Quelles dispositions des aides Agefiph en 2025 ?
Confrontée à une conjoncture financière 2024 marquée par une évolution des ressources moins importante que prévu, couplée à une demande croissante pour ses aides et services, l’Agefiph a dû procéder à des ajustements dans son offre dès le mois de juin.
Ces ajustements se poursuivront pour la plupart en 2025, et de nouvelles dispositions nationales et régionales ont également été portées à la connaissance des acteurs de l'emploi, de l'insertion et de la formation par la délégation Auvergne-Rhône-Alpes.
Les dispositions 2025 de l'Agefiph
L'Agefiph avait ajusté son offre et ses actions dans le cadre de sa stratégie générale, pour se recentrer sur les besoins de compensation et d'accompagnement des acteurs.
En 2025, les ressources prévues devraient être similaires à celles de 2024, alors que la demande pour les aides et les services devrait rester élevée.
Dans ce contexte, l'Agefiph réaffirme ses priorités stratégiques pour la période 2023-2027 et accélère leur mise en œuvre. Elle continue de se positionner en acteur principal pour répondre aux besoins de compensation et pour accompagner les parties prenantes, notamment les entreprises.
Cela implique des ajustements conjoncturels et structurels, guidés par la volonté de :
- s’inscrire dans une dynamique de complémentarité avec les dispositifs des acteurs de « droit commun » et leurs évolutions actuelles
- soutenir les acteurs dans la construction d'un monde du travail toujours plus inclusif, malgré la réduction de certains de nos engagements financiers.
Quelles aides sont concernées ?
Les décisions prises concernent les aides, les services et les cofinancements proposés aux partenaires.
Les dispositions mises en œuvre à compter du 1er août 2024 sont prolongées pour :
L’aide à la création ou à la reprise d’activité
Le montant de l’aide reste fixé à 3 000 €, à condition que le projet de création soit d'un montant minimum de 7 500 €.
À noter : un créateur ayant lancé son entreprise peut bénéficier, à tout moment, d’une aide à l’adaptation des situations de travail (AST), indépendamment de l’attribution d’une aide à la création d’entreprise au moment de la création, selon ses besoins de compensation.
Les aides à l’alternance
Le montant des aides à la conclusion de contrats d’apprentissage et/ou de professionnalisation est limité à un plafond de 3 000 €.
Des ajustements potentiels de ces aides pourront être envisagés suite à une réflexion qui sera menée au premier semestre 2025. Seront prises en compte : les mesures prises par l'État concernant l’apprentissage et le soutien à la formation en alternance.
Il est important de souligner que ces aides ne se substituent pas à l'aide à l'adaptation des situations de travail (AST), qui peut être mobilisée en complément.
Les aides à la recherche et à la mise en œuvre de solutions pour le maintien dans l’emploi.
La suspension de ces aides sera prolongée pour toute l’année 2025.
Pour rappel, cette aide se divise en deux volets, visant à financer les frais liés à :
- Volet 1 : la recherche de solutions de maintien dans l’emploi (temps de concertation, réunions, évaluations, etc.).
- Volet 2 : la mise en œuvre des solutions de maintien dans l’emploi (maintien du salaire en attendant la livraison de matériel compensatoire ou pour soutenir une reprise d’activité difficile, en cofinançant la solution afin de compenser la perte ponctuelle de productivité).
Il est également rappelé qu’une aide à l’accueil, à l’intégration et à l’évolution professionnelle des personnes en situation de handicap peut être mobilisée dans le cadre d’un maintien dans l’emploi. Elle est destinée à faciliter l’accompagnement lors de l’intégration dans un nouveau poste ou suite à une évolution du poste de travail ou des conditions d’exercice de l’activité du salarié.
Aide à l’adaptation des situations de travail (AST)
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, il est de nouveau possible de prendre en charge l'intégralité de la compensation du handicap (100% des coûts d'aménagement de poste) dans le cadre de l’aide à l’adaptation des situations de travail (AST).
Contexte budgétaire 2025 : ajustement des dispositifs d'accompagnement
Dans le cadre des contraintes budgétaires pour 2025, l’Agefiph a décidé de limiter ses engagements sur deux dispositifs clés, en attendant les résultats des évaluations en cours :
Accompagnement à la création ou la reprise d'entreprise
Les prestataires financés par l’Agefiph doivent intervenir uniquement en complément des dispositifs régionaux existants, souvent financés par les conseils régionaux. Quatre délégations s’appuient d’ailleurs sur ces dispositifs de droit commun pour l’accompagnement des créateurs en situation de handicap. Cette stratégie, visant à prioriser les dispositifs de droit commun, a pour objectif de limiter les engagements de l’Agefiph dans toutes les régions, y compris celles où aucun dispositif spécifique n’est disponible.
L’évaluation des dispositifs de création et de reprise d’entreprise proposés par l’Agefiph éclairera les orientations à adopter à moyen terme.
Inclu'Pro formation
Le contexte budgétaire actuel impose une limitation des engagements pour le dispositif Inclu'Pro formation en 2025. Les décisions seront différenciées en fonction des offres disponibles sur chaque territoire, afin de répondre aux besoins spécifiques de chaque région. Pour la région Auvergne-Rhône-Alpes ce dispositif ne sera plus proposé en 2025.
Mobilisation de l'APEPH en 2025
L’aide au parcours vers l'emploi des personnes handicapées (APEPH) pourra également être mobilisée en 2025, mais dans un cadre budgétaire plus restreint qu’en 2024. Désormais, tous les demandeurs d’emploi en situation de handicap ont un accès direct aux dispositifs d’aide proposés par France Travail. Cependant, l’Agefiph souhaite maintenir temporairement cette aide pour permettre à France Travail de développer une offre alternative, capable de couvrir en partie les besoins actuellement pris en charge par l’APEPH, mais non couverts par les dispositifs existants.
Arrêt des financements ou cofinancements des coûts pédagogiques de formation pour les salariés
Les politiques de formation évoluent vers une approche de plus en plus inclusive, avec un accent particulier sur l’accompagnement des acteurs de la formation par les ressources handicap formation (RHF). Cette évolution vise à renforcer l'accessibilité de l’appareil de formation professionnelle aux personnes en situation de handicap, un enjeu désormais pris en compte dans les appels d'offres des principaux financeurs de la formation professionnelle, tels que France Travail et les Régions.
Dans ce contexte, et en raison d'un recentrage stratégique des actions de l’Agefiph sur son cœur de métier (compensation et accompagnement des acteurs), l'Agefiph a décidé de suspendre les financements ou cofinancements des coûts pédagogiques pour les actions de formation (mise à niveau, préqualifiantes, qualifiantes, certifiantes, diplômantes) à destination des demandeurs d’emploi (depuis juin 2024).
De manière similaire, cette réorientation impacte également la formation des salariés. L’Agefiph met fin, à compter du 1ᵉʳ janvier 2025, au financement ou au cofinancement des coûts pédagogiques des actions de formation pour les salariés, qu’il s’agisse de demandes individuelles ou de partenariats avec certains acteurs de la formation.
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