Les PSAD
Les PSAD (plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs) sont des dispositifs de coordination de l’ensemble des acteurs qui interviennent sur le repérage, l’accompagnement et le suivi des jeunes sur un territoire donné. Un Comité Technique Opérationnel (CTO) de la PSAD se réunit, a minima, une fois par mois.
Les objectifs des PSAD
Elles sont au nombre de 42 en Auvergne-Rhône-Alpes, coanimées par un directeur de CIO et de Mission locale, sous l’autorité du Conseil Régional.
Elles ont comme objectif :
- d'affiner le repérage des jeunes en collaboration avec les établissements publics et privés du secteur
- d'identifier les besoins et attentes des jeunes
- de prendre contact avec les jeunes pour leur proposer rapidement des solutions adaptées
- de constituer un réseau partenarial solide et diversifié en mobilisant et en optimisant les ressources et les dispositifs existant sur le territoire de la PSAD (réseaux FOQUALE, MLDS, coordonnateurs IEJ, acteurs du SPRO, réseau associatif)
- d'assurer un suivi régulier de l'accompagnement du jeunes
- d'effectuer un bilan d'activité de la plateforme PSAD.
Le cadre de référence
Il a pour objectif de préciser les modalités de fonctionnement des PSAD en Auvergne-Rhône-Alpes et de permettre une harmonisation des pratiques tout en respectant les spécificités des territoires. Consulter le guide des PSAD.
Un binôme responsable de la PSAD : pour l'Éducation nationale, c'est le directeur de CIO et, pour le volet emploi insertion, le directeur de la Mission locale.
Pour retrouver les structures sur la région Auvergne-Rhône-Alpes
Le cercle des acteurs pourra être élargi à des acteurs de l'emploi comme Pôle emploi, l’AFPA, l'Épide, l'École de la 2e chance (E2C) ou des acteurs de la santé, du social, de la justice …
La prise en charge des jeunes
La gestion des dossiers en 4 étapes :
- Repérage des décrocheurs et traitement de la liste des décrocheurs Depuis janvier 2022, les PSAD reçoivent les listes des jeunes en situation de décrochage remontées par le Système Interministériel d'Échange d’Informations (SIEI) au fil de l’eau, cela leur permet de gérer les situations plus rapidement. Les jeunes peuvent aussi être repérés directement par le CIO ou la Mission locale.
- Préparation de la prise de contact (synthèse du dossier) Un travail important de vérification des informations obtenues sur les listes est fait en amont de la prise de contact avec le jeune. Il convient de vérifier si le jeune est toujours "sans solution" ou si il a trouvé un apprentissage, une formation ou un emploi.
- Prise de contact avec le jeune et proposition de solutions adaptées C'est une étape importante pour créer une relation personnalisée avec le jeune afin de lui proposer une solution adaptée à ses attentes et besoins. Il est indispensable que les professionnels puissent avoir accès aux solutions proposées sur les différents territoires.
- Suivi du jeune Définition d'un plan d'action avec le jeune et possibilité de l'aider à lever les freins possibles. S'assurer en aval de l'accompagnement de l'avancée de son projet.
10 minutes pour tout comprendre sur les PSAD
Écoutez ce podcast produit par Via Compétences
[Extrait de la chanson We don’t need no education des Pink Floyd]
Animateur - No education, no education, c'est vite dit, et certainement pas l’avis des PSAD ou P.S.A.D, ou encore les plateformes de suivi et d'appui aux décrocheurs, objet de ce nouveau podcast de Via Compétences.
[fin de l’extrait]
Bonjour, je suis Jérôme, et pour tout savoir des PSAD, les plateformes de suivi et d'appui aux décrocheurs, j'ai le plaisir d'accueillir Cécile MOUZAT du CIO, le Centre d'Information et d'Orientation de Brioude, en Haute-Loire. Bonjour Cécile.
Cécile MOUZAT - Bonjour Jérôme
Animateur - Et Didier CAVAROT de la mission locale de Brioude, toujours en Haute-Loire. Bonjour Didier.
Didier CAVAROT - Bonjour Jérôme.
Animateur - Alors, pour commencer, vous êtes tous les deux les co-animateurs de la PSAD, de Brioude ; mais qu'est-ce qu'une plateforme de suivi et d'appui aux décrocheurs ?
Cécile MOUZAT – Alors, il s'agit d'une plateforme qui permet la coordination des acteurs locaux de l'orientation et de l'insertion des jeunes pour apporter une réponse personnalisée et rapide à chaque jeune de 16 ans sans diplôme et sans solution. Donc pour résumer on peut dire qu'il s'agit d'étudier, entre structures, des situations de jeunes décrochés pour trouver la meilleure solution pour eux.
Animateur - A retenir dès à présent, une PSAD n'est pas une structure juridique mais bien un dispositif de coordination. Il faut peut-être aussi rappeler que les PSAD s'inscrivent dans un contexte plus large, avec la mise en place de l'obligation de formation des jeunes de 16 à 18 ans depuis le 1er septembre 2020. Et pour le rappel du contexte, c'est Didier.
Didier CAVAROT - Tout à fait. La mesure pour les 16-18 ans a été annoncée par le Président de la République lors du lancement de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté en septembre 2018. Donc elle est entrée en vigueur avec la loi du 26 juillet 2019 qui s'appelle "Pour une école de confiance". Donc l'obligation de formation, c'est le prolongement jusqu'à 18 ans de l'obligation de l'instruction dès trois ans, et ça marque une nouvelle étape dans la lutte contre le décrochage scolaire. Cela va au-delà du droit au retour à la formation ou aux droits à la formation professionnelle, parce qu'elle inclut d'autres situations possibles comme l'emploi, le service civique ou l'engagement du jeune dans un dispositif d'accompagnement ou d'insertion professionnelle. On peut dire que cette obligation de formation, c'est plutôt une obligation de solutions puisqu’il n’est pas seulement question de formation à proprement parler.
Animateur - Et alors Cécile, comment fonctionne la PSAD ?
Cécile MOUZAT - Alors en fait, ce qui fait la force de la PSAD c'est qu'elle est multi partenariale, donc elle implique à la fois des personnes de l'éducation nationale (comme avec les personnels des CIO) ainsi que les personnes du champ de l'insertion avec les missions locales, et on va aussi retrouver des partenaires sociaux, la Région ou encore la PJJ. Notre objectif en fait, c'est vraiment de repérer et d'accompagner les jeunes qui sont sans solution.
Animateur - Qui retrouve-t-on plus précisément autour de cette table, autour de cette plateforme ?
Cécile MOUZAT - Alors il y a déjà toutes les personnes que nous venons de citer, et puis on va aussi trouver les représentants des établissements publics, les représentants des établissements privés, que ce soit de l'éducation nationale ou de l'agriculture, on va aussi trouver la mission de lutte contre le décrochage scolaire, la PJJ, la Région, les services sociaux et certains organismes de formation.
Animateur - Une mission cruciale des PSAD, c'est le repérage des décrocheurs.
[Extrait de la chanson Ma direction, de Sexion d'assaut]
Animateur – Cécile, comment vous repérez les décrocheurs ?
Cécile MOUZAT - Alors il y a deux façons de repérer des décrocheurs, on a le repérage au fil de l'eau, c'est à dire que dès qu'un jeune est en voie de décrochage et qui pousse la porte soit de la mission locale, soit du CIO, ou alors qu'il se signale dans son établissement scolaire ou dans son CFA, on doit faire un signalement sur une application qui est dédiée. Donc là on prévient le jeune et sa famille qui va y avoir une prise en charge de ce jeune pour lui proposer une solution. Suite à ces signalements, tous les mois la cellule de veille éducative va se réunir, et c'est elle qui va statuer sur le devenir du jeune, en fonction de ce qui a été préconisé lors d'entretiens préalables par la mission locale et le CIO. Ça, c'est vraiment une structure de repérage au fil de l'eau. En parallèle de ça, il existe un système national, qui est le système interministériel d'échanges d'informations : c'est un croisement de listes où on repère les jeunes qui étaient scolarisés l'année d'avant, ou les trois mois avant, et qui ne le sont plus maintenant. Et à partir de ces listes, on va faire un gros travail de vérification avec la mission locale et puis aussi en lien avec nos partenaires comme les établissements scolaires, puisqu’on va vérifier la situation des jeunes. Donc on fait beaucoup de phoning avec la mission locale, et donc on appelle pour voir ce que fait réellement le jeune. Là, on va dire que la majorité de ces jeunes sont souvent déjà en solutions, beaucoup notamment en apprentissage, et puis ceux qui ne sont pas en solution, qui sont chez eux, eh bien on les contacte, on leur propose des rendez-vous pour voir ce qui peut être proposé. Et ensuite, ils basculent dans le système de la cellule de veille éducative, puisqu'il va y avoir un suivi qui va être mise en place pour ces jeunes tous les mois, pour voir où est-ce qu'ils en sont de leurs démarches. Ce n’est vraiment pas quelque chose qui est ponctuel, c'est quelque chose qui va durer sur l'année scolaire quasiment, ou on les suit très régulièrement.
[Extrait de film "Yannis tu cherches quoi la ? Tu veux te faire exclure direct dès le début de l'année c'est ça ? Mais je te préviens moi je vais pas te lâcher, là tu es sur une mauvaise pente et c'est trop dommage parce que moi je sais que tu vaux mieux que ça."
"Et si je valais pas mieux que ça ?»]
Animateur - Le repérage, la première mission des PSAD, l'accompagnement, la deuxième mission des PSAD, alors quels types d'accompagnement vous proposez aux décrocheurs, Didier ?
Didier CAVAROT - Alors un accompagnement franc, déjà on va essayer de répondre de manière la plus cohérente, la plus logique, en fonction de la demande du jeune et de sa famille. Ça peut être un retour ou un maintien en scolarité le temps d'une fin d'année scolaire, ça peut être une réorientation, là on voit ça en CVE, mais ça peut être aussi un accompagnement individuel mission locale et avec des propositions de rentrer dans des dispositifs spécifiques missions locales qui peuvent être le PACEA, la garantie jeunes, le Cap Alternance, ou pourquoi pas l'accès aussi, l'accès direct à l'emploi ou pourquoi pas les services civiques.
Animateur - CVE, la Cellule de Veille Éducative, alors combien de jeunes vous contactez et combien de jeunes vous avez entre guillemets « placé », c'est à dire à combien de jeunes vous avez proposé une solution ?
Cécile MOUZAT - Dans le cadre du système interministériel d'échange d'informations, cette année sur le bassin de Brioude, on a contacté à peu près 150 jeunes, et la plupart étaient déjà en fait en solution. Donc ensuite, dans le cadre aussi de la CVE, on a suivi 44 jeunes, et sur ces 44, il y en a beaucoup qu'on a pu ramener vers une scolarité (donc pour la rentrée qui vient de se faire là). Il y en a qui ont été accompagnés aussi par leur établissement scolaire et maintenu en scolarité, et puis il y a eu des prises en charge aussi par la mission locale. Il y en a qui ont pu signer des contrats d'apprentissage, voilà. Et après il reste quelques jeunes qui peuvent être en attente encore de solutions, et qu'on va continuer à accompagner cette année.
Animateur - Et pour bien comprendre, c'est que c'est un système informatique, qu'on est en entonnoir, qu'on vous donne des listes importantes de jeunes dont on pense qu'ils n'ont pas de solutions. Mais en fait ils sont déjà inscrits quelque part, et c'est grâce au travail de phoning que vous allez vous rendre compte que ce jeune a une solution, mais que malgré cet écrémage, il reste quand même quelques jeunes sans solutions, et à qui vous allez proposer un accompagnement. Ce podcast de Via Compétences s'adresse aussi aux organismes de formation alors quelle peut être la place d'un organisme de formation dans le fonctionnement d'une PSAD ?
Cécile MOUZAT - Il y a un petit peu comme tous les autres organismes, c'est un rôle de repérage en fait dans un premier temps, un rôle de solutions, et puis aussi un rôle de prévention du décrochage, puisque l'objectif malgré tout serait qu'il n’y ait plus de décrocheurs et qu'on ait plus besoin de parler des PSAD.
Animateur - Et pour terminer ce podcast une petite conclusion ?
Didier CAVAROT - La conclusion, c'est on va forcément se poser la question de savoir si c'est une réussite, s'il y a des échecs. Qu'est-ce qu'une réussite ? C'est ça la question, si le jeune est déjà reçu une première fois, c'est qu'il a accepté d'être reçu parce qu'on n'a pas été le rechercher de force, donc c'est déjà une réussite. Une autre conclusion, là on va parler de notre territoire où on intervient (on est un petit territoire rural voire ultra rural, donc pas une grosse densité de population et on a la chance de tous se connaître, de tous se connaître de visu et de s'appeler quand on en a besoin de s'appeler). Donc là, nous on travaille un peu dans la facilité par rapport à ça. Après on est aussi dans un bassin où il y a une petite densité de population, on n'a pas forcément une palette de solutions énorme qu'il peut y avoir dans les grandes villes, mais on s'en accommode et on fait en sorte que ça se passe bien.
Cécile MOUZAT - Moi je voudrais insister sur l'avant décrochage en fait, pour dire que, à terme, il faudrait que les PSAD en fait n'existent plus parce que tout le travail aurait été fait en amont sur la prévention du décrochage plus que sur la remédiation.
[Extrait musical]
Animateur -Cécile, Didier merci beaucoup, merci aussi à Julie et Céline pour la réalisation technique de ce podcast, pour en savoir plus sur les PSAD ou P.S.A.D. et plus largement sur le décrochage scolaire et l'obligation de formation des16-18 ans foncez sur www.via-competences.fr. N'oubliez pas de vous abonner à nos podcasts, vous pouvez aussi les partager à vos collègues ou d'autres personnes si vous pensez qu'ils peuvent leur être utile, merci et à bientôt !
[Fin de l’extrait musical]
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