Étude comparative internationale sur l'apprentissage : quels constats ?
Le ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique a publié en juillet 2024, l'étude comparative "Gouvernance, financement et adaptabilité de la formation professionnelle et de l'apprentissage". Cette étude explore et met en perspective le système de financement de l'apprentissage en Allemagne, Suisse, Pays-Bas et Danemark avec le système français.
Depuis la loi Avenir professionnel de 2018, les dépenses en matière de formation professionnelle, notamment avec le Compte personnel de formation (CPF) et celles de l'apprentissage ont atteint des niveaux élevés.
On compte ainsi une dépense globale pour la formation professionnelle de 21,8 Md euros dont 17 Md consacrés à l'apprentissage. Dans ce contexte, le ministère de l'Économie a commandé cette étude comparative pour interroger et les éclairer sur :
- les différences et similitudes de ces systèmes en termes de structures de gouvernance
- de financements
- et d'adaptation aux besoins du marché du travail.
Les systèmes d'apprentissage
L'Allemagne avec 1,3 millions d'apprentis en 2023, propose un système combinant la formation en entreprise et en école professionnelle (1 à 2 jours de cours théoriques par semaine), comme en Suisse ou 70% des jeunes se retrouvent dans ce même système.
Les danois proposent un système plus "flexible", avec la possibilité de suivre des programmes qui combinent cours théoriques et apprentissage pratique ; ce système est intégré dans un cadre plus global de l'éducation continue, et permet ainsi des "allers-retours" à tout moment du parcours.
C'est également le cas aux Pays-Bas où ce même système est proposé, et permet aux apprentis de poursuivre des études supérieures par la suite.
Ces fonctionnements sont très fortement basés sur des partenariats entre le gouvernement, les associations professionnelles et les entreprises et sont basés sur les besoins industriels.
Le financement du système d'apprentissage
Là encore, l'Allemagne et la Suisse ont des similitudes, notamment l'investissement très important des entreprises : 24 Md € sont supportés par les entreprises allemandes dans la formation des apprentis ; pour la Suisse, c'est 5,4 Mds € par an, soit 2 fois plus que la participation de l'État.
Le Danemark et les Pays-Bas pour leur part, c'est l'État qui finance plus largement la formation professionnelle, les entreprises proposant leur contribution à travers la mise à disposition des stages pratiques.
Adéquation des systèmes et exigences du marché
L'Allemagne et la Suisse par leur système de financement principalement par les entreprises, ont des taux importants d'insertion de leurs apprentis (87% en Allemagne, et 80% en Suisse).
Les taux du Danemark (70%), et des Pays-Bas (75%) sont moindres, mais leur système de formation orienté vers l'amélioration des compétences continue, permet de meilleures transitions vers d'autres secteurs.
Étude comparative internationale sur l'apprentissage et la formation professionnelle
Direction générale du Trésor - Juillet 2024
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