à la cacahuète, et on ne peut pas savoir a priori que dans ce plat il y a de la cacahuète, mais elle a tout de suite un réflexe de dégoût. Et cette émotion c'est un garde du corps parce qu'elle va la protéger de ce danger d'être intoxiquée. Donc il faut bien garder en mémoire que les émotions sont des gardes du corps, elles protègent l'espèce humaine et elles nous gardent en vie. Si on n’avait pas d'émotions, on ne serait plus là. Un autre élément important à retenir sur les émotions, notamment parce qu'il touche à la mémoire, et donc pour les formateurs c'est important, nos émotions mémorisent les événements les plus marquants de notre vie. Si je vous demande quels sont les éléments marquants de votre vie, vous allez peut-être me parler de votre premier amour, de votre mariage, de la naissance d'un enfant, mais aussi des événements qui sont plus à l'échelle on va dire mondiale par exemple le 11 septembre où tout le monde qui est de de la génération qui a vécu ce moment-là sait exactement où il était, ce qu'il faisait à ce moment-là. Donc c'est ce côté émotions et mémorisation qui est important à retenir. 

Alors si on regarde comment les neuroscientifiques définissent l'émotion en général, les équipes utilisent cette notion de processus d'une émotion. On va décrire ce qui se passe, qu'est-ce qui se passe en nous quand il y a une émotion. On voit sur ce schéma synthétique une jeune femme et un stimulus qui est un bang. Ce stimulus on va savoir qu’il peut être externe, donc si tout d'un coup il y a une des lampes ou une porte qui claque, on va être stimulé, mais ça peut aussi venir d'un stimulus interne. Si vous avez vécu quelque chose de dramatique, vous allez être capable de revivre l'émotion juste en se souvenant de ce déclencheur initial. Ce déclencheur initial qu'on appelle stimulus, il engendre tout un tas de choses dans nos corps. Il est d'abord capté par nos percepteurs, ici on a mis l'oreille puisque c'est un bang. Il va nous permettre de percevoir. On a donc évidemment les cinq sens. Et ensuite ça va engendrer à la fois une pensée, une ou plusieurs pensées, une émotion, et puis des réactions psychologiques et neurologiques, et cela va donner une mise en mouvement. Donc le processus d'une émotion se fait en deux temps. Un premier temps de « je vais recevoir et je vais interpréter l'émotion » et après « qu'est-ce que je mets en place ». La première personne importante aujourd'hui à retenir c'est donc on avait parlé Paul Ekman, mais on a Antonio Damasio qui est un neurologue et neuroscientifique qui a exploré le lien entre raison et émotion et qui a déduit qu'il n'y a pas de raison sans émotion. Donc les émotions nous guident toujours vers nos meilleurs choix. Là où il est remarquable c'est qu’on est dans les années 1990 et il écrit ce livre « L'erreur de Descartes » dans lequel il démontre comment Descartes s'est vraiment trompé. La force de son livre est telle que tous ses collègues sont complètement impressionnés et ça va révolutionner les perspectives des neurosciences. Ces travaux ont vraiment bouleversé la perspective des neurosciences cognitives notamment. Donc retenez bien cet Antonio Damasio, il a écrit un autre livre qui s'appelle « Spinoza avait raison ». On reparle de la battle de philosophe. Maintenant il travaille sur un nouveau livre sur la conscience et comment naît la conscience, et relier les émotions, la raison et la conscience. Donc lui c'est on ne peut pas prendre de décision sans émotions. Un exemple que vous pouvez vivre : vous devez déménager d'accord, et vous avez deux choix. Vous avez compulsé tous les sites et on vous offre deux choix. Un choix qui est d'être dans un appartement, une maison complètement rénovée en centre-ville mais petite. Et puis une maison ou un appartement plus grand qui est un peu excentré mais qui par contre bénéficie d'un jardin ou d'une belle vue. Le premier réflexe de la plupart des personnes qui ont intégré vraiment que la raison est importante, ça va être de faire une liste, une to-do liste, on va comparer, on va mettre les pour et les contre de chacune des options. Quand vous faites ça, c'est un système tellement complexe puisqu’il y a plein de paramètres qui peuvent intervenir mais il y a aussi les personnes avec qui vous vivez qui vont aussi intervenir, éventuellement les animaux, enfin vous voyez ça devient quelque chose de très compliqué. Et on ne sait pas, on ne peut pas décider simplement avec la raison. Par contre si vous vous posez et que vous allez imaginer que vous habitez dans cet appartement avec le côté émotionnel là tout de suite vous allez pouvoir décider très rapidement. Laquelle de ces options vous allez choisir est-ce que ça vous parle Brice ?

Brice Cristoforetti, Via Compétences - Oui j'en profite juste, on a eu une micro-coupure donc bravo pour le chat d'avoir pris ça avec philosophie, il y a un petit exercice je pense qu’il y a eu le diapo sur la joie notamment et celui juste avant qui n'ont pas été diffusés mais je crois qu'on est bon. Ok et puis vous pourrez les revoir puisqu’ils seront téléchargeables sur le site. 

Sophie Touzé - C’est ça. La joie c'est vraiment important, c'est vraiment l'indicateur que là, je suis au bon endroit avec la bonne personne. 

Brice Cristoforetti, Via Compétences - Certains au début s'inquiétaient que dans la marguerite il n'y avait que des émotions négatives et on voit que vous vous avez évoqué cet aspect-là aussi voilà.

Sophie Touzé - Ok très bien du coup je vais reprendre le diaporama. Donc on a Antonio Damasio qui nous dit effectivement que vous ne pouvez pas prendre de décisions sans intégrer les émotions. Alors vous pouvez prendre des décisions simples, quelle place je vais prendre à midi, mais la plupart des émotions, dès qu'on est dans un contexte où il y a plusieurs paramètres, ça devient trop complexe et on est dans un monde qui est complexe. Donc la question d’être conscient du besoin de mes émotions pour prendre des décisions est importante. Le deuxième chercheur incroyable qui a permis continuer le travail d'Antonio Damasio c'est Daniel Kahneman. C'est un neuroscientifique aussi mais qui travaille sur la neuro-économie. Lui s'est intéressé aux traders et notamment « aux traders fous », ceux qui on ne sait pas pourquoi ils sont vraiment géniaux, ils amassent des sommes incroyables et puis du jour au lendemain tout s’écroule. Il s'est dit qu'est-ce qui se passe, pourquoi comment, qu'est-ce qu’il se passe et donc il a étudié les mécanismes de notre pensée, comment ça se passe, à quelle émotion, à quel moment la raison intervient, à quel moment l'émotion intervient, et il a réussi à mettre en évidence ce qu'on appelle la notion de « biais cognitif et émotionnel ». Vous avez dû en entendre parler, ce sont des schémas, des programmes automatiques qui font qu’on se plante complètement notamment pour les traders. Un des biais qui est gravissime pour eux, c'est le biais de la perte irréversible, c'est qu'on déteste perdre. Imaginons que vous avez une voiture, quand vous l'avez acheté, vous avez une réparation et puis une deuxième réparation, et vraiment il y a un problème avec cette voiture. Mais comme vous avez investi de l'argent dans cette voiture, vous n'allez pas faire ce que vous devriez faire, c'est de tout de suite la rendre au concessionnaire ou de la revendre. Et donc il y a cette vraiment cette notion qu’on a des programmes automatiques qui font que même si on est quelqu'un qui est au sommet de sa gloire comme Jérôme Kerviel, on est capable de s'engouffrer dans un système qui est catastrophique. Et derrière ça, il a écrit un livre qui s'appelle « Système 1 et système 2 » qui est vraiment fondamental, qui a vraiment permis au grand public notamment de comprendre quels étaient, comment ça se faisait, et donc il parle de deux systèmes de pensée. On a à chaque fois un des deux systèmes qui est en route, on a un système qui est gouverné, piloté par l'intuition, et un autre qui est gouverné par la raison. Pour mieux comprendre ce qui est derrière ce sujet, on va voir une petite vidéo d’animation qui permet d'expliquer très simplement avec une métaphore l'idée de ces deux systèmes.

[Musique] 

Très bien du coup vous voyez pour résumer cette métaphore on voit qu'on a donc un éléphant et un cavalier. L'éléphant c'est le système 1, c'est le système de pensée. Alors on a cette idée de limbique mais c'est le système de pensée par intuition et par émotion, et son avantage c'est qu'il est automatique, c'est le subconscient qui va agir. Vous n’avez rien à faire pour le déployer et il est très rapide. A l'inverse on a le système 2 qui est le système de la pensée rationnelle, qui lui est fiable puisqu’il va utiliser la raison, par contre il est très lent, et donc dans les événements qui vont se passer, c'est toujours l'éléphant et donc nos émotions et nos sensations qui vont piloter et intervenir. Et donc c'est fondamental de comprendre que ces systèmes versent encore dans ce que nous avait annoncé Descartes, où il disait qu'il fallait qu'on soit en permanence dans la raison et qu'on oublie les émotions. C'est juste impossible. Et une question, à votre avis quel est le rapport dans une journée, combien de temps vous êtes dans le système 1 et combien de temps vous êtes dans le système 2, Brice ? 

Brice Cristoforetti, Via Compétences - Je regarde si des gens plus intelligents que moi ont la réponse sur le chat mais là comme ça on va dire… Ce que les gens répondent… Alors on a pas mal de 80/20, 80 émotions, pareil à côté je pense que c'est le même type de réponse. Les gens ont laissé 30/70, 30/70 pour la raison par contre là, ça va un peu dans l'autre sens. Donc 30 % pour la raison et 70% pour l’émotion. On a même un 60 % pour la raison et on a du 50/50. Moi je dirais peut-être quand même un tout petit peu plus bas, quoi que 50/50 ça paraît raisonnable.

Sophie Touzé - Ok alors pas de surprise vous voyez 95 % du temps, on est en système de pensée 1, et seulement 5 % de notre temps on est en système 2. Heureusement qu'on a ce système parce que sinon chaque fois qu'on doit avancer, il faudrait réfléchir à ce qu'on va faire pour mettre le premier pas en avant, etc. Donc ce système 1 il est très pratique par contre il a des biais. Et on a aussi des biais on a vu, il y a des biais à la fois émotionnels mais aussi des biais cognitifs. Et par contre on a vraiment cette notion qu’on est des êtres purement émotionnels et la raison, il va falloir la convoquer, c'est quelque chose qui n'est pas naturel. Donc c'est quand même assez troublant, les données à intégrer dans notre vision et dans notre rapport aux émotions. Pour conclure cette première partie, on a l'idée que les émotions font partie intégrante de l'expérience humaine. Elles vont motiver nos actions, nos réactions, elles vont guider aussi nos relations interpersonnelles et professionnelles. Elles influencent toutes nos prises de décisions. Donc les émotions sont vraiment à la source de nos motivations et de nos prises de décisions, ça c'est vraiment quelque chose qu'il faut retenir. Est-ce que on a des questions ? 

Brice Cristoforetti, Via Compétences - Alors j'ai suivi un peu le chat, on a pas mal de commentaires donc on voit que ça intéresse les gens. Il y avait notamment la question « est-ce qu'on est surtout sur des émotions négatives ? » Vous avez un peu évoqué ça quand vous avez dit, ce n'est peut-être pas si clair entre le positif et le négatif, aussi quand vous avez parlé de la tristesse ou de la peur. Vous avez aussi dit que c'était un moteur de l'action et cetera donc peut-être votre réponse par rapport à ça ? Ou est-ce que non, c'est surtout des émotions négatives, le positif à moins d'impact, et en lien avec la marguerite des 100 émotions par exemple ?

Sophie Touzé - Ok donc sur cette question effectivement ça interroge, ne serait-ce que déjà parce que Paul Ekman dans sa présentation des six émotions universelles, il ne nous donne que six émotions, et dans ces six émotions on n’a que la joie, la surprise éventuellement, mais on a très peu d'émotions. Le ratio est vraiment effectivement, il penche du côté des émotions négatives. C'est parce que les émotions, si on y réfléchit, elles sont là comme des antennes, pour nous dire qu’il y a un problème. Quand tout va bien, elles n’ont pas besoin de nous le dire. Elles peuvent nous le dire, et donc ça c'est le rôle de la joie, qu’on est au bon endroit et avec les bonnes personnes, et qu'il faut continuer à faire cette action-là. Mais elles sont surtout là pour nous dire, déjà nous préserver, préserver notre vie, nous sortir du danger. Par contre ce qui est important et c'est vrai qu’au début notamment de ma recherche sur les émotions, je n'avais pas intégré à quel point l'émotion de la joie, et l'émotion de ce qu'on appelle l'homéostasie, c'est l'état naturel dans lequel on devrait être tout le temps. Or si déjà on arrivait à rétablir cette idée que pour que je sois bien, et donc pour ma santé mentale aussi, c'est aussi pour mes capacités, ma performance, et cetera, il faut que je sois dans l'émotion. Or qui aujourd'hui, quand on pense à un programme, ou quand on pense à des formations, mais quand on pense aussi voilà à tous les programmes qui intègrent les émotions, la joie dans l'équation ? Alors de plus en plus avec la nouvelle génération, on pourrait dire que la nouvelle génération, elle veut, et je l'encourage, avoir un équilibre entre nos métiers où on était sérieux où il fallait réussir et cetera, assumer, protéger et cetera, et puis voilà un équilibre entre notre vie personnelle et notre vie professionnelle. Est-ce que j'ai répondu ?

Brice Cristoforetti, Via Compétences - Je pense que oui, et puis ça couvre aussi je pense aussi un peu d'autres commentaires et questions qui ont été donnés. Peut-être rapidement alors le 95 %/5 % fait pas mal réagir aussi. On peut imaginer que c'est une moyenne ? Quelqu'un demande si on part du principe que ça évolue aussi beaucoup en fonction des gens, ou pas tant que ça finalement, que certaines personnes sont réellement 70/30 ou non ?

Sophie Touzé - Je vous invite à lire le livre de Kahneman qui est vraiment très accessible sur le système 1 système 2 puisque c'est de ce livre que sont extraits ces chiffres de 95 et 5 %. Par contre ça évolue, à partir du moment où vous commencez à développer votre intelligence émotionnelle. Parce que là du coup soit on est quelque part en pilote automatique, et c'est vrai que dans nos vies aujourd'hui il ne faut pas se leurrer, on est tous pris par le temps, on a tous des millions de choses à faire, et donc on est en mode automatique et on l'accepte, mais l'idée c'est vraiment l'intelligence émotionnelle, ça va être de porter un regard sur ce qu'on est en train de vivre, ce qu'on a fait au tout début, en se disant « voilà, on va prendre une respiration, on va créer un petit espace entre l'émotion ou ce que je suis en train de vivre et ce que je veux réellement dans ma vie ». 

Brice Cristoforetti, Via Compétences - Donc finalement on peut jouer un petit peu sur ce ratio à notre bénéfice et celui des autres j'imagine ?

Sophie Touzé - Un peu. Par contre cette intelligence émotionnelle il faut la réveiller, on l'a tous en nous de base. Alors il y en a qui ont des aptitudes on va dire plus faciles que d'autres mais en tout cas on l'a. Et par contre tout le monde, vraiment c'est très rare qu'on l'ait développé, puisqu’on nous a tous vendu l'idée que c'était la raison qu'il fallait privilégier.

Brice Cristoforetti, Via Compétences - D'accord. Alors il y a d'autres éléments assez intéressants qui ont été mis dans le chat, mais peut-être qu'on on se les met de côté pour avoir le temps de traiter quand même la seconde partie. Dans la seconde partie l'idée c'était d'aller un peu plus vers des choses concrètes auxquelles vous pouvez être confrontés un petit peu, plus des illustrations, même si on développerait bien cette première partie sur des heures avec des questions hyper importantes. Et du coup je vous propose de partir sur la seconde partie en remettant le support de présentation, puis Sophie, de nous parler de ce que vous avez prévu.

Sophie Touzé - Voilà pour la suite. Alors donc la deuxième partie se concentre justement sur ce que l'intelligence et la culture émotionnelle peuvent apporter à l'accompagnement et la formation. Et donc on va commencer déjà par définir ce qu'est l'intelligence émotionnelle. Donc il y a, pareil, de multiples définitions. Celle que j'ai retenue et celle des neuroscientifiques, c'est l'idée que l'intelligence émotionnelle est une forme d'intelligence qui permet de raisonner. Donc on a la raison qui vient à partir de nos émotions, pour s'adapter à l'environnement. Donc c'est ça le côté intelligence émotionnelle, c'est je sais que j'ai des émotions. On voit sur l'image, on a un homme qui est en train de discuter avec des collègues, et il sait qu'il a, qu'il est en train de vivre ses émotions et il a quelque part dans sa tête cette motivation à activer cette intelligence pour pouvoir apporter une réaction plutôt que d'être dans la réactivité, comme on est souvent dans une discussion. Alors là, c'était la vision des neuroscientifiques mais cette notion d'intelligence émotionnelle existe depuis toujours, et il y a des gens qui avaient déjà cette capacité. Notamment on voit quand on lit cette citation de Viktor Frankl qui a vécu dans les camps, donc c'est quelqu'un qui est un philosophe, qui a une pensée très importante et donc il nous dit qu’entre le stimulus et la réponse il y a un espace, et dans cet espace se trouve notre pouvoir de choisir notre réponse. Dans notre réponse réside notre croissance et notre liberté. Quelle que soit la situation que je vis, j'ai en moi la capacité de la vivre d'une façon différente. On est tous différents mais par contre on peut poser l'intention de pouvoir. Donc cette citation c'est pour dire que voilà l'intelligence émotionnelle est là et heureusement, de tout temps on l'a vu à l'œuvre. Donc si je reprends le processus d'une émotion qui est le processus du coup automatique on va dire, j'ai un stimulus, on a la perception, on a dépensé des émotions et des réactions, des manifestations et une mise en mouvement. Et donc ce que je vais faire c'est qu’on va être capable d'interrompre ce processus d'une émotion en créant entre la pensée et l'action, la pensée, l'émotion et les réactions, un espace, qu'on appelle un espace d'arbitrage, qui va nous permettre de décrocher et de comprendre ce qui est en train de passer, d'utiliser la raison pour éventuellement avoir une alternative mieux adaptée que la mise en mouvement automatique qu'on a vu que les émotions nous donnaient. Donc c'est ça l'intelligence émotionnelle, c'est de comment on va créer cet espace d'arbitrage. Alors un exemple. Alors moi je l'ai vécu cet espace d'arbitrage malgré moi. Donc c'est juste un exemple. Donc voilà j'avais écrit un rapport pour l'UNESCO sur l'Open éducation sur les ressources éducatives libres et je devais aller le présenter à l'UNESCO dans cette salle très impressionnante. Et même si je suis quelqu'un qui aime beaucoup parler en public, j'avais ce stress qui apparaissait chaque fois que je devais parler en public, l'émotion, la peur. Pour me concentrer ça a un bon côté mais là je me suis retrouvé tout d'un coup avec, au moment où on me dit « c'est à vous », je me lève et je vais à l'endroit pour pouvoir lancer le PowerPoint et là je sais, je sens que ma voix ne passera pas, que je n'ai plus de parole qui soit capable de sortir. Je sais que c'est un mouvement réflexe du corps qui est de quand on a un grand événement, une grande peur, on a trois solutions. On a soit la solution de de frapper, de me défendre, si j'ai un lion qui arrive je peux tenter de vouloir l'assommer. J'ai la possibilité de fuir, de partir en courant, ce qui n'est pas adapté. La première n'était pas adaptée, je n'allais pas taper sur les autres personnes de l'UNESCO, fuir aurait été complètement ridicule. Et la troisième solution c'est ce qu'on appelle le freeze. C'est on est figé et ce réflexe peut vous sauver la vie, notamment par exemple les petits lapins, si le prédateur ne va pas me voir, et donc j'ai une possibilité de m'en sortir. C'est ce qu'on voit d'ailleurs, on voit des films avec des gazelles où on les voit repartir après. Mais donc là je me retrouve dans cette situation-là, et là je comprends ce que je suis en train de vivre, et là j'ai lu sur les émotions et je sais que j'ai cette possibilité de dialoguer avec l'émotion, de ne pas m’y opposer, de dialoguer avec cette émotion et de dire ok, j'ai entendu que c'était très important cette conférence, mais j'ai vraiment besoin de ma voix là tout de suite, et maintenant, et pendant cet espace qui a duré quelques secondes, ça m'a permis d'avoir ma voix et de pouvoir faire ma présentation. Et donc moi je l'ai vécu comme ça parce que j'étais au courant qu'il y avait cette possibilité et le bénéfice de ce qui est absolument génial, parce qu’en plus conférence elle n’était pas vraiment importante pour moi, puisque j'avais déjà fait mon rapport et qu'il avait été publié. Mais c'était pour l'association, le consortium d'universités pour lequel j'avais écrit ce rapport d’ouvrir les université à tout le monde, et donc là il y avait un enjeu que l'UNESCO adhère à notre projet et discute avec les gouvernements pour imposer la possibilité d'ouvrir les universités à tout le monde. Donc il y a cet enjeu énorme et j'ai créé un espace d'arbitrage et fait alliance avec l'émotion de la peur, et ce qui est génial c'est qu’aujourd'hui je n'ai plus d'émotion, de peur, je n'ai plus ce stress avant de parler parce que j'ai fait alliance avec l'émotion de la peur dans ce cadre. Voilà petit témoignage, donc ça marche, et on voit donc qu’on a des chercheurs dont on a parlé, vous vous rappelez d’Antonio Damasio, on a parlé de Daniel Kahneman le prix Nobel d'économie, et là on a Olivier Houdé. C'est un Français qui est à l'Académie des Sciences je crois, mais qui donc a une équipe qui a continué à travailler sur ce principe des systèmes et des mécanismes de pensée notamment. Il s'intéresse justement aux enfants et comment on peut utiliser les neurosciences pour pouvoir mieux enseigner et mieux apprendre. Et donc lui il a travaillé sur quels étaient, comment ça se passait, quelle était la possibilité pour l'intelligence émotionnelle, et il a mis en évidence un troisième système qui est un système d'inhibition. Et donc quand j'inhibe, je vais inhiber la réponse qui était prévue, d'accord, et ce système d'inhibition il apparaît seulement quand j'ai développé cette intelligence émotionnelle. Donc c'est un facteur vraiment très intéressant, puisqu’on a la preuve du coup neuroscientifique. Les neurosciences étudient les images cérébrales, donc ils vont aller regarder quelles sont les zones qui sont activées. C'est là où on a compris qu’il n'y avait pas une zone réservée aux émotions, même si on a un centre de l'émotion, ni la raison avec le cortex préfrontal. Mais au-delà de tout ça, on a la possibilité d'activer un système 3, et c'est ce système qui va nous permettre de pouvoir passer du système 1 qui est automatique au système 2. Je ne sais pas si c'est clair mais on va regarder, on va reprendre le schéma. Donc si je reprends ce schéma on a vu qu’on avait donc tout ce qui se passait, et donc on a créé cette fenêtre d'arbitrage, et on voit que la première partie, on est dans le système j'ai un stimulus, un déclencheur, et ça met en route le système 1 dans mon corps, avec les pensées, des manifestations du cœur qui bat, et cetera. Et là la fenêtre, je suis dans le système 3, je vais utiliser mon pouvoir, ma capacité, mon mécanisme d'inhibition pour stopper le système 1 et appeler le système 2, donc le système de la raison pour pouvoir trouver la réponse adaptée. Donc ça c'est vraiment, c'est assez récent ce système de trouver ce système 3. Et donc c'est vraiment quelque chose que je vous invite à lire, et il y a des articles et notamment des livres, notamment le livre d'Olivier, et en plus c'est un Français donc on est content. Alors comment on développe ? Moi je l'avais fait spontanément et parce que là j'étais vraiment dans un cas exceptionnel, mais comment on peut, et ça en coaching on nous apprend, alors en coaching des neurosciences on nous apprend qu'il existe un outil et aussi qui s'appelle la MAP. C'est une abréviation pour dire le mental, l'affectif et le physique. Et on va faire un scan de son état interne, c'est ce que j'avais fait, je voyais mes pensées qui arrivaient, catastrophée. Je voyais mes sensations qui étaient complètement bloquées et mon émotion, voilà qui était très… Donc je vais pouvoir apprendre, c'est vraiment un apprentissage de mon cerveau, je vais lui apprendre à pouvoir déclencher un scan interne à intervalle régulier ou irrégulier. Donc cet outil, on a trois questions. Quelles sont les pensées qui occupent mon mental à cet instant ? Donc là dans le cas j'avais des pensées catastrophique, si je ne peux pas parler, donc voilà en plus on a cette capacité de se projeter dans des scénarios complètement dingues. Et donc j'avais ces pensées, quelle est l'émotion que je ressentais, donc cette peur intense, et puis les sensations avec la gorge complètement bloquée. Donc je suis capable de faire mon scan et donc je vais pouvoir mobiliser au moment où j'en aurai besoin, au moment de l'émotion, ce scan. Donc l'outil MAP l'idée, c'est un apprentissage que vous pouvez commencer dès aujourd'hui, de se poser dans la journée. Ça vous prend allez 30 secondes peut-être, une minute, où vous dire bon, là où j'en suis en ce moment. Vous êtes en train de regarder une conférence, qu'est-ce qui se passe, quelles sont les pensées qui me viennent, est-ce que je pense à ce que je vais pouvoir en faire, qu'est-ce que je vais mettre en application, quelles sont les sensations. Les sensation ça peut être voilà, je me sens bien, ou alors je me sens stressé, parce que justement je n’ai pas fait fi de toutes les pensées que j'avais depuis ce matin, ou je sais que mon enfant, je dois l'emmener à la crèche, ou enfin voilà, toutes les pensées qui nous occupent, et toutes ces sensations, elles peuvent se retrouver. On peut avoir le ventre noué, on peut avoir les mains moites, enfin toutes les sensations, donc ça c'est très simple à dire. Les émotions, des fois on a plus de mal, puisqu'on a vu qu'on avait un vocabulaire très pauvre. Mais donc les sensations, on sait, voilà j'ai le dos qui est bloqué, j'ai toutes ces idées. Donc l'idée c'est d'utiliser cet outil, et donc je vous donnerai en téléchargement une petite feuille sur laquelle vous allez pouvoir écrire dans une journée les plusieurs fois où vous avez fait ce scan interne. Une astuce qu'on nous donnait et qui est vraiment utile au début pour que ce soit vraiment un apprentissage et que vous l'ayez, c'est d'utiliser sur les smartphones une application, souvent c'est des applications dites de « mindfulness » donc de méditation, qui vont vous envoyer un gong à des moments complètement aléatoires. Et donc ça vous permet de ne pas oublier que vous avez votre scan interne à faire, et donc à entraîner votre corps. Et donc c'est des applications gratuites qu'on trouve très facilement. Voilà donc ça c'est un outil vraiment important c'est l'outil qui va nous permettre d'entraîner notre mécanisme de penser à pouvoir naviguer du 1 au 2 au 3. Donc si je résume, l'intelligence émotionnelle qu'on a tous je rappelle, on a pour faire alliance avec nos émotions, on va avoir plusieurs niveaux. D'abord on va lui apprendre à accueillir l'émotion. Donc on a vu qu’une émotion, alors je n’en ai peut-être pas assez parlé, mais le mécanisme qu'on a vu tout à l'heure où on voit à partir du moment où on a le déclencheur, et le mouvement final ça dure quelques secondes, une émotion. Elle est très courte, même une émotion, donc même si c'est une émotion désagréable, il faut savoir qu'elle va durer que quelques secondes. OK donc je peux l'accueillir, j'accueille l'idée ok, j'ai cette émotion de colère, parce que je viens de voir quelque chose qui vraiment me dérange qui marche sur mes valeurs on va dire. Mais donc je peux accueillir l'émotion. Donc c'est de surtout jamais les réprimer. Nos problèmes c'est qu’on a appris à réprimer nos émotions et qu'est-ce qu'on fait par exemple, si vous avez je ne sais pas un enfant qui veut quelque chose, et qui vient vous dire « je veux ça ». Si vous lui dites non, si vous le rejetez, il va revenir de plus en plus énervé d'accord. Donc l'idée c'est au contraire de l'accueillir, de le reconnaître dans son besoin, voilà de boire ou de jouer, etc., et de la laisser passer. Donc ça c'est le premier niveau, c'est accueillir cette émotion, et ce n’est pas simple puisqu’on a été habitué à soit les réprimer, soit les laisser exploser quand le corps est plus fort. Le niveau 2 ça va être de décoder le besoin, donc là on part dans une enquête sur qu'est-ce que, quel était le besoin que je n'ai pas satisfait. Et donc là il va falloir décoder l'information et du coup une fois que j'ai décodé l'information le niveau 3 ça va être de trouver une réponse adaptée à cette, à ce besoin pour le satisfaire, et qui donc va être différent de la première solution qui était la réaction, voilà qui va être par exemple de frapper la personne. Non ce n’est pas la bonne solution en général. Ok donc ça c'est les trois niveaux de l'intelligence émotionnelle, mais on peut commencer dès aujourd'hui par ce qu'on a vu sur la richesse des émotions, donc apprendre à avoir un vocabulaire plus riche des émotions, et puis utiliser cette MAP, ce scan interne. Ok donc les recherches en sciences humaines et sociales elles ont démontré qu’il y a un lien très positif entre l'intelligence émotionnelle et le succès. On en avait parlé, on voit là, c'est un article de Harvard, on a beaucoup d'articles là-dessus sur ces éléments, donc tout le monde sait, on est au courant que la performance est liée à des émotions plaisantes, et ce que nous apporte l'intelligence émotionnelle c'est qu'elle va nous développer des compétences à la fois personnelles et des compétences sociales. Ces compétences vont faire grandir notamment la conscience de soi, donc ça c'est important, c'est je suis conscient des émotions qui m'animent et la maîtrise de soi c'est je suis capable de réguler mes émotions. Pareil sur le plan social, je vais être capable de percevoir les émotions de mes interlocuteurs et donc d'avoir une réponse adaptée voire un leadership émotionnel, parce qu'on sait que l'émotion est contagieuse. Une émotion est contagieuse et donc on va pouvoir créer une émotion de joie et de motivation par exemple pour ses équipes quand on est dans une poste de manager, ou qu'on est formateur, et de permettre à ses étudiants ou à ses apprenants de continuer le cursus. Donc c'est aujourd'hui, ça se traduit en compétences, donc c'est ce qu'on appelle les soft skills. Et ces soft skills sont, on le sait tous, elles sont vraiment importantes aujourd'hui. Alors comment devenir un accompagnant émotionnellement intelligent sympa ? Donc là on a Daniel Goldman. Alors Daniel Goldman c'est un monsieur qui a écrit sur les émotions depuis très longtemps, qui a beaucoup de livres qui sont aussi très intéressants et donc il donne régulièrement des cours notamment à ICF qui a une association de certification de coach. Et ce qu’ils nous disent en gros c'est que la première chose c'est étape 1 de développer son intelligence émotionnelle de base, je vais apprendre moi à développer mon intelligence émotionnelle et donc je vais augmenter ma capacité, ma conscience de moi et ma maîtrise de moi. La deuxième, le deuxième niveau ça serait de créer un espace émotionnellement « safe ». On a beaucoup dans la littérature cette notion de lieu de travail qui doit être un lieu de sécurité psychologique. On a la sécurité physique on est d'accord, mais aujourd'hui de plus en plus on voit avec les problèmes de santé mentale cette idée de créer un espace émotionnellement safe. C'est ça qui va permettre aux personnes qu'on accompagne d'être dans un état qui va leur permettre d'évoluer. Et le niveau 3 ça serait de développer l'intelligence émotionnelle de mes sujets ou des personnes que j'accompagne. Trois exemples pour chaque niveau. Le premier niveau c'est la conscience de ses émotions. Là on a vu qu'il y avait cet outil MAP. Il va vous permettre de travailler avec l'outil MAP pour prendre conscience de vos émotions. Faites travailler votre intelligence émotionnelle. Le deuxième c'est donc cet espace c'est d’accueillir les émotions. On s'aperçoit puisqu'on nous a tellement dit que les émotions étaient quelque chose qu'il fallait réprimer que c'était quelque part de la faiblesse, on a beaucoup de mal soi-même à exprimer nos émotions en public, même si c'est un accompagnement. Et là où c'est problématique c'est que même l'accompagnant il va avoir du mal à accepter, à supporter de voir ses émotions et ne sait pas souvent quoi en faire. Donc pareil, ça s'apprend d'accueillir les émotions de l'autre en développant son intelligence émotionnelle. Donc ça c'est vraiment un point très important. Et souvent la première chose, le premier besoin des personnes qui viennent nous voir, c'est d'avoir un espace où ils vont pouvoir juste poser cette émotion. Donc ça c'est vraiment essentiel. Le troisième, c'est de créer. Donc on va développer l'intelligence émotionnelle des personnes, et donc là on va avoir cette notion de conversation émotionnelle. Donc on va poser juste simplement des questions de comment tu te sens, comment tu te sens plutôt que quelle est ta problématique. Comment tu te sens aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe, de quoi tu aurais besoin comme émotion, et cetera. Donc il y a cette notion de conversation émotionnelle, qui va permettre de voilà, de faire évoluer. Maintenant si on parle du formateur. Comment on est un formateur émotionnellement intelligent ? Et donc là, c'est la même prescription. On va pareil développer son intelligence émotionnelle, créer un espace émotionnellement safe et développer l'intelligence émotionnelle de sujet en en image. Vous avez Édouard Gentaz qui est un neuroscientifique qui travaille spécifiquement sur la mémorisation et le lien entre les neurosciences et la mémorisation et les émotions et qui fait partie d'un institut Suisse consacré exclusivement aux émotions et au mécanismes donc pour pareil, les exemples de ce que vous pouvez faire en tant que formateur. La première chose c'est le lâcher prise. Souvent on est dans la formation, on a notre programme, on sait qu'on doit donner et on va donner l'information, et on est très transmissif d'accord. On va transmettre comme ça l'idée, c'est d'accepter de lâcher prise sur le programme, sur la capacité qu'on met, qu'ont mes apprenants à aussi apporter du savoir dans les formations que je vais donner, pour être au plus près de tout le monde, que toutes les personnes puissent identifier. Et donc il y a cette idée de lâcher prise. Donc là on voit dans une formation on a mis en route une sorte de jeu de rôle pour permettre aux apprenants d'apprendre à se connaître déjà au début, avec ce qu'on appelle des icebreakers ou des éléments. Et donc là le premier conseil c'est le lâcher prise. Un deuxième exemple pour créer un espace, c’est la conversation émotionnelle. On a notamment ce jeu néozélandais qui est un jeu qui permet d'avoir toutes les émotions positives et les émotions plaisantes, et les émotions déplaisantes, et de savoir ce qu'on fait. Et donc on crée cette conversation émotionnelle. Et le niveau 3 ça serait justement d'utiliser le storytelling. Donc j'ai vu qu'il y avait des formations qui était proposées dans votre programme, et effectivement le storytelling c'est l'outil roi on va dire, pour pouvoir provoquer des émotions chez vos apprenants. Et on sait qu’en créant des émotions positives on va pouvoir capter leur attention et puis leur permettre d'avoir une meilleure mémorisation. Donc là on voit un exemple de deux chercheurs de l'école qui jouent avec des Lego et qui sont en train de créer une histoire autour de des possibilités pour des nouvelles formations avec les études.

OK la dernière diapositive de cette partie c'est la culture émotionnelle. Donc on a vu qu’au niveau individuel on a cette intelligence émotionnelle que je vous invite tous à développer pour votre bien-être déjà et pour votre estime de soi et conscience de soi. Et puis l'idée de la culture émotionnelle, ça va être vraiment de permettre qu’au niveau de nos organisations, au niveau des groupes dans lequel on appartient, qu'il soient professionnels ou personnels, de créer cette culture émotionnelle. Donc la culture émotionnelle c'est la colle invisible qui est faite de l'ensemble des valeurs, normes et émotions désirables dans un groupe. Donc on en a tous, il y a toujours une culture émotionnelle, mais souvent elle a justement oublié les émotions, réprimé les émotions, donc là on va transformer, travailler sur la culture émotionnelle. Donc là c'est pour élargir le cercle et permettre que ce concept de l'intelligence émotionnelle soit voilà, présent partout. 

Brice Cristoforetti, Via Compétences - Voilà très bien ben écoutez on va aller relativement vite puisque je sais que vous avez un petit temps de conclusion, mais vous ferez synthétique. Simplement je vois qu’il y a eu des questions, un peu pour résumer, je pense qu'il faut que ce soit totalement clair, j'imagine qu’il est contradictoire de dire qu'il faut se concentrer sur les émotions alors qu'on a dit « oui mais les émotions c'est 95 % », donc ça prend trop par rapport à la rationalité, donc est-ce que ce n’est pas contradictoire justement, il faut se concentrer sur la rationalité et comment on gère ça ? C'est un peu en lien avec un autre commentaire et une autre question c'est est-ce que finalement quand on est incapable d'agir, l’absence d'action, est-ce que c'est parce qu'on ne les comprend pas nos émotions, et justement, faut faire le lien pour avancer ?

Sophie Touzé - Exactement, la deuxième question répond à la première en gros ! Effectivement on est 95 % du coup dans nos émotions et dans nos sensations. Il y a aussi le corps, le corps il a faim, le corps il a soif, et cetera, et donc il va agir, ou il est dégoûté, il va m'empêcher de m'intoxiquer. Mais effectivement on est en permanence dans les émotions mais on les laisse faire. Après tout si tout va bien dans votre vie et que tout que vous êtes toujours content des actions que vous mettez en place, des réaction que vous avez, très bien, pas de problème. Par contre moi ce que je propose c'est de se dire voilà dans telles circonstances, moi par exemple l'anxiété ça va, j'arrivais à maîtriser, là j'ai eu un événement compliqué. Mais il y a plein de gens pour qui par exemple la prise de parole en public, je crois que c'est plus de 70 % des gens qui ont cette peur de prendre la parole en public. Donc ça c'est une peur, je peux travailler sur mes émotions pour pouvoir l'apaiser, la diminuer, et cetera. Et il y a sur tous les sujets, c'est comme ça. Donc oui on a des émotions, oui elles ont un sens, mais c'est  aujourd'hui, on les écoute pas, enfin je veux dire aujourd'hui elles sont là à nous dire il y a un problème, mais qui les écoute ? Donc c'est parce qu’on ne les écoute pas qu'elles vont revenir et que vous allez vous retrouver dans des situations en permanence qui se répètent. Donc c'est important, elles sont importantes, mais c'est important de pouvoir en faire quelque chose et de ne plus les subir surtout.

Brice Cristoforetti, Via Compétences - Très bien, écoutez alors peut-être pour terminer rapidement sur votre conclusion, peut-être si on peut ravoir le support. Alors il est l'heure officielle pour laquelle on avait prévu de terminer, pour tous ceux qui qui êtes disponibles, on vous invite à rester quelques minutes de plus, on va légèrement déborder pour écouter un petit peu votre synthèse.

Sophie Touzé - Donc là l'idée c'est la road map. L'idée c'est que la motivation elle marche si vous avez fait le premier pas. Donc l'idée c'est quelle action vous allez pouvoir mettre en place dès aujourd'hui, donc le premier, ça serait la MAP, développer votre intelligence émotionnelle, savoir qu’une fois que vous l'aurez fait, vous aurez envie d'accord. Le deuxième ça serait de développer la culture émotionnelle, de créer, d'avoir en tête ça juste en tête, de savoir que quand je fais une formation, faut vraiment que je pense à inclure tout le monde. C'est cette idée d'inclusion, de diversité, et de créer un espace qui soit sécurisant, où tout le monde va pouvoir s'exprimer. Donc ça c'est assez simple. Et le troisième, c'est redonner la place aux émotions, on a tous un éléphant et un cavalier et il va falloir, plutôt que d’avoir peur, comme c'est beaucoup le cas, on va pouvoir dialoguer avec lui et travailler. Donc c'est de développer l'intelligence émotionnelle des personnes que vous accompagnez et que vous formez. Voilà j'ai terminé.

Brice Cristoforetti, Via Compétences - Et bien du coup pour la dernière slide que vous avez, les questions en visuel, on vous laisse le dernier diapo à l'écran, et c'est simplement vous laisser trois questions. Si c'est possible d'avoir le diapo, on vous laisse simplement trois questions pour un petit peu digérer ce que ce que vous avez entendu, donc d'y réfléchir et voir d'écrire les choses. Et vous pouvez le faire là juste après, on vous conseille, on vous invite à le faire juste maintenant après la conférence. Qu'avez-vous appris ? Qu'est-ce qui vous a surpris ? Qu'est-ce qui vous a étonné dans ce qui a été dit ? Et quelles actions vous aimeriez, vous envisageriez de mettre en œuvre par rapport à ce que vous avez appris ? Et c'est vraiment maintenant que c'est intéressant d'y réfléchir et de prendre le temps de l'écrire et d’éventuellement mettre en œuvre des actions. On vous invite à le faire ce matin. Voilà donc on arrive à la fin. Alors évidemment en termes d'émotion c'est toujours un peu frustrant parce que non seulement le temps est limité et le sujet est passionnant en plus on sait qu'il y a eu un petit problème technique à un moment donné donc on s'en excuse, vous aurez accès au replay pour regarder la vidéo entière, normalement il ne devrait pas y avoir de souci, puis bien sûr on va créer une page avec toutes les ressources, les vidéos, les livres, voilà Sophie a amené des livres pour vous les montrer. Donc les auteurs qui ont notamment été cités. Donc voilà la suite ça se passera sur notre site Internet et vous recevrez un email avec le lien vers ses ressources. Et puis je parle du site internet, c'est la même chose pour le plan de professionnalisation, nos formations, nos futurs webinaires, nos parcours d'autoformation, et notamment il y a des choses liées plus ou moins directement au thème d'aujourd'hui. Je pense au développement de l'estime de soi, au pouvoir d'agir des publics accompagnés, vous verrez qu’on propose des choses en 2025 qui pourraient être assez pertinentes dans la lignée de ce qu'on a vu ce matin. Donc voilà j'espère que vous en avez tiré le maximum. Merci beaucoup d'avoir participé, merci beaucoup Sophie. On vous donne rendez-vous pour un prochain événement du plan de professionnalisation, et puis si vous voulez échanger avec Sophie, vous pouvez la contacter, elle a un profil LinkedIn n'hésitez pas. Voilà merci beaucoup et à très bientôt, merci.

SVG

Votre avis compte !

Aidez-nous à améliorer ce site en nous faisant part de vos commentaires et suggestions :

Donnez votre avis