Transcription du webinar "Conjoncture en Auvergne-Rhône-Alpes : Tout comprendre sur l'économie et l'emploi !"

Consultez les dernières tendances de l'économie, l'emploi et du marché du travail en région avec le replay du webinar du 11 juin 2024. Pendant une heure, des experts de la Banque de France, de l’Insee et de France Travail déchiffreront pour vous les dernières données disponibles, en mettant en exergue les principaux défis et enjeux actuels et à venir pour la région.

Animateur : Alix Rachet Jacquet – Via Compétences

Bonjour à toutes et à tous. Merci de nous rejoindre pour ce nouveau webinaire organisé par via compétence dans le cadre de l'Observatoire de la conjoncture. Le thème est l'état actuel de l'économie, de l'emploi et du marché du travail en Auvergne-Rhône-Alpes. Je suis Alix Rachet Jacquet, chargé d'études en économie et en charge de l'Observatoire de la conjoncture. C'est à ce titre que j'ai le plaisir d'animer aujourd'hui ce webinaire. Pour cette deuxième édition, trois structures membres du réseau d'experts de la conjoncture se sont portées volontaires. Nous accueillons donc nos trois intervenants : Kathie Werquin directrice régionale de la Banque de France, Jérôme Harnois directeur régional de l'Insee et Jacques-Alex Dorliat directeur régional adjoint de France travail. Merci à eux. Pour rappel, l'objet de ce webinaire, c'est de décrypter ensemble la conjoncture régionale et d'échanger avec les spécialistes du sujet. Pour se faire Kathie présentera la situation économique, tout d'abord au niveau national, puis au niveau régional, en observant aussi le tissu d'entreprise. Jérôme proposera une analyse de l'emploi salarié régional, avec un détail notamment par secteur d'activité et Jacques Alex reviendra sur l'évolution récente du marché du travail, également sur les caractéristiques des demandeurs d'emploi et enfin finira par les besoins en main d'œuvre pour 2024. Veuillez noter que des temps d'échanges seront proposés à la fin de chaque intervention, et également après les trois présentations. Je vous invite donc à poser vos questions dans le chat tout au long du webinaire, nous les ferons remonter directement. Enfin, nous terminerons par les ressources disponibles pour aller plus loin sur la conjoncture. Sans plus attendre, je vous propose de passer la parole à Kathie pour nous présenter l'économie régionale.

Kathie Werquin-Wattebled – Banque de France

Merci beaucoup. Bonjour à toutes et tous. Merci déjà de m'avoir invité pour la deuxième séquence, donc merci beaucoup. On va directement débuté, je serai assez synthétique et puis bien sûr n'hésitez pas, comme on l'a dit, à poser des questions, j'y répondrai bien volontiers. Puis je pense qu'on pourra interagir avec les autres participants, ce sera intéressant. Alors premier slide de prévision macro-économique, je commence déjà par un conseil de lecture. Les prévisions macroéconomiques de la Banque de France, donc là vous êtes sur la base de mars 2024, on va sortir, c'est imminent, on va sortir celles de juin 2024. N’hésitez pas à les consulter, c'est un document comme vous le voyez qui est trimestriel, qui est donc mis à jour avec pas mal de fréquence. C'est un document qui est vraiment intéressant si vous voulez avoir des données à la fois sur la croissance et sur l'inflation. Et vous avez surtout dans les annexes de ce document toutes les hypothèses qui sous-tendent nos prévisions, donc ça c'est vraiment un document qui est hyper intéressant. Alors, si on revient sur le fond de la question : en termes de prévisions macroéconomiques pour 2024, vous voyez qu'on enchaîne une deuxième année après 2023, qui était déjà une petite année puisqu’on était à 0,9 % de progression du PIB, ce qui est une petite année puisque dans notre pays on est dans ce tendanciel de 1,5 % à 2 % pour être un peu confort. Donc 2023 petite année, et 2024 est annoncé un peu sur la même tendance avec 0,8 %. On verra quelles sont les révisions de prévision qui vont tomber ces jours-ci, mais je pense qu’on ne devrait pas beaucoup dévier. Alors par contre la bonne nouvelle, dans un contexte de croissance un peu faible, la bonne nouvelle c'est qu'on est en train de gagner le combat contre l'inflation, parce que vous saviez que l'inflation qui avait dérapé ces deux dernières années, après le covid et avec la deuxième lame qu'on a eu notamment avec la crise énergétique suite à la guerre en Ukraine, c'était vraiment la première préoccupation des Français et aussi des chefs d'entreprise. D’abord les Français, parce que quand on a de l'inflation, ça impacte son pouvoir d'achat et puis quand on a de l'inflation pour les entreprise, ça devient très compliqué de fixer les grilles tarifaires, les bons prix. Aujourd'hui la bonne nouvelle, et vous le voyez en instantané, si vous regardez les dernières statistiques sur l'inflation : on est en train de gagner notre combat contre l'inflation. Ce qui, nous maintenant en tant que Banque Centrale, va nous permettre et nous a permis de démarrer la baisse des taux la semaine passée. Donc je suis très confort aujourd'hui, c'est souvent on est assez consensuel comme évolution de données économiques, donc on vous a mis justement un petit rappel sur le petit cartouche de droite. Vous voyez l'évolution des taux directeurs de la zone euro et aux États-Unis. Vous le savez dans tous les pays enfin c’est un phénomène international ce boost sur l'inflation. On a tous lutté contre l’inflation en remontant les taux, donc les États-Unis et nous aussi. Et la semaine passée, le 6 juin, on a fait la première baisse des taux, parce que justement on est plutôt bien orienté sur notre combat contre l'inflation. Mais j'y reviendrai probablement lorsqu'on sera au stade des questions. En résumé une petite croissance mais une croissance quand même. On n'est pas en récession et en dépit d'un contexte un peu compliqué et d'un contexte de taux élevés, on est clairement sur une politique monétaire restrictive. En dépit de tout ça, on arrive quand même à avoir une croissance autour de 0,8 %. Donc pas satisfaisant, mais ce n'est pas une récession, donc je dirais qu'on est sur une ligne de crête qu'on a plutôt bien négocié. 

Alors maintenant, si je reviens un peu plus focus sur la conjoncture nationale, là aussi deuxième conseil de lecture après les prévisions macro-économiques : vous pouvez aussi regarder l'enquête mensuelle de conjoncture. Là on a un panel de chefs d'entreprises qu'on interroge tous les mois : 8 500 au niveau national et un peu plus de 1 000 à l'échelle régionale. Et ça, ça nous permet de sortir ce document qui est encore plus frais, c'est à-dire que tous les mois vous avez la tendance sur les différents secteurs. Donc là on a l'industrie, les services marchands et le bâtiment, alors qu'est-ce qu'on voit au niveau national : ça conforte bien sûr nos prévisions de croissance à 0,8 %. On a l'industrie qui tient à peu près mais vous voyez on est sur du solde d'opinion, donc on voit quand même que les bâtons là sur la fin de période sont un petit peu hétérogènes et surtout sont quand même proche de zéro. Donc on est sur de la petite croissance, et puis lorsqu'on a fait notre enquête sur le mois d'avril, c'était les prévisions sur le mois de mai. On va voir bientôt ce que donne réellement le mois de mai, on était quand même sur une prévision un peu en demi-teinte, en légère baisse sur le mois de mai dans l'industrie. Si je prends les services marchands, les soldes d'opinion, vous voyez bien que les bâtons sur le graphique, les bâtons sont bien plus dans le positif. C'est vrai que les services marchands globalement se tiennent plutôt mieux, c'est probablement le secteur entre l'industrie et le bâtiment qui se tient le mieux. Les services marchands boostent plutôt pas mal. Et puis le bâtiment, alors le bâtiment, c'est un peu compliqué. Finalement le bâtiment, ça fait longtemps qu'on dit que le bâtiment ne va pas bien, parce que c'est le premier à se prendre en pleine figure la remontée des taux et les difficultés qu'on connaît sur l'immobilier. Ceci dit le bâtiment, notamment dans le gros œuvre et dans le TP, ce sont des cycles longs et donc c'est vraiment un secteur qui vit sur son carnet. Et aujourd'hui le bâtiment encore réussi un peu à sauver, à préserver sa croissance, mais au prix d'une baisse de son carnet. Il a mangé du carnet et voyez les prévisions n’étaient quand même aussi pas très joyeuses sur le mois à venir. Donc le mois de mai, on verra ce que ça donne dans notre prochaine enquête, qui va sortir bientôt sur le mois de mai.

Si je descends maintenant à la situation au niveau Auvergne-Rhône-Alpes, on retrouve à peu près la même tendance. Moi je dis souvent qu’en fait Auvergne-Rhône-Alpes, c'est une grande région qui est très diversifiée en termes de secteurs. Et moi je dis souvent que finalement Auvergne-Rhône-Alpes, c'est un peu une petite France quelque part. On a vraiment peu de différences avec les tendances nationales, on a un bon secteur industriel, on a bien sûr des services marchands, et puis on a pas mal d'entreprises dans le bâtiment. Bon grosso modo vous retrouvez à peu près les mêmes tendances que l'on observe au niveau national en Auvergne-Rhône-Alpes. Si je focus un peu plus sur l'industrie, voyez ce qui est intéressant de voir, c'est que quand vous regardez le cartouche de droite : vous avez quatre cartouches sur l'utilisation des capacités de production. On le voit bien et c'est assez aussi hétérogène selon les secteurs. Dans l'industrie par exemple, on a la chimie qui va un petit peu moins bien. On voit bien qu’on a quitté une période où on était un peu tout feu, tout flamme. On avait des entreprises qui avaient du mal à suivre la demande et aujourd'hui, voyez le taux d'utilisation des capacités de production. Quand on regarde un petit peu un historique un peu plus profond, vous voyez qu'on a quand même baissé. On est plus au maximum en termes d'utilisation des capacités de production. Courbe extrêmement intéressante c'est le cartouche en bas à gauche c'est la situation des carnets de commande et des stocks. Vous voyez bien les problèmes de ce contour qu'on a eu sur l'inflation, quand vous regardez sur la gauche. C’est assez flagrant, c'est-à-dire qu'on avait une demande extrêmement forte, des carnets très remplis et en fait une offre qui avait du mal à suivre. Aujourd'hui on est rentré dans un cursus très différent. On voit bien que les carnets sont en train de baisser, reviennent sur un régime un peu plus normal, voire un petit peu faible qui commence à augmenter. Alors je dirais que ce n’est pas forcément une conjoncture idéale. Pour nous Banque Centrale qui sommes là pour lutter contre l'inflation, on se dit que ça nous conforte dans l'idée que les prévisions d'inflation vont être tenues autour de 2 %, parce que justement il y a du stock et des carnets, des carnets et donc une demande qui est un petit peu en baisse. 

Sur le niveau des effectifs, je ne vais pas trop m'y attarder, parce que j'ai des meilleurs spécialistes que moi. Je vais leur laisser la parole, je pense que je complèterai s'il faut. Mais ils sont bien mieux placés que moi pour en parler sur le niveau des effectifs. Les services marchand, comme je vous le disais, vous voyez qu’on est quand même dans une situation beaucoup plus favorable. Même si là encore le niveau des prix a tendance à baisser, à se calmer, et là aussi pour nous c'est important, puisque dans l'inflation vous savez il y a deux éléments dans l'inflation. Il y a ce qu'on appelle les inputs externes : les éléments variables (l'énergie, les produits alimentaires). Et après vous avez les effets de second tour, qu'on retrouve sur les biens manufacturés. Une entreprise qui palie une hausse d'intrants, elle le répercute sur ses prix de vente, et puis surtout il y a l'impact sur la boucle prix salaire. Puisqu’évidemment quand on a de l'inflation, lors des NAO les salariés demandent des augmentations de salaire, et les services marchands typiquement sont vraiment un secteur qui sont très drivés par la main d'œuvre. Parce que les services marchands ce sont les activités de service, donc très touché par la main d'œuvre. Et même dans les services marchands où aujourd'hui on sait bien qu'il y a encore des hausses de salaires assez toniques, du fait de l'inflation qu'on a connu ces deux dernières années, et bien là aussi dans les services on voit bien que l'inflation sur les prix des services a plutôt tendance à se calmer. Pour nous c'est plutôt une bonne chose. 

Maintenant sur le bâtiment, puisque le bâtiment on en parle beaucoup. Vous voyez que dans le bâtiment, c'est un petit peu moins joyeux. Vous voyez le cartouche de droite, extrêmement intéressant, les carnets de commande baissent beaucoup, donc ça veut dire qu'aujourd'hui, sur le cartouche de gauche, on a réussi à maintenir de la production en vivant sur les carnets et ça commence vraiment à se voir. On voit que les carnets de commande sont vraiment en train de baisser. Même phénomène sur le prix des devis. Les prix sont très tirés dans le bâtiment forcément comme les carnets commencent à être très court. Mais forcément quand, sur des appels d'offres, notamment les chef d'entreprises qui répondent à des appels d'offre, doivent être quand même très vigilants sur leur prix. Alors sur le bâtiment, je ferai peut-être juste une distinction que vous n’avez pas forcément sur ce slide. Très clairement on a deux situations : le gros œuvre est particulièrement touché par cette baisse de carnet de commande, alors que le second œuvre, même si le second œuvre commence à avoir des carnets qui commencent un peu à baisser, mais le second œuvre se tient plutôt mieux, parce que là on est parfois plus sur de l'entretien. On est aussi sur de la rénovation, on a tous les enjeux aussi de transition climatique, de remise à l'état de l'art de bâtiment, de passoire thermique. Et c'est vrai que le second œuvre, par rapport au gros œuvre, se tient plutôt mieux. 

Dernier mot sur les défaillances d'entreprise. Là encore vous voyez, c'est la courbe, elle est très parlante. On a eu après la période covid une période un peu bizarre, c'est une sorte de drôle de guerre finalement. On a eu une forte baisse des dépôts de bilan, parce que notamment il n’y a plus eu d'assignation des Urssafs et des services fiscaux. Et puis parce qu'il y a eu ce bouclier, ces boucliers qui ont été mis en place pour aider les entreprises. Aujourd'hui, on est en train de retrouver un régime un peu normal, on a fait volontairement, on a mis une profondeur de courbe pour qu'on n’ait pas juste la fin de période, où on pourrait s'inquiéter de ce fort rebond des dépôts de bilan. Dans les fait quand on regarde on retrouve le niveau de 2019, voir un petit peu en deçà. A mettre quand même en contrepartie avec des créations entreprises qui sont encore très toniques. Donc finalement, si je fais le solde net entre les créations d'entreprises et les dépôts de bilan, on est quand même encore dans un marché de l'entreprise qui est assez tonique, même si effectivement on a un fort rebond là sur les derniers mois des dépôts de bilan. Voilà ce que je pouvais vous dire me concernant.

Animateur : Merci pour cette intervention. Avant de passer à la deuxième partie je vais maintenant vous poser quelques questions. N’hésitez pas d'ailleurs, à nos participants, à poser des questions si vous en avez. On en a d'ailleurs une première : est-ce que le secteur marchand comprend-il la restauration et le tourisme ? 

KWW : Oui tout à fait effectivement, on met nous finalement : on a l'industrie, donc c'est vraiment l'industrie sous toutes ses formes, telle qu'on la conçoit bien. On a de l'autre côté, le bâtiment donc c'est gros œuvre / second œuvre et TP. Et après le reste effectivement est inclus dans les services. 

Animateur : D'accord merci, j'aurais une deuxième question, on entend de plus en plus parler d'un risque de crise financière outre-Atlantique. Qu'en pense la Banque de France ? Doit-on craindre un risque de contagion, un scénario à la 2008 ? Ou alors ça semble plutôt contenu jusque-là.

KWW : Alors effectivement nous, un scénario à la 2008, ça nous fait peur, c'est vraiment un scénario noir, ça reste dans les mémoires de tous les banquiers, de toutes les banquières centraux. Alors c'est vrai qu'on a eu quelques craintes ces derniers temps. Forcément on a encore récemment quelques craintes, notamment aux États-Unis. Dans les faits, première chose, on est quand même très rassuré sur notre système bancaire. On a la chance d'avoir un superviseur : la CPR. Et également un superviseur au niveau européen, que l'on appelle le mécanisme de supervision unique, le MSU, qui est extrêmement vigilant. Donc à la fois en France et en Europe, on a un système bancaire qui est très résilient. On ne craint pas trop les risques de contagion, en sachant que c'est vrai aux États-Unis, ils n’ont pas appliqué la même réglementation, en tout cas d'une manière pas aussi prégnante qu’en Europe, notamment avec Bâle III et Bâle III et demi. Mais je pense que les États-Unis ont eu un peu peur de ce qui s'était passé il y a quelques temps. Je pense qu'ils sont quand même assez vigilants et ont un pouvoir d'intervention qui est très fort. Vous avez vu que les quelques banques qui ont toussé il y a quelques mois ont été vite traitées. Il y a eu une capacité de traitement très forte, donc aujourd'hui nous, on n'est pas inquiet. On a plutôt des banques en bonne santé avec une situation de fond propre solide. Puis on a la chance, quand même en France et en Europe, d'avoir un crédit que ce soit aux particuliers, aux entreprises, un crédit bons, donc non pas d'inquiétude particulière.

Animateur : D'accord merci, une autre question de Bertrand cette fois-ci : Avez-vous des chiffres concernant les défaillances et créations pour les TPE ?

KWW : Alors là, je n'ai pas de données ici. On n’a pas segmenté en sachant que ce sourcing là, c'était quasiment que des slides sourcing Banque de France, sauf évidemment pour les créations et les dépôts de bilan, on va les chercher auprès du tribunal de commerce, donc je pense que le tribunal de commerce est en capacité de, les tribunaux de commerce puisqu'ils y en a plusieurs, ils doivent être en capacité de segmenter mais moi je ne les ai pas forcément, donc là on n'est pas sur de la data Banque de France.

Animateur : D'accord merci à vous. S’il n'y a plus de questions, nous allons passer la parole à Jérôme pour nous présenter la dynamique de l'emploi.

Jérôme Harnois - Insee

Bonjour à tous, bonjour à toutes. Alors traduction de ce qui vient d'être dit par la directrice régionale de la Banque de France. Donc en matière d'emploi, il y a un petit sujet de source, puisque on est en très léger retard par rapport aux éléments conjoncturels qui viennent d'être exposés, puisqu’au niveau régional là, on est en capacité de commenter plutôt la fin 2023, et donc de faire un bilan de l'ensemble de l'année 2023, avant de disposer au niveau régional de chiffres sur le 1er trimestre 2024. Pour l'instant sur 2024, on ne dispose que d'éléments nationaux mais comme cela a été rappelé globalement, les éléments nationaux se traduisent souvent de manière quasi-identique à quelques décimales près au niveau de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Puisqu’effectivement, notre région a plutôt des caractéristiques de petite France, comme ça a été dit il y a quelques instants. Alors globalement donc une année 2023 pour la région qui s'est traduite par des créations d'emploi. Ça apparaît assez nettement puisqu’au niveau de la région Auvergne-Rhône-Alpes, c'est entre 18 000 et 19 000 emplois salariés qui ont été créés. Ça fait une croissance annuelle de l'ordre de 0,6 %, donc c'est plutôt une bonne nouvelle en dépit du contexte de relatif ralentissement économique. Néanmoins il faut quand même clairement dire que ce ralentissement économique se traduit assez nettement en ralentissement en matière d'emploi. Si on compare par rapport à 2022, c'est un rythme qui est trois fois inférieur, donc est du tiers de ce qui a 2022 en région Auvergne-Rhône-Alpes. Ils ont été créés un peu plus de 50 000 emplois, 51 000 d'après nos estimations. Donc en ce qui concerne l'année 2023, et bien sûr si on met à part le contexte extrêmement spécifique de l'année 2020 (contexte pandémique), ce qu'on a observé en termes de création d'emploi en 2023, c'est la plus faible hausse depuis l'année 2015. Clairement, une phase de ralentissement qui se traduit aussi en termes d'emploi salarié, et pour ce qu'on a pu voir sur le 4e trimestre 2023, toujours à l'échelle de la région, c'est une confirmation de ce ralentissement avec une quasi-stagnation en fait des créations d'emplois avec un petit 2 000 emplois supplémentaires à l'échelle de la région. 

Alors, comme je vous l'ai dit en brève introduction, pour l'instant nous ne disposons pas d'éléments régionaux sur le 1er trimestre 2024. Néanmoins, nous avons des indicateurs nationaux et il semblerait qu'il y ait quand même un petit rebond à l'échelle à l'échelle nationale en matière de d'emploi, puisqu’il serait de nouveau en hausse au 1er trimestre 2024 au niveau national, et probablement aussi au niveau régional mais c’est encore à confirmer. En tout cas, ce qui est observé au niveau national, c'est la plus forte hausse trimestrielle depuis un an et demi.  Alors une des caractéristiques de ce contexte de création d'emploi certes plus modéré en 2023 qu'en 2022, ce sont de très fortes disparités sectorielles. Ça a déjà été dit par Kathie il y a quelques instants, avec vraiment des disparités extrêmement forte avec, d'un côté, un secteur de la construction, ou du bâtiment comme c'était désigné il y a quelques instants, relativement déprimé, pour ne pas dire très déprimé en termes d'activité : attribution de permis de construire, d'autorisation de construction neuve, mais aussi en termes de commercialisation des logements neufs du côté de la promotion immobilière. Et bien, ça se traduit forcément en termes d'activité de construction, à la fois en termes d'emploi, et en terme aussi d'heures travaillées ou d'heures rémunérées. Et donc on observe une baisse forte de l'emploi, de l'emploi salarié dans la construction, alors hors intérim à ce stade, je précise en ce qui concerne 2023 ça fait une baisse de - 1,2 %, ce qui est quand même relativement fort, et ce qui se voit sur le graphique qui est présenté sous vos yeux. Je précise que d'un point de vue visuel, la région Auvergne-Rhône-Alpes est en pointillée contrairement au niveau national qui est en ligne continue. Alors, de manière complètement contraire à ce qu'on observe sur la construction, on a un secteur industriel en termes d'emploi ou de créations d'emploi qui se porte bien. Il faut sans doute creuser et voir ce qu'il y a concrètement derrière ces créations abondantes d'emploi dans le domaine, secteur de l'industrie. Je rappelle que l'industrie dans notre région représente 16 % de l'emploi salarié, donc c'est une caractéristique forte de notre région, 10 % ou 11 % au niveau national, donc la région Auvergne-Rhône-Alpes reste une région très clairement industrielle. Ça fait partie de son identité économique, il faut quand même le rappeler, il faut aussi rappeler que l'industrie dans la région a perdu beaucoup d'emplois au début de la décennie 2000, et que ce qu'on observe aujourd'hui c'est évidemment une très bonne nouvelle, mais ce n'est d'une certaine manière qu'une récupération, une compensation d'observation de pertes massives d'emplois au début des années 2000. On peut considérer aujourd'hui qu’on est plutôt en phase de rétablissement du niveau d'emploi, avec sans doute une restructuration de la qualité de l’emploi industriel par rapport à ce qui prévalait au début de la décennie 2000. Toujours est-il que dans le domaine de l'industrie, on observe des créations d'emplois qui sont assez importantes, donc de l'ordre de 2 % à l'échelle de la région. Un regain qui ne se dément pas depuis la fin de la crise sanitaire, et tout au long de l'année 2023. Alors venons-en donc au secteur tertiaire marchand (hors intérim). Encore une fois le secteur tertiaire marchand, c'est le poids lourd en termes d'emploi de notre économie régionale : entre 40 et 50 % de l'emploi salarié en tout et pour tout, donc ce qui s'y passe est très déterminant en matière d'emploi dans la région. Donc le moteur de la croissance de l'emploi salarié dans ce secteur reste présent, mais c'est vrai qu'il tourne au ralenti, et c'est en partie ce qui explique, au-delà de ce qu'on observe aussi dans le secteur de la construction, ce qui explique le relatif ralentissement de la création d'emplois notamment marchands dans la région. C'est à surveiller très clairement avec quand même pour ce qu'on observe au niveau national un certain espoir de maintien de ce moteur. C'est ce qu'on observe au niveau national. 

Alors un peu plus de détails donc sur l'emploi industriel... Désolé, alors en ce qui concerne l'emploi industriel, donc comme je l'ai dit, il continue d'augmenter après 3 années consécutives de hausse dans la région, mais avec une augmentation moins forte au cours des derniers trimestres. Avec si on creuse un petit peu ce qui se passe dans l'industrie de l'énergie, qui se porte quand même particulièrement bien. Et puis aussi si on creuse encore un peu plus, notamment en allant voir les statistiques des collègues des Urssaf notamment, parce que nous on reste à un niveau assez agrégé en ce qui concerne l'Insee, on voit certains secteurs de l'industrie à forte valeur ajoutée, dans le domaine de l'ingénierie, dans tout ce qui concerne l'industrie assez haute technicité, on voit effectivement que l'emploi se porte bien. Ce qui peut être rassurant sur les questions d'évolution de la productivité, puisqu’est observé et suivi de manière assez attentive l'évolution de la productivité de notre économie globalement et de l'industrie en particulier, puisque ces facteurs sont très déterminants de la qualité de nos output des produits ou des biens qui sont produits. Et c'est aussi également très déterminant de l'état concurrentiel des produits français au niveau international, dont le secteur de la fabrication d'autres produits industriel est le poids lourd du secteur de l'industrie, est très hétérogène. Ce qu'il faut retenir c'est que globalement, comme je l'ai dit des segments de l'industrie à forte technicité, globalement l'emploi se porte très bien mais pas que dans cette partie du secteur industriel. Mais, en revanche, il y a aussi quelques parties de l'industrie qui sont un peu plus en difficulté. Globalement, comme je l'ai dit, on a une situation de l'emploi industriel qui reste à surveiller, qui reste aussi à approfondir en termes de compréhension, mais qui est dans une situation relativement rassurante en ce moment. 

Alors du côté de l'emploi tertiaire marchand, comme je l'ai dit, l'emploi tertiaire marchand hors intérim a créé de nombreux emplois en 2023, avec une croissance de l'emploi dans ce secteur massif de 0,6 %. Mais c'est le quart du rythme observé au cours de l'année précédente, l'année 2022 qui a été une très belle année en la matière, avec une partie du secteur tertiaire marchand qui est très importante, très déterminante, et qui constitue aussi l'identité de notre région : c'est tout ce qui concerne le service aux entreprise, qui explique, contribue à la moitié de la croissance de l'emploi salarié dans ce secteur pour l'année 2023, mais aussi 2022. Voilà alors en lien avec ce qui a été dit déjà sur le bâtiment ou la construction, c'est sur le volet on va dire tertiaire de la construction, ce qu'on appelle les activités immobilières, c'est toutes les activités de service en lien avec la construction : notamment la gestion des agences immobilières, toutes les activités autour de la location. Là, une année 2023 extrêmement difficile et qui se traduit par des baisses en matière d'emploi salarié, - 3,6 % à l'échelle de la région en 2023. Malheureusement, on peut anticiper une poursuite de cette baisse au début de l'année 2024, compte-tenu de ce qu'on a déjà dit sur le secteur de la construction Kathie et moi. En tout cas au niveau régional, une stagnation au 4e trimestre pour l'ensemble de ce secteur, et au niveau national une observation d'un rebond, qu'il faudra confirmer quoi qu'on soit relativement confiant. Au niveau de la région, il faut encore attendre quelques semaines. 

Alors un emploi intérimaire qui est particulièrement à la peine dans la région, une baisse régulière tout au long de l'année 2023, donc une baisse de l'ordre de presque 6 % (5,8 %) sur l'ensemble de l'année 2023. C'est une baisse qui est légèrement moins marquée qu'en France, une baisse plus spectaculaire a été observée au niveau national, qui s'explique comment : je rappelle donc le secteur de l'intérim, notamment dans notre région, est très dépendante de deux autres secteurs que sont l'industrie d'une part, mais dont je viens de dire que l'industrie est très demandeuse d'emploi en ce moment. On va dire le segment industriel a plutôt tendance à maintenir, en tout cas à contribuer à un certain maintien de l'emploi intérimaire. Par contre, autre secteur consommateur de services intérimaires, c'est la construction et donc la construction en soi, ça se traduit par des pertes d'emploi importantes mais ça se traduit également de manière extrêmement forte dans le domaine de l'intérim. On le conçoit très naturellement. 

Alors pour terminer, une traduction territoriale de l'ensemble de mes commentaires. Il faut quand même se rappeler que notre région comporte 12 départements, dont ils sont la réunion des quatre départements auvergnats et des département rhônalpins, et que chacun de ces départements a son identité économique, a sa structure sectorielle qui lui est propre, et donc lorsque l'on superpose les commentaires que je viens de faire, et la structure de chacun des départements, on a une traduction en matière d'évolution de l'emploi dans chacun d'entre eux avec un contexte général d'augmentation de l'emploi salarié dans la quasi-totalité des départements de notre région. Mais compte tenu des spécificités des uns et des autres, une traduction en termes d'évolution qui peut varier en amplitude et même en signe de l'évolution puisque là vous voyez que sur la carte par exemple, on observe que le département de la Loire connaît actuellement une baisse de son emploi de salarié, qui s'explique notamment par la baisse de l'emploi dans l'intérim, et notamment du fait que la construction connaît un fort ralentissement. Ça ne veut pas dire que les autres départements ne sont pas concernés par ça évidemment, mais en tout cas en termes de traduction départementale, ça apparaît de manière beaucoup plus nette, beaucoup plus spectaculaire dans le département de la Loire. Autrement, ce département mis à part, vous pouvez constater que sur l'ensemble de la région globalement, les départements connaissent des évolutions d'emploi positives, et même particulièrement fortes en ce qui concerne le Rhône, l'Ardèche la Savoie et la Haute Savoie, avec des hausses qui sont assez nettement supérieures à la moyenne régionale. Voilà je pense avoir dit l'essentiel de ce que je voulais vous raconter comme histoire sur l'emploi ce matin, et bien entendu je suis à votre disposition pour des questions complémentaire merci. 

Animateur : Merci pour votre intervention, on note donc une création d'emploi toujours positive mais ralentie, et des disparités sectorielles fortes : construction déprimée qui se répercute notamment sur l'intérim, l'industrie se porte plutôt bien, et le tertiaire est maintenant en ralentissement alors qu'il était moteur. Et on a notamment pas mal de questions sur les filières, finalement est-ce qu'on a un détail sur ces filières. Je peux tout d'abord commencer à répondre sur cette première question qui demande notamment est-ce qu'il y a des documents de conjoncture disponibles. Il faut savoir que l’Insee propose en 17 composants de l'économie, des données sur l'emploi salarié, l'Urssaf propose en 38 composants dans l'emploi salarié privé. Vous pouvez retrouver notamment cela sur les notes de l’Insee, mais également une note que l'on produit en partenariat avec la Banque de France et France travail chaque trimestre, qui propose justement ce détail-là, à retrouver sur l’Observatoire de la conjoncture. Une question maintenant d'Agnès : avez-vous un détail notamment sur les activités scientifiques techniques et de soutien aux entreprises ? Elles sont en croissance sur 2023, mais sur quels segments ?

JH : Alors du détail très fin non, nous n'en disposons pas, par contre je confirme effectivement que l'évolution de l'emploi sur ce segment, je l'ai dit et je le répète, est quand même particulièrement favorable, ce qui laisse entendre que justement les activités à forte valeur ajoutée, aujourd'hui, connaissent un contexte qui leur est très favorable. 

Animateur : Une nouvelle question de la même personne : la chute de l'emploi intérimaire s'explique-t-il uniquement par les difficultés de la construction, ou est-ce qu’en fait on observe aussi des baisses des intérimaire, notamment dans l'industrie ? 

JH : Alors la question en fait n'apporte pas forcément de réponse simple, puisque l'intérim est en soit une activité d'ajustement de l'activité qui est rendu aux entreprises d'apporter de la main d'œuvre souvent pour faire face à des imprévus d'activités, ou à des anticipations qui ne sont pas forcément encore totalement claires en matière d'évolution de l'activité économique. Donc, l'évolution de l'intérim, ça répond en fait à des anticipations des entreprises qui consomment ce service, parce qu'il faut quand même le rappeler, c'est un service qui est consommé par les entreprises qui mobilisent ledit service. C'est aussi un peu la contrepartie de ce qui se passe sur l'emploi non intérimaire. Dans un contexte, et c'est le cas de mon point de vue actuellement, de relative indétermination de l'évolution économique, puisqu’il y a eu un boom en matière d'emploi, des taux de croissance qui se sont avérés plutôt satisfaisants au cours des deux ou trois dernières années. Là on est dans une phase de relative incertitude, y compris d'incertitude politique en ce qui concerne la France depuis quelques jours, donc on peut imaginer que les entreprises s'interrogent sur la manière de faire évoluer leur emploi salarié durable non intérimaire, et qu'à ce titre, il peut y avoir la tentation en fait d'ajuster avec une certaine lenteur à la hausse ou à la baisse ledit emploi non intérimaire. 

Animateur : Merci, j'ai une dernière question : avez-vous des données sur les tendances de l'activité non salariée ?

JH : Oui alors je ne suis pas venu avec aujourd'hui, donc oui on observe mais avec moins de détail l'emploi non salarié, qui est plus en lien avec l'artisanat, l'auto-entrepreneuriat et autres. L'évolution de cet emploi est toujours à prendre avec des pincettes si je puis dire, avec beaucoup de précautions. Pourquoi ? Parce qu’il peut traduire aussi une dégradation du contexte économique. Un certain nombre de personnes, souvent parce qu’elle se retrouve sans emploi salarié reporte leur envie, ou leurs besoins bien sûr de revenu, vers de la création d'entreprise, souvent dans des conditions un petit peu difficile, malgré un contexte d'aide qui reste somme toute assez généreux en France. L'évolution de l'emploi non salarié ne doit, si cette évolution est positive, ne doit pas être systématiquement interprété comme étant une bonne nouvelle en matière de situation économique régionale. Ça peut être le cas, ça peut ne pas être le cas, je le souligne. 

Animateur : D'accord, merci en tout cas pour cette clarification. Merci à vous, je vais maintenant laisser la parole, je vois qu'il n’y a pas d'autres questions, je vais laisser la parole à Jacques Alex pour la dernière partie sur le marché du travail et les besoins en main d'œuvre. 

JAD : Merci, Bonjour à tous et à toutes. Donc je vais faire une focale sur le marché du travail en ce moment et aussi sur les anticipations de recrutement des entreprises. Et en complémentarité avec ce qui vient d'être partagé avec vous par l'Insee et la Banque de France. Alors premier élément, sans grande surprise par rapport à ce qu'on vient de se dire jusqu'alors, on a eu ces derniers mois une légère hausse du taux de chômage. Toutefois elle est, comme je viens de le dire, légère. C'est-à-dire qu'en fait sur l'année 2023, il y a une petite remontée du taux de chômage sur la région, nous atteignons 6,5 %. Là aussi je suis sur la fin d'année, donc au dernier trimestre 2023 avec au niveau national 7,5 %. On a toujours cet écart d'un point avec le national. C'est vrai que la région est une petite France, mais une petite France dynamique aussi et donc qui démontre cet écart. On sent un tassement quand même de cette hausse du taux de chômage, on va voir ce que va nous donner le premier trimestre 2024 notamment, et j'en viens aux demandeurs d'emploi qui sont inscrits. Là j'ai des données du premier trimestre que je vous partage ici, donc les demandeurs d'emploi inscrits au premier trimestre 2024 se stabilisent. Je n'ai pas plus d'inscrit ou très peu de plus d’inscrits. Vous voyez je suis à - 60 demandeur d'emploi en moins sur le trimestre, ce qui est vraiment infime au 1er trimestre. Vous le voyez là, sur une série sur 2 ans, on a bien toute la baisse des demandeurs d'emploi en 2022 qui étaient inscrits à France travail, une hausse pas très importante mais tout de même une hausse notamment plutôt sur la fin de l'année 2023, et là une stabilisation qui se profile au 1er trimestre. 

Pour faire une focale plus spécifiquement de ces éléments d'évolution des demandeurs d'emploi inscrits à France travail. Concernant, d'une part, les territoires, vous le voyez là sur la carte à gauche, on a des évolutions qui sont un peu variables d'un territoire à l'autre. Alors j'insiste ce sont bien les évolutions entre le 4e trimestre 2023 et le 1er trimestre 2022, quand on a l'Allier et la Drôme qui sont en évolution, cela veut dire qu’on a une baisse du nombre de demandeurs d'emploi d'inscrits. On est quand même sur les deux territoires sur lesquels le taux de chômage est le plus élevé de la région : sur la Drome et l'Allier. Et quand on a l'Ain et la Haute-Savoie qui apparaissent avec une petite augmentation du nombre de demandeurs d'emploi inscrits, on est aussi sur deux territoires avec un taux de chômage assez faible dans la région, le plus bas étant le Cantal. Et sur le graphique de droite, vous voyez que cette évolution est plutôt favorable pour les plus 50 ans, donc les plus âgés, et un peu défavorable pour les moins de 25 ans. C'est-à-dire qu'on a une hausse du nombre de jeunes inscrits à France travail sur le 1er trimestre de cette année. On peut avoir des éléments explicatifs, mais c'est vrai que là aussi à prendre avec un recul dans le temps. C'est aussi sur les jeunes qu'on avait eu les plus forte baisses en 2022, et sur les plus de 50 ans où on avait eu les moins fortes baisses en 2022. 

Alors ensuite je passe aux embauches. On est bien sûr sur les embauches, c'est-à-dire tout ce qui va concerner le remplacement de départs, et pas uniquement sur la création d'emplois nouveaux, comme on a pu le voir tout à l'heure avec le collègue de l’Insee. Donc sur les embauches, voyez qu'on a une logique conjoncturelle, ça se voit tout de suite avec le petit graphique devant vous. Il y a une logique conjoncturelle, c'est-à-dire que généralement le 1er trimestre de l'année, ce n’est pas le trimestre sur la région qui embauche le plus, on est sur une région avec pas mal de saisonnalités, avec un dynamisme qui est un peu différent en fonction des périodes de l'année. Donc il faut qu'on compare les points rouges là sur votre graphique qui nous permet de comparer le 1er trimestre 2024 au trimestre précédents. Alors évidemment, nous avons moins d'embauche qu'on pouvait le voir au 1er trimestre 2023 et au 1er trimestre 2022. Vous le voyez 268 000, disons 269 000 embauches au 1er trimestre 2024 et 286 000 et 293 000 sur les deux dernières années. Mais nous sommes tout de même à des niveaux plus élevés que pendant la crise covid, et plus élevés qu’avant la crise covid. Donc on a un niveau d'embauche qui reste un peu en recul par rapport à 2023, mais avec un niveau encore élevé pour la région, sachant que dans les embauches on est sur des embauches de plus d'un mois hors intérim. Donc on a tout de même une partie des embauches saisonnières puisqu’on a des embauches saisonnières qui sont de plus d'un mois. 

J'en viens à notre enquête annuelle, je pense qu'un certain nombre d'entre vous la connaissent bien, parce que ça fait déjà plus d'une vingtaine d'années qu'on la partage, qui est l'enquête BMO des besoins de main d'œuvre. On interroge tous les ans toutes les entreprises de la région pour connaître leurs intentions d'embauche et, au regard de ces intentions d'embauche, la difficulté qu'il prévoit de recruter pour ses embuches. On a environ un gros quart des entreprises qui nous répondent tous les ans, donc c'est encore très dynamique comme niveau de réponse, et donc sans surprise les prévisions des entreprises sont un peu moins positives que celles qu'on a connu l'année dernière et les autres années. Ce n'est pas surprenant, mais nous avons tout de même plus d'un quart, 28 % des établissements de la région qui devraient recruter dans l'année 2024. Juste une petite information, l'enquête est faite dans les deux derniers mois de l'année 2023, donc les anticipations sont celles des mois de novembre / décembre 2023. Vous voyez on est à un même niveau que la France, toujours la petite France, mais on est au même niveau que la France à 28 % des projets de recrutement. Là c'est vraiment une anticipation en nombre de l'ordre de 320 000, puisqu’effectivement on a des recrutements qui peuvent être en nombre différents pour un établissement. Donc 320 000 avec une baisse des projets de recrutement par rapport aux anticipations que les entreprises avaient fin 2022 pour l'année 2023 de - 13 %. On vous a mis aussi là vous avez à caractère saisonnier, je voudrais juste faire une focale sur le dernier point qui pour France travail, l'économie de manière générale de la région, c'est la question des anticipations sur les difficultés de recrutement. Puisqu'on sait que ça peut être aussi un élément qui peut être un frein à une croissance très dynamique : 57 % des entreprises qu'on a interrogé prévoit d'avoir une difficulté pour recruter en 2024. Alors c'est encore plus d'une sur deux, c'est le même niveau que le national, c'est tout de même 5 points de moins que ce qui était prévu en 2023. Donc un petit peu plus de souplesse, j'y reviendrai plus en détail d'un point de vue sectoriel par la suite.

Ici vous avez, je passe très rapidement l'évolution des intentions d'embauche, tout ça pour vous dire mes 320 000 de tout à l'heure que vous avez à droite, si on les compare aux enquêtes besoins de main d'œuvre d'avant la crise covid : à part 2019 on est bien au-delà de ce qu'on avait en 2018, 2017 et cetera. Alors que l'évolution des difficultés de recrutement, vous voyez, on reste en 2024 à un niveau élevé et qui dépasse complètement tout ce qu'on a connu. On est sur les trois années historiques (2022, 2023, 2024) d'anticipation des difficultés de recrutement des entreprises. Les secteurs qui recrutent le plus, là on est sur des secteurs un petit peu plus détaillés que les trois grands secteurs qu'on traitait tout à l'heure, sachant qu'ici on a aussi l'emploi saisonnier, donc c'est l'hébergement, la restauration qui recrutent le plus avec 16 %, tout ce qui est support aux entreprises, ce qui va concerner autant les comptables que les agents d'entretien, autant les agents de sécurité que les agents administratifs, donc 14 %. 13 % dans le commerce et 12 % dans le santé-action sociale. Globalement on est plutôt proche de l'emploi salarié au niveau régional. 

Maintenant je vais focaliser un petit peu plus sur les difficultés de recrutement, c'est le point important, parce que c'est là qu'on peut voir aussi des évolutions structurelles qui peuvent être en rebond de ce qu'on pouvait se dire jusqu'alors. D'une part, c'est la première année depuis de nombreuses années que la construction, donc le BTP, n'est pas le premier secteur dans les difficultés de recrutement. Alors il est tout juste dépassé par la santé-action sociale, mais c'est quand même un élément important. Le BTP prévoit un peu moins de difficultés qu'il pouvait en prévoir jusqu'alors, on atteignait presque des 80 % dans le BTP. Donc là, on a trois secteurs qui nous disent qu’ils sont au-dessus de la moyenne régionale, qui nous disent « on va avoir des difficulté encore importante » : c'est le santé-action sociale donc, la construction toujours et l'industrie. Le secteur industriel dans un sens large. Avec des baisses qui vont de 2 à 5 points par rapport à l'année dernière, là où on a des fortes baisses qui nous disent bien qu’on est sur un marché qui est peut-être moins dynamique que ce qu'on a pu connaître, c'est sur le transport, c'est sur le commerce où on est quasiment parfois à -10 ou pas loin du - 10 et l'hébergement-restauration. On a des secteurs qui sont un peu moins tendus qu'on a pu les connaître ces deux dernières années sur les prévisions de difficultés de recrutement des entreprises, ce qui est important parce que ça peut avoir plusieurs significations. D'une part, parce qu'ils recrutent moins, mais aussi, d'autre part, parce qu'il y a peut-être un petit peu plus de revenants. Je pense à l'hébergement, la restauration. Sur ce marché là on a eu, à un moment donné, plutôt du retrait des salariés sur ces secteurs-là, notamment hôtellerie-restauration.

Pour finir cette intervention, on a des tensions de recrutement. Sur ces tensions de recrutement, France travail, ses partenaires du réseau pour l'emploi, l'Etat, on a besoin de se mobiliser, et se mobiliser, d'une part, on vient de le voir, pour faire venir des entreprises sur des secteurs, pour faire venir des demandeurs d'emploi sur des secteurs qui ne sont pas forcément tout de suite attractif et qui sont en tension, et les aider, mais surtout, et c'est là que je voulais insister, d'un point de vue, dans notre conférence, c'est surtout agir sur les freins à l'emploi que peuvent avoir nos demandeurs d'emploi sur la région. Et là, je vous ai mis quelques éléments de partage : quels peuvent être les freins que déclarent les demandeurs d'emploi ? 42 % des demandeurs d'emploi disent : moi, j'ai un frein pour trouver un emploi autre que ma compétence. Vous voyez : 1/5 un problème avec le numérique, 1/7 a une problématique de santé qui est déclaré, et 1/10 une problématique de mobilité de transport. Vous avez un petit peu, je ne vais pas rentrer dans tous les détails mais, vous avez les autres éléments, ce sont des éléments importants parce que c'est là-dessus qu'il faut agir et agir aussi avec les entreprise sur le recrutement. Donc voilà le panorama que je pouvais vous faire sur la situation de l'emploi, d'une part, et des prévisions des entreprises, d'autre part, merci. 

Animateur : Merci beaucoup. Donc ce qu'on note dans cette intervention, c'est un taux de chômage qui est qui est relativement stable dans le début 2024, des trajectoires très différentes entre territoires avec une situation de base en fait qui est très hétérogène. Également, comme vous l'avez noté, une embauche qui reste encore élevée et des prévisions qui sont, qui reste positive, mais en baisse par rapport aux autres années, avec une légère baisse des projets, mais qui s'accompagne par une baisse des projets difficiles. Et les difficultés se concentrent sur trois secteurs : santé, construction, et industrie. Et on note aussi que cette information grande que 42 % des demandeurs d'emploi ont des freins à l'emploi auxquels France travail tente d'y répondre. Je vais donc commencer par une première question de Cyril : les métiers de l'action sociale ne sont pas classés en tension par la région Auvergne-Rhône-Alpes, est-ce qu'ils sont donc non prioritaires dans les financement de formation ? Pourquoi ? 

JAD : Alors les métiers de l'action sociale, vous les avez eus, je me suis permis de remonter d'une diapo, sont bien déclaré comme étant des métiers avec des difficultés de recrutement par les employeurs. Là, on est sur les employeurs privés, que ça soit associatifs ou entreprises, mais ils sont bien déclarés avec des difficultés de recrutement. Ensuite, concernant la priorisation sur la question des formations, France travail va porter cette année ce qu'on appelle le plan d'investissement dans les compétences, qui nous permet d'agir aussi sur l'achat de formations spécifiques, et donc on accompagnera aussi les métiers de l'action sociale, en lien avec le Conseil régional. Donc, après ça dépendra aussi du type de métier, on a une déclinaison précise par type de métier, et on a peut-être un petit peu moins de tension sur les animateurs, un peu plus sur les éducateurs, beaucoup plus sur le champ de la petite enfance par exemple. 

Animateur : Merci pour votre réponse. Une nouvelle question par rapport au chiffre du chômage, qui ont été maintenu à des taux raisonnables grâce à la formation professionnelle pour adultes. L'internaute parle notamment de l'action Impulsion qui a fonctionné sur Loire Sud mais qui n'a pas apparemment connu d'action de formation similaire à ce jour. Il pose donc la question : quel avenir pour la formation professionnelle pour adultes en Auvergne-Rhône-Alpes et notamment en ce qui concerne avant l'insertion pour les salariés, plus précisément pour les personnes que nous accompagnons.

JAD : Merci de la question, qui peut-être dépasse un peu la question de la conjoncture qui était dans nos échanges aujourd'hui. Je ne reviendrai pas de manière particulière sur Impulsion et notamment dans le Loire Sud, même si c'est un dispositif qu'on a porté à France travail, qui était très intéressant. Ce que je pourrais dire plutôt d'un point de vue un peu macro pour notre réunion d'aujourd'hui, c'est qu’avec, je disais à l'instant comme on va porter à France Travail le plan d'investissement dans les compétences, la Préfète de région est intervenue il y a quelques jours aussi pour indiquer qu'il y aurait 98,5 million d'euros, qui seront, qui alimenteront en plus de ce que fait France travail, et de ce que fait le conseil régional cette année sur la formation des demandeurs d'emploi. Donc effectivement il y a une enveloppe qui est importante, qui est beaucoup moins importante qu’on a pu la connaître précédemment, mais parce qu'on a eu des années très fortes. Mais une enveloppe importante, qui sera très orientée aussi sur les reprises d'emploi après formation, donc avec une orientation voilà qui peut toucher de la préqualification, mais qui va toucher aussi de la formation qualifiante pour pouvoir reprendre un emploi après formation. 

Animateur : Merci. Question d'Annabelle maintenant, toujours pour vous, pouvez-vous expliquer le frein sur l'accompagnement global. De quoi s'agit-il ? 

JAD : Généralement quand on le cite sur l'accompagnement global, ce sont des personnes qui vont avoir plusieurs freins à l'emploi. Ce sont plusieurs freins sociaux à l'emploi et donc on cite « accompagnement global », c'est parce qu'en fait il faut non pas seulement être en train de traiter la question du transport, ou la question de la mobilité, ou la question de la santé, mais qui va prendre en compte plusieurs problématique sociales, sans qu'il y en ait une qui domine. Parce qu'en fait, c'est quelqu'un qui va avoir parfois un problème de logement, qui habite chez son voisin, et cetera et qui n’a pas son permis, et cetera. Donc, à ce moment-là, il faut prendre globalement la personne en charge. 

Animateur : Merci, je me permets maintenant de rouvrir la salve de questions à tous. Et on va passer directement sur cette salve de questions. J'ai une première question notamment pour l'Insee sur le secteur agricole et agroalimentaire, peut-être d'ailleurs pour la Banque de France aussi. Le secteur agricole et agroalimentaire n'a pas été cité pourquoi ? Et si peut-être on avait des informations là-dessus ?

JH : D'abord, avant de répondre à la question, je voulais juste apporter une précision en réaction à ce que j'ai entendu il y a quelques instants. C'est qu’en ce qui concerne les indicateurs que j'ai commenté tout à l'heure, ce sont des indicateurs qui reposent sur la notion de volume global d'emploi, et que les évolutions sont de fait des évolutions de création nette d'emploi, c'est-à-dire qu’il y a des emplois nouveaux, mais il y a aussi des emplois qui peuvent disparaitre ou avoir été détruits du fait de difficultés économique d'entreprise et cetera. Donc les évolutions que j'ai commentées, c'est le résultat de la combinaison de ces deux phénomènes : emplois nouveaux, totalement nouveaux, et disparition peut-être conjoncturelle d'emplois particuliers. Donc ça, c'est important parce que je ne commentais pas que les emplois purement nouveaux. J'apporte cette précision. Alors j'en viens à la question qui a été posée, donc l'emploi agricole traditionnellement ne fait pas partie des séries qu'on commente habituellement. Notamment parce qu'il y a beaucoup d'emplois non salarié dans l'emploi agricole. Ceci dit tout à l'heure, je commentais l'industrie d'une manière générale, et il y a bien sûr l'industrie agroalimentaire, et cette composante de l'industrie régionale se porte plutôt bien actuellement. Donc voilà ce que je peux dire, et par rapport à l'évolution globale en 2023 de l'emploi industriel, qui est de l'ordre de 1,2 %, globalement l'industrie agroalimentaire est plutôt au-dessus de la moyenne. 

KWW : Même combat à la Banque de France. Sur le prisme, effectivement, on ne suit pas le secteur agricole bien sûr, on suit l'industrie agroalimentaire. 

Animateur : Merci à vous, une autre question de nouveau pour Jacques Alex : y a-t-il des différences sur la tension entre la région et le niveau départemental. Et aussi, comme exemple, notamment la restauration est-elle considérée comme un métier en tension en Ardèche ? 

JAD : Alors, il y a effectivement des différences qui peuvent être importantes d'un territoire à l'autre. Il y a plusieurs raisons, d'une part, il y a la question saisonnière, et donc la restauration, pour répondre, en Ardèche on a eu des niveaux de tension, alors je répète on n'est pas sûr de la tension, ce que je vous ai présenté ce sont les anticipations des difficultés des entreprises pour être très précis. Donc on a eu, et on a encore, sud Drôme notamment et en Ardèche, des anticipations de difficulté de recrutement. Après effectivement, d'un territoire à l'autre, d'un département à l'autre, et je vous renverrai plutôt pour rentrer dans les détails, vous avez tout ce qui est dans l'enquête de besoins de main d'œuvre, qui est accessible jusqu'au niveau bassin d'emploi. C'est-à-dire qu’il y a aussi, on a aussi des différences d'un bassin d'emploi à l'autre et pas uniquement départementalement. 

Animateur : Une autre question toujours pour vous, les métiers de l'action sociale sont pris en compte seulement dans le secteur privé. Cette compétence est largement portée par les collectivités territoriales. Du coup, se demandait : est-ce que ça modifie fortement (ou pas) les chiffres sur les difficultés de recrutement ?

JAD : Alors effectivement, l'enquête besoins en main d'œuvre s'adresse à des entreprises ou des établissement qui d'emploi salariés, et donc a priori pas des collectivités territoriales. Je n’ai pas d'éléments d'analyse précis sur les emplois des collectivités territoriales, notamment ceux des fonctionnaires territoriaux. Ce dont on sait c'est que nos chiffres prennent en compte le milieu associatif, qui est souvent un gros délégataire disons un secteur de délégation important des collectivités territoriales, donc oui je peux dire que d’une manière ou d'une autre, de manière caractéristique, ça prend en compte aussi l'impact des collectivités territoriales.

Animateur : Merci n’hésitez pas à poser des questions également sur l'économie et sur l'emploi. Et je continue avec une autre question plus sur le PIC. Est-ce que les prépas apprentissage entrent toujours dedans.

JAD : Alors pardon, mais là on rentre dans des éléments assez techniques. Tout à l'heure, j'aurais peut-être dû insister sur le terme que j'utilisais. C'est qu'on va porter le PRIC, le plan régional d'investissement dans les compétences, et pour ce qui est de prépa apprentissage, c'est un dispositif qui a été pris en charge par le national. Je n'ai pas les réponses aujourd'hui de ce que le national prend en charge dans le cadre du PIC. Voilà donc, ça c'est pas pris en charge au niveau régional comme auparavant. 

Animateur : Merci à vous, comme il est midi et que nous avons encore une question, peut-être un peu plus, je vous propose pour ceux qui le peuvent, de prolonger encore 5 minutes les échanges de questions, et je tiens à remercier, en tout cas, tous les participants, et vous informe que ce webinaire est disponible dans quelques jours en replay. Il vous sera envoyé directement par mail. Le support de présentation est d’ores et déjà téléchargeable, à droite de votre écran, avec l'ensemble des ressources de la conjoncture pour aller plus loin, et les liens notamment vers l'Observatoire de la conjoncture, les synthèses, l’Observatoire de France travail et les ressources de Banque de France, ainsi que de l’Insee. Donc, n'hésitez pas à le télécharger, et je continue ma salve de question : est-ce que le travail dissimulé peut avoir des impacts sensibles ? Je demanderais peut-être de préciser. Je pense que c'est plus sur l'économie.

JH : Bon la question manque peut-être un petit peu de clarté, qu'est-ce que veut dire l'adjectif sensible dans le cas. Enfin l'économie informelle peut contribuer et contribue, on en est même certain, à l'augmentation du produit intérieur brut. D'ailleurs, on a même des collègues comptables nationaux dans d'autres pays, notamment en Italie, qui intègre ce volet de l'économie dans le calcul du produit intérieur brut. Donc les statisticiens, les économistes, les macro-économistes ne nient pas l'existence de ce phénomène globalement. Ceci-dit, il faut être capable de l'évaluer de manière adaptée aussi, et donc il faut avoir un système d'information qui soit en mesure d'apporter une estimation du poids de l'économie informelle dans l'économie nationale…

KWW : …Qui par définition est mal documenté puisque c'est une économie informelle.

Animateur : Merci. Quelles solutions sont envisagées pour la reconversion des adultes hors cadre de l'alternance ? Je pense que c'est encore pour vous.

JAD : Alors on a toute une palette, mais j'allais dire, je n’ai pas de palette adulte, c'est une palette pour tous les demandeurs d'emploi qui s'inscrivent chez nous. Sur la question de la reconversion, qui est une question importante, parce qu’effectivement on a une partie tout à l'heure quand je parlais de la santé, des freins santé, on a une partie des demandeurs d'emploi et notamment les plus âgés on va dire, qui viennent suite à une problématique de santé. « J'étais dans le transport, je ne peux plus conduire un camion, qu'est-ce que je vais faire ensuite ? » Là-dessus, on a effectivement, j'en parlais, de la formation, mais au-delà de la formation ce qu'il faut, ce qui est important c'est découvrir des nouveaux métiers. C'est le premier élément : moi quand j'ai travaillé 30 ans dans - comme je reprends mon exemple de conducteur routier, on a la semaine des métiers du transport, donc c'est pour ça que je suis un peu influencé par ça, en ce moment - quand j'ai travaillé 30 ans dans le transport, effectivement j'ai pas d'idée, je ne sais pas que je peux peut-être travailler dans le service à la personne, par exemple, que je peux travailler sur de l'appui aux entreprises, dont je parlais tout à l'heure. Donc voilà notre premier élément, c'est de pouvoir faire découvrir, et je vais vous dire je fais un petit appel aussi là aux uns et aux autres, je suis à peu près persuadé que le premier élément pour découvrir, c'est d'aller dans les entreprises, et de voir les métiers dans les entreprises. Donc c'est déjà le premier élément, c'est ce qu'on appelle nous l'immersion en entreprise, l'expérientiel. Et l'expérientiel c'est exactement ça, et c'est comme ça qu'on arrive à provoquer des volontés d'aller ensuite vers un autre métier. Et après on adapte, on a toute une palette d'outils, on a des forum, on a des choses, des exercices à faire, des choses comme ça, pour savoir si j'ai les compétences et cetera. Mais vraiment si je peux avoir un message c'est : engageons-nous sur aller découvrir des métiers, et après on accompagne, on forme.

Animateur : Merci, on va pouvoir clôturer. Je vais juste avant poser à la dernière question qui nous est posé : est-ce que les publics et les entreprises d'insertion sont intégrés à ces chiffres ?

JAD : Oui, donc si ça me concerne moi, oui puisque de toute façon elles sont logiquement, sauf cas spécifiques, ce sont des associations ou des entreprises d'insertion. Disons donc elles répondent comme moi et donc comme tout le monde à nos enquêtes, et elles sont dans nos chiffres.

Animateur : Merci beaucoup, merci à nos différents intervenants, il est maintenant l'heure de conclure ce webinaire. Un petit mot auparavant, le format sera reconduit au 2e semestre 2024, et dans un objectif d'amélioration continue, je vous invite à remplir le questionnaire de satisfaction qui vous sera envoyé par mail pour noter vos impressions, vos éventuelles remarques d'amélioration. Nous les prendrons bien évidemment en compte pour améliorer, et pour vous proposer un format encore plus satisfaisant pour vous. Je vous souhaite donc une bonne journée et je termine ce live. Au revoir.