Quel devenir pour les prépas-apprentissage ?

Dispositif mis en place dans le cadre du plan d’investissement des compétences (PIC) en 2019, cinq ans après, où en sommes-nous avec les prépas-apprentissage ?

Publié le 27 janvier 2025

Les réductions budgétaires annoncées par le gouvernement ont mis fin à l’expérimentation pour 2025. Il semblerait que le nombre d’inscrits soit en forte baisse ces dernières années. Les acteurs de terrain s’interrogent sur les causes de cette baisse : sont-elles conjoncturelles ou structurelles ?

Un bilan qualitatif des prépas-apprentissage

Une enquête du CEREQ publiée en novembre 2024 présente un bilan qualitatif du dispositif.

Entre 2019 et 2022, on dénombrait près de 61 000 bénéficiaires de ce dispositif, âgés de 16 à 29 ans (sans limitation pour les travailleurs handicapés). 43% des bénéficiaires ont pu signer un contrat d’apprentissage par la suite.

Le dispositif a été un vrai moteur pour mettre les jeunes en relation avec les entreprises grâce au CFA. Ils ont pu apporter un appui administratif et financier aux entreprises pour le repérage de nouveaux candidats ; et ont eu un rôle d'intermédiation entre l’offre et la demande d’emploi.

144 projets ont été menés entre 2019 et 2021 portés par des organismes de formation ou d’insertion, des CFA publics et privés, des entreprises, des consulaires (CMA).

L’objectif des prépas apprentissage

L’enquête a révélé 2 types de prépas-apprentissage.

Les prépas généralistes

Elles proposent un accompagnement global d'une durée de 3 mois à un an. Elles permettent de découvrir des métiers, de définir un projet professionnel et de développer des compétences transversales. Leur objectif principal : préparer les jeunes à entrer dans l’apprentissage de manière générale ou dans d’autres parcours de remobilisation, en s’appuyant sur des immersions en entreprise et un suivi personnalisé.

Les prépas sectorielles

Elles proposent des parcours de moins de deux mois, spécifiques à un secteur professionnel comme l’industrie, le bâtiment ou les métiers de bouche courts. Leurs objectifs : développer l’apprentissage, souvent au sein du CFA, et faciliter les recrutements dans ces domaines.

Les différents acteurs

De nombreux acteurs sont identifiés pour mettre en œuvre les prépas-apprentissage.

Les principaux sont :

Les CFA.
Les structures d’insertion.
Les Missions locales.
Les entreprises.
Les collectivités.

Le problème se pose pour la coordination des actions qui n’est pas toujours très claire.

D’autres dispositifs d’insertion, comme le contrat d'engagement jeune (CEJ) ou les écoles de la 2ᵉ chance, ont pu apparaitre et limiter l’efficacité de la prépa-apprentissage, voire le concurrencer.

Le rôle des Chambre de Métiers et de l'Artisanat (CMA)

L’importance de la prépa-apprentissage dépasse largement le cadre de l’insertion professionnelle des jeunes. Elle représente un outil majeur d’inclusion sociale qui permet à des milliers d’individus de sortir de la précarité

Le président de CMA France

Quelques chiffres

24 000

C’est le nombre de jeunes en situation de précarité d’emploi qui ont bénéficié de ce dispositif.

70%

C'est le pourcentage de jeunes ayant décroché un contrat d’apprentissage.

30%

C'est le pourcentage de jeunes ayant trouvé un emploi ou ayant suivi une formation.

Le rôle des Missions locales

Elles ont aussi joué un rôle important en touchant des jeunes éloignés de l’emploi. Le jeune inscrit en prépa-apprentissage a pu bénéficier d’une rémunération variable en fonction de son âge allant de 200 à 500 euros, ce qui a permis de limiter les effets de concurrence avec d’autres dispositifs financés.

À ce jour, tous les acteurs sont dans l’attente de savoir si un nouveau dispositif va voir le jour pour répondre au besoin du public le plus éloigné de l’emploi.